LISBONNE (AP) - Moins d'une semaine après les explosions terroristes qui ont fait 200 morts à Madrid, les autorités portugaises ont tenté, mardi, de dissiper les craintes d'un attentat cet été pendant la phase finale du championnat d'Europe des nations de soccer, tout en annonçant un renforcement des mesures de sécurité.

Le premier ministre Jose Durao Barroso, qui a soutenu l'invasion de l'Irak sous la conduite des Etats-Unis et envoyé sur place des policiers pour contribuer au maintien de la paix, a déclaré mardi que le Portugal avait renforcé ses mesures de sécurité afin de se protéger contre d'éventuelles attaques terroristes pendant l'Euro 2004.

"J'ai ordonné une réévaluation de la sécurité au Portugal (...) pour contrer des attaques terroristes, en prenant en compte les événements à venir qui vont réunir un très grand nombre de personnes", a déclaré Durao Barroso.

Environ 1,2 million de supporters originaires de 16 pays sont attendus pour l'Euro 2004, programmé du 12 juin au 4 juillet. Les rencontres de la compétition seront disputées dans 10 stades à travers le pays.

L'Angleterre et l'Espagne, deux autres pays qui ont soutenu la guerre en Irak, participeront au tournoi.

Jusqu'à présent, les autorités portugaises étaient focalisées sur la lutte contre le "hooliganisme", leur pays n'ayant pas d'antécédent en matière de terrorisme. Mais les attaques meurtrières qui ont frappé Madrid jeudi dernier ont changé la donne.

Mardi, Durao Barroso a demandé à ses concitoyens de rester calmes.

"Il n'y a aucune raison d'avoir peur, a-t-il dit après s'être entretenu avec le président Jorge Sampaio. Le Portugal n'a pas de raison particulière de s'inquiéter. Selon nos informations, il n'y a pas de menace crédible dirigée spécifiquement contre le Portugal."

Le ministre de l'Intérieur Antonio Figueiredo Lopes a ajouté que les représentants de la police, des douanes, des services d'immigration et des renseignements avaient accru leur coopération. Et le comité de lutte anti-terroriste du pays se réunit désormais chaque jour, au lieu d'une fois par semaine.

Le gouvernement réfléchit par ailleurs à la possibilité de réintroduire des contrôles d'identité à la frontière hispano-portugaise pendant l'Euro 2004.