NUREMBERG (AFP) - La Croatie s'est considérablement compliqué la tâche en n'obtenant que le nul (0-0) face à des Japonais méritants dont l'avenir, sans être scellé, s'est lui aussi extrêmement assombri, dimanche à Nuremberg, lors de la 2e journée du groupe F du Mondial de football.

Les choses sont désormais très simples: avec un point chacun, la Croatie et le Japon joueront leur survie sur leur dernier match avec l'obligation de l'emporter.

Un scénario qui semble envisageable pour la Croatie face à l'Australie, beaucoup moins pour le Japon face au Brésil.

Avec un penalty sifflé en leur faveur, les Croates auraient pourtant pu s'éviter une telle pression. Mais le gardien nippon Kawaguchi en avait décidé autrement. A peine échauffé après quelques banderilles de Klasnic, il eut l'inspiration de la journée en partant du bon côté pour repousser le tir de Srna (22).

Sans doute n'était-ce que justice, car la faute de Miyamoto sur Prso dans la surface ne semblait pas très évidente.

Malgré tout, ce penalty reflétait une réalité depuis le début du match: les Japonais, malgré leur courage et leur désir de vendre chèrement leur peau, étaient tout de même nettement dominés. Mais les Croates, plus sûrs techniquement et beaucoup plus incisifs, manquaient de précision dans la finition, d'un brin de réussite aussi.

Occasions ratées

Une frappe sur la transversale de Nico Kranjcar des 20 mètres confirmait ce constat (29). Cinq minutes plus tard, Kawaguchi se faisait une belle frayeur: sur une balle anodine en retrait, un rebond malvenu lui enlevait le ballon du pied, mais allait finir sa course en sortie de but (34).

Alors que chacun attendait le but croate, les Japonais faisaient mieux que se défendre. Nakata était même tout près de surprendre Pletikosa, mais le gardien croate Pletikosa se détendait bien (37). Et Klasnic n'arrivait toujours pas à cadrer ses tirs (41, 54).

Heureusement pour les Croates, Yanagisawa non plus, qui, après avoir pourtant été servi sur un plateau par Kaji (53), ratait complètement sa reprise.

Plus le match avançait, et plus l'improbable prenait forme, entretenu par la maladresse des hommes au damier rouge et blanc: Kranjcar était trop court (56), Kovac trop petit (61), et Simunic mal inspiré (63), tout comme Babic (69). Olic, lui aussi, prenait part au concert des occasions manquées (84).

Mais rien n'y faisait. Les Croates avaient fait forte impression malgré leur défaite face au Brésil (0-1), de valeureux Japonais auront suffi à les faire redescendre sur terre.