Le destin japonais de Geneviève Richard
Soccer jeudi, 10 sept. 2015. 10:40 jeudi, 12 déc. 2024. 04:42Le Japon, c’était la destinée de Geneviève Richard, mais elle ne le savait pas encore le 10 septembre 2012, alors qu’elle revenait du pays asiatique après y avoir participé à la Coupe du monde des moins de 20 ans avec ses coéquipières de la formation canadienne.
« Malgré ma blessure durant le tournoi, je dirais que cette expérience occupe une place spéciale dans mon cœur dû au fait que j’étais avec mes meilleures amies Catherine Charron-Delage, Constance DeChantal Dumont et Vanessa Cordisco. Il n’y a rien de plus précieux que de pouvoir partager ses rêves avec ses meilleures amies », confie la passionnée du ballon rond.
La grande gardienne de but de 6 pieds était bien loin de se douter à l’époque qu’elle quittait les terrains japonais pour mieux y revenir en 2015. C’est pourtant ce qui s’est produit, car la Montarvilloise a rejoint cette année le club professionnel de soccer Nojima Stella!
Un jeu qui devient une passion
C’est à l’âge de 4 ans que Geneviève commence le soccer avec une équipe locale, à Saint-Bruno-de-Montarville. « Le sport est devenu important dans ma vie seulement vers l’âge de 13 ans, lorsqu’est arrivé le temps des sélections régionales pour les Jeux du Québec », raconte-t-elle.
Elle s’est, plus tard, taillé une place privilégiée en sport-études, au Centre national de haute performance. Sa carrière a réellement démarré en 2008, alors que des qualifications lui ont valu d’être sélectionnée sur l’alignement national qui allait représenter l’unifolié à la Coupe du monde U-17, en Nouvelle-Zélande.
En plus d’avoir la chance d’être de ce voyage à l’autre bout du monde, la joueuse talentueuse a disputé tous les matchs! « Rendue au CNHP et avec l’équipe nationale, j’ai vraiment commencé à croire en mes chances de percer », ajoute l’athlète. Cette année-là, la sélection nationale a atteint les quarts de finale et s’est inclinée 3-1 contre l’Allemagne, mettant fin à l’expérience de Geneviève en Nouvelle-Zélande, mais sûrement pas à sa carrière prometteuse.
La même année, la formation canadienne, en préparation pour la Coupe du monde, a permis à la médaillée d’argent des Championnats canadiens de garder les buts à deux reprises lors de matchs amicaux contre la France, en plus de participer à deux camps d’entraînement, l’un en France et l’autre à Toronto.
« J’étais très heureuse de garder les buts pour mon pays. Je vivais enfin mon rêve. Par contre, la pression énorme de performer me rendait parfois très nerveuse », a-t-elle avoué.
Cette année formidable n’est certes pas passée inaperçue au Québec. Geneviève a été sélectionnée joueuse juvénile excellence de l’année au Gala de la mi-temps et s’est vu remettre la bourse de l’Impact de Montréal, ainsi qu’une bourse du Club de la Médaille d’Or. Ce sont des honneurs inattendus, quoique mérités, qui lui ont donné le vent dans les voiles.
Sa saison de rêve lui a permis de décrocher une place en W-League chez les Comètes de Laval en 2009, alors qu’elle n’était âgée que de 16 ans. Elle était la plus jeune de son équipe tout autant que la cadette de l’Équipe du Québec U18, où elle était surclassée.
De joueuse à professionnelle
Gagnante du titre de meilleure gardienne en USL/W-League en 2014, Geneviève a joué pour les Badgers du Wisconsin (NCAA) et c’est ce qui l’a incitée à faire l’ultime saut chez les professionnelles. « J’ai décidé de faire du soccer une carrière seulement l’an dernier, après ma saison avec les Badgers. Je me suis dit : si je ne m’essaie pas maintenant, alors quand? Je ne voulais surtout pas avoir de regrets. »
Depuis, la Québécoise habite au Japon pour pratiquer son sport, professionnellement, avec le club Nojima Stella. Pourquoi le Japon? « Elles ont gagné la Coupe du monde en 2011, raflé l’argent aux Jeux olympiques de Londres en 2012, en plus de finir deuxièmes à la Coupe du monde 2015. Je crois que les récents résultats des Japonaises au niveau international démontrent qu’il y a définitivement des choses à apprendre de leur style de jeu. De plus, j’ai un avantage naturel, les gardiennes de but de 6 pieds se font rares au Japon! »
Geneviève compte bien profiter au maximum de cette expérience pour apprendre sur le plan technique et diversifier ses connaissances. « J’aimerais bien être entraîneure plus tard, donc j’utilise aussi cette expérience pour prendre des notes afin de créer mon propre style. »
En tant que joueuse, elle n’a pas abandonné ses rêves avec la sélection nationale. « J’aimerais représenter mon pays à la prochaine Coupe du monde en France, en 2019, et aux Jeux olympiques de… Tokyo en 2020! » Son histoire avec le Japon ne fait définitivement que commencer!