LISBONNE (AFP) - Le Portugal s'est qualifié pour les quarts de finale de l'Euro-2004 de soccer devant son public de Lisbonne en battant l'Espagne (1-0), qui, elle, est éliminée alors qu'un nul lui aurait suffi, dimanche au terme d'un derby ibérique de feu.

Le Portugal, battu par la Grèce au premier match (1-2) puis vainqueur de la Russie (2-0), termine premier du groupe A, devant la Grèce, l'autre qualifié. En quarts, l'hôte de l'épreuve rencontrera le deuxième du groupe B (France, Angleterre, Croatie, Suisse).

Le Portugal, condamné à la victoire, débutait le match bille en tête. Sur les ailes, Figo et Cristiano Ronaldo, qui permutaient entre côté gauche et droit, étaient très actifs.

Le Portugais Pauleta et l'Espagnol Albelda se signalaient d'emblée... en recevant un avertissement (7e et 8e) équivalant à une suspension en cas de qualification.

La partie s'animait réellement après le premier quart d'heure: Raul manquait ainsi de couper la trajectoire d'un centre de Vicente côté espagnol (15).

Si Deco, préféré à Rui Costa comme contre la Russie, voyait son tir contré à la 16e minute, les Espagnols obligeaient Jorge Andrade à plusieurs interventions dans sa surface.

Car les coéquipiers de Raul cherchaient fréquemment le jeune Fernando Torres, préféré à Morientes en attaque en raison de sa vitesse et qui tentait de bousculer une défense lusitanienne privée de l'emblématique Fernando Couto, resté sur le banc.

Le sélectionneur brésilien de l'équipe du Portugal, Luis Felipe Scolari, s'est félicité de la victoire de son équipe face à l'Espagne et de la qualification pour les quarts de finale de l'Euro 2004.

"Nous avons donné au Portugal un jour de joie, a déclaré le sélectionneur. Nous avons donné tout ce que nous devions donner. Sans ce public derrière nous et le peuple portugais, nous n'aurions pas été capables de le faire. L'équipe est plus compétitive. Cela nous montre que nous devons aller plus loin".

Le capitaine du Portugal Luis Figo s'est montré d'accord avec le discours du coach.

"La pression était vraiment forte, a confié le joueur du Real Madrid. Cela nous a montré que nous pouvions travailler à de meilleures choses dans le futur. Nous nous améliorons. Le premier match (défaite de 2-1 contre la Grèce) n'était pas facile pour nous. Ca a été une grande déception. Maintenant cela va mieux, voyons ce que nous pouvons faire en quarts de finale".

Poteau et transversale

Ce match était agréable même si peu de tirs étaient cadrés. Le latéral portugais Miguel était cependant près de surprendre Casillas à la 20e sur une frappe puissante.

La première période s'achevait à 0-0 après deux têtes à côté, de Torres côté espagnol et Cristiano Ronaldo côté portugais.

Moins d'un quart d'heure après la reprise, le stade Alvalade, déjà bouillant, s'embrasait pour de bon: Nuno Gomes, entré à la place de Pauleta, ouvrait le score du droit sur une passe de Figo (1-0, 57).

Vexés et virtuellement éliminés, les Espagnols poussaient et Torres trouvait le poteau à la 63e.

Pourtant, les Portugais étaient survoltés et obligeaient Casillas à deux arrêts très chauds, sur un coup franc de Deco puis un corner (69). Leurs adversaires, eux, voyaient un ballon de Juanito frapper la transversale (75).

Figo et Cristiano Ronaldo étaient ovationnés à leur sortie du terrain quelques minutes avant la fin, tandis que les Espagnols tentaient le tout pour le tout en faisant entrer Morientes (81).

Peine perdue. Malgré une dernière occasion manquée par Nuno Gomes, le Portugal se qualifiait dans une ambiance délirante, en remportant, jour pour jour, sa première victoire depuis 23 ans face au "frère ennemi" espagnol.