MADRID (AFP) - Vainqueur 4 à 2 après avoir été mené 2-0 mardi lors de la 2e journée de la Ligue des champions de soccer, le Real Madrid, avec un Raul enfin retrouvé, est sur le chemin de la convalescence de sa grave crise, tandis que l'AS Rome, à l'opposé, semble déjà avoir hypothéqué sa saison.

Cela faisait des mois que Raul, l'enfant chéri du stade Santiago Bernabeu, était transparent sur les terrains. Avec un but en six mois et des performances affligeantes, Raul avait même vu sa place de titulaire remise en question au Real et en sélection espagnole. Presque un régicide.

Mais, mardi soir, il a surgi à nouveau pour défendre les couleurs qu'il porte depuis onze saisons déjà et insuffler l'esprit de révolte à ses compagnons. Auteur d'un premier but sur un tir contré alors que le Real était mené 2-0, Raul a obtenu le penalty de l'égalisation et marqué le but de la victoire (3-2) avant que Roberto Carlos n'inscrive le but du score final.

"Son premier but est la clé de la rencontre. Si on était rentré aux vestiaires avec le 2-0, je crois qu'on aurait joué différemment. On était en train d'ajuster nos positions sur le terrain pour défendre le 2-1 quand l'arbitre a sifflé ce penalty à Raul", estime Ezio Sella, l'entraîneur intérimaire de l'AS Rome.

De mal en pis

"Ce match était une question de vie ou de mort. On a gagné avec le coeur mais maintenant, il faut continuer à travailler", analyse Raul, auteur de ses 46 et 47e buts en Ligue des champions (record depuis l'instauration de la Ligue des champions au début de la saison 1991/92) et qui n'est plus qu'à deux unités de son illustre aîné Alfredo Di Stefano, auteur de 49 buts en compétition européenne.

"Ce match va nous aider à retrouver la confiance", ajoute Zinédine Zidane. "On savait qu'on n'avait pas perdu notre football du jour au lendemain". Les joueurs refusent toutefois de crier victoire. Ils savent qu'ils ont donné des gros signes de faiblesse en défense et surtout, comme le souligne Zidane, qu'ils ont dominé une "équipe en grande difficulté".

Car, si cela va mieux pour le Real, cela va de mal en pis pour l'AS Rome. Le mois d'octobre n'est pas encore commencé que ses possibilités de réussir une bonne campagne européenne sont minimes avec deux défaites en deux matches et des rencontres à domicile à huis clos restant à disputer.

En Série A, le club est déjà loin de la Juventus (6 points) et les Romains n'ont toujours pas trouvé de solution.

"On y a cru pourtant à 2-0, estimait dépité Vincent Candela, mais depuis le début de saison à chaque match on a pris trois ou quatre buts... Ca continue... La crise continue. Cela fait 9 ans que je suis à Rome et c'est le pire moment. Le problème ce ne sont pas les entraîneurs, il y en a un quatrième qui arrive demain je crois (ndlr: sans doute Luigi del Neri après Cesare Prandelli, Rudi Voeller et Enzo Sella). D'après moi, le problème, ce sont les joueurs sur le terrain. Il faut qu'on se réveille".