Le groupe B de l'Euro 2008 semble, à première vue, le plus prévisible, alors que l'Allemagne, toujours à considérer dans les tournois majeurs, et la Croatie, 13e mondiale, sont les deux pays favoris pour passer à la ronde suivante.

L'Autriche, un des deux pays-hôte, tentera d'éviter de suivre les traces de la Belgique en 2000, seul pays-hôte éliminé au premier tour d'un Euro, mais il aura fort à faire face à trois pays beaucoup mieux nantis.

Pour espérer passer au tour suivant, l'Autriche misera sur un système hermétique développé autour du jeune défenseur central Sebastian Prödl. En attaque, ça se gâte considérablement: outre le capitaine Andreas Ivanschitz en milieu de terrain, les options offensives risquent d'être limitées.

L'Allemagne arrive à cet Euro avec des ambitions bien différentes: rien de moins qu'une place dans le carré d'as ne sera toléré pour la troupe de Joachim Löw. Tout semble indiquer que ce sera possible, avec un groupe à sa mesure, une équipe balancée et un contingent à la fois jeune et expérimenté après le Mondial 2006.

Le fait que plusieurs joueurs évoluent en Allemagne a pour avantage de rendre le groupe encore plus solide et uniforme. On misera sur le tonus de Philipp Lahm et Marcell Jansen à la défensive, sur l'émergent Michael Ballack en milieu de terrain après une saison parsemée de blessures à Chelsea, et une abondance d'options en pointe avec les Miroslav Klose, Lukas Podolski, Mario Gomez et Kevin Kuranyi.

Si un pays fait peur à bien des rivaux à cet Euro, c'est la Croatie. Son parcours qualificatif presque sans faille avec neuf victoires en 12 matchs laisse présager de belles choses, surtout lorsque l'on se remémore la victoire de 3-2 sur l'Angleterre à Wembley le 21 novembre dernier.

C'est cependant dans cette même Angleterre que les Croates ont essuyé un dur coup le 23 février, alors que l'attaquant prolifique Eduardo, un Brésilien naturalisé Croate, s'est fracturé la jambe et ne pourra prendre part à ce Championnat européen. La Croatie devrait néanmoins disposer de suffisamment de munitions pour faire son bout de chemin dans cet Euro.

En ce qui concerne la Pologne, le tout paraît assez incroyable avec son passé riche en Coupe du monde avec des troisièmes places en 1974 et 1982, mais il s'agira pour le pays d'une toute première participation à un Euro. Après un premier match qualificatif horrible face à la Finlande, les choses se sont drôlement replacées: aucune défaite à leurs 13 derniers matchs, en route vers la première place de leur groupe qualificatif devant le Portugal.

La Pologne va se fier sur l'expérience de son rusé sélectionneur Leo Beenhakker, et sur l'étonnante et prolifique paire offensive formée par Maciej Zurawski et Euzebiusz Smolarek. Reste maintenant à voir si la défensive potentiellement poreuse va tenir le coup.