(AFP) - "En Allemagne, nous avons toujours du mal", avait prévenu son joueur brésilien Roberto Carlos, mais même le plus fervent des 22.500 supporteurs de la BayArena n'aurait osé imaginer que Leverkusen emporte (3-0) le Real Madrid, mercredi en Ligue des champions de soccer (grB).

C'est la victoire d'une équipe, d'un collectif, résolument offensif, sur une juxtaposition de vedettes, surnommées les "galactiques", mais ramenées "sur terre" mercredi, selon l'expression du quotidien à grand tirage Bild.
"Je porte la responsabilité de cette défaite", a admis l'entraîneur José Antonio Camacho qui, pour la première fois, croisait le fer depuis le banc de touche avec son homologue allemand Klaus Augenthaler.

Sous le maillot de Real, Camacho avait livré bataille sur le terrain en Coupe des clubs champions en 1986-87 à Augenthaler, qui portait à l'époque les couleurs du Bayern Munich.

"Apparemment, je ne suis pas parvenu à faire passer aux joueurs la notion d'engagement avec laquelle ils auraient dû se présenter", a ajouté le nouveau technicien de l'équipe madrilène, neuf fois victorieuse de la plus prestigieuse compétition européenne des clubs. "Bayer Leverkusen nous a écrasé dans les 60 premières secondes".

En effet, dès la première minute, Leverkusen se montrait dangereux par Freier, puis Berbatov sur le poteau (5e). Mais les nombreuses occasions ne se sont soldées que par un but du Polonais Jacek Krzynowek (39e), qui disputait son premier match en C1.


Elan coupé

"Normalement, nous aurions dû mener 3-0 ou 4-1 à la mi-temps", a estimé Augenthaler qui craignait un retour en force des Madrilènes en seconde période. "Ensuite, les buts sont venus au bon moment", a ajouté l'entraîneur de Leverkusen, manifestement très satisfait de l'exploit inattendu de son équipe.

Seulement cinq minutes après la reprise, Franca aggravait le score et à la 55e minute Berbatov portait l'estocade aux visiteurs espagnols, raillés par les spectateurs allemands agitant des mouchoirs blancs.

Carsten Ramelow, l'un des rescapés à Leverkusen de la finale perdue contre le Real Madrid (2-1) en Ligue des champions le 15 mai 2002 à Glasgow, était particulièrement content. "Rien que le nom Real Madrid motive. Nous leur avons coupé l'élan et n'avons fléchi a aucun moment".

"Nous sommes très déçus, a admis Roberto Carlos. Leverkusen a été très agressif". "Nous devons réparer ce faux-pas lors du prochain match à domicile contre l'AS Rome", a ajouté le défenseur international brésilien.

Les Madrilènes devront probablement se passer pour cette rencontre du milieu de terrain français Zinédine Zidane blessé à une épaule à Leverkusen, remplacé à la mi-temps et dont l'indisponibilité est estimée à environ trois semaines.