TORONTO - En bout de ligne, le trophée qu'on leur remettra est plutôt laid, lui qui ressemble à un haltère sur lequel on a posé un ballon de soccer. Mais le titre de champion du monde qui vient avec compensera amplement.

Vingt-quatre équipes d'un peu partout dans le monde, allant de l'Argentine jusqu'à la Zambie, amorceront leur quête pour ce trophée alors que le coup d'envoi de la Coupe du monde de soccer des moins de 20 ans sera donné samedi. Le tournoi se poursuivra jusqu'au 22 juillet.

Le premier programme double mettra en vedette le Brésil contre la Pologne et la Corée du Sud contre les Etats-Unis, samedi, devant des gradins remplis au Stade olympique à Montréal. Les autres matchs disputés samedi mettront aux prises la Corée du Nord et le Panama ainsi que le champion en titre, l'Argentine, contre la République tchèque au stade Frank-Clair à Ottawa. Là aussi, on pourrait jouer à guichets fermés.

Le Canada amorcera son tournoi dimanche à Toronto contre le Chili devant des gradins remplis à BMO Field, que les organisateurs du tournoi vont appeler le "stade national de soccer" pendant la compétition à cause d'un conflit de commandite.

Au programme dimanche également, les matchs Japon-Ecosse et Nigeria-Costa Rica à Victoria, ainsi que Jordanie-Zambie et Espagne-Uruguay à Burnaby, en Colombie-Britannique.

Le tournoi de 52 matchs, qui sera disputé dans six villes, est déjà un succès assuré aux guichets. La vente de billets est allée bon train, alors que les organisateurs faisaient état de 940 000 billets vendus, jeudi soir. Et on continue d'en vendre 5000 par jour.

C'est le troisième événement mondial de soccer qu'accueille le Canada, après le championnat mondial U-16 de 1987 et le Mondial U-19 féminin de 2002.

L'Argentine et le Brésil, qui ont remporté neuf des 15 tournois U-20 présentés jusqu'ici, sont parmi les favoris. Ces deux pays ont raflé sept des huit derniers titres.

L'Espagne, championne d'Europe, est la seule autre équipe à avoir remporté le championnat durant cette séquence, soit en 1999. On s'attend également à de belles choses de cette équipe, qui est demeurée invaincue durant les qualifications.

"Ils étaient dans une classe à part, du moins comparé à la plupart des équipes contre lesquelles je les ai vus jouer", a indiqué Dale Mitchell, entraîneur de l'équipe canadienne U-20.

Six membres de la sélection espagnole appartiennent déjà au Real Madrid.

Le Mexique, qui a remporté le championnat mondial U-17 au Pérou en 2005, sera également à surveiller, bien que Mitchell estime que l'équipe actuelle est un peu jeune. Douze des 21 joueurs de l'équipe ont pris part au Mondial U-17. Ils sont nés en 1988 ou 1989. Les joueurs nés en 1987 sont également admissibles au tournoi U-20 de cette année.

"Je ne sais pas s'ils seront en mesure de résister physiquement aux joueurs plus âgés qu'eux", a noté Mitchell, qui dit également avoir un faible pour le Portugal dans le groupe C.

"Ce sera une belle équipe et ils vont avoir droit à beaucoup d'encouragements à Toronto, c'est certain. Je ne serais pas surpris de les voir réussir un coup d'éclat."

Les Etats-Unis, menés par Freddy Adu, le phénomène qui en est à sa troisième présence au Mondial U-20, ont également du talent mais ils se retrouvent dans un groupe difficile avec le Brésil, la Pologne et la Corée du Sud.

Les pays d'Afrique ont atteint le carré final dans le passé et Mitchell estime qu'il faudra s'en méfier, mais tout dépendra de leur préparation.

Lorsqu'on lui a demandé de choisir un pays qui pourrait surprendre, Mitchell a parlé du premier adversaire du Canada, le Chili.

"Ils m'ont impressionné en qualifications, j'ai trouvé qu'ils étaient pratiquement au même niveau, ou tout près, que l'Argentine et le Brésil. Si les choses se mettent à bien aller pour eux, ils pourraient bien faire."