MONTRÉAL - Si jamais des parties de la Coupe du monde de soccer de 2026 doivent être présentées à Montréal, elles auront lieu sans la contribution d'un joueur, et pas le moindre.

Le gouvernement du Québec a décidé de ne pas appuyer financièrement la candidature de Montréal pour y tenir des matchs, invoquant, notamment, une « explosion des coûts appréhendée ».

La Presse Canadienne a obtenu confirmation de la nouvelle, d'abord révélée par La Presse jeudi après-midi, de la part du bureau de la ministre du Tourisme du Québec, Caroline Proulx.

« Nous comprenons que la décision de ne pas soutenir l'accueil de matchs de la Coupe du monde de la FIFA en 2026 puisse décevoir la Ville de Montréal et les amateurs de soccer. Nous aurions été heureux et prêts à soutenir l'accueil de la Coupe du monde de la FIFA à Montréal, mais l'explosion des coûts appréhendée de l'événement devenait pour nous difficile à justifier auprès des contribuables québécois », a expliqué Mme Proulx, dans une déclaration transmise par courriel à La Presse Canadienne.

Selon Mme Proulx, en moins de trois ans, les coûts estimés pour le gouvernement du Québec ont doublé, passant de 50 à 103 M$.

« Dans le contexte actuel, ajoute Mme Proulx, nous considérons que la priorité demeure d'accompagner les Québécois et les entreprises en temps de pandémie et vers la relance économique. »

« Cela dit, soyons très clairs, a-t-elle enchaîné. Nous continuons d'accompagner la Ville de Montréal, notamment par des investissements spécifiquement dédiés à la relance touristique et en restant à l'affût d'événements d'envergure qui seront gagnants-gagnants pour toutes les parties. »

La décision a été transmise à la Ville de Montréal le 15 janvier dernier, dans une lettre.

Depuis, les autorités montréalaises sont en mode réflexion, si l'on se fie à une déclaration officielle venant du cabinet de la mairesse Valérie Plante.

Ce qui est certain aux yeux de la Ville, c'est que ce retrait de Québec nuit aux chances de Montréal de présenter des matchs.

« La Ville a déposé sa candidature pour accueillir des matchs de la Coupe du Monde de la FIFA 2026 après avoir obtenu des engagements écrits de la part de ses partenaires gouvernementaux pour un partage équitable des coûts de la tenue de cet événement majeur. Le retrait de la participation financière du gouvernement du Québec met donc en péril la candidature montréalaise, seule ville francophone en lice », a affirmé Youssef Amane, directeur des communications du cabinet de la mairesse et du comité exécutif de Montréal.

« La Ville va prendre le temps d'étudier les implications légales, économiques et sportives d'un tel retrait et d'échanger avec ses partenaires, tant des deux paliers de gouvernement que ses partenaires sportifs, sur les options qui s'offrent à elle pour la suite des choses », a ajouté M. Amane.

Ce dernier a aussi affirmé « que l'obtention de la Coupe du Monde de la FIFA 2026, vitrine sportive de renommée internationale, serait un formidable moteur de relance économique et touristique pour Montréal, tout en étant un outil de développement social et d'intégration pour les jeunes qui pratiquent ce sport dans la métropole ».

La Ville de Montréal avait été identifiée en 2018 comme une candidate pour accueillir des matchs.

Le tournoi doit se tenir en juin et juillet 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique.