LONDRES (AFP) - Emballée par le retour de Wayne Rooney, la presse britannique reléguait au second plan vendredi la qualification laborieuse de l'équipe d'Angleterre pour les 8e de finale de la Coupe du monde de soccer, après sa victoire 2-0 contre Trinité-et-Tobago.


Même si le jeune attaquant de Manchester United n'a joué qu'un rôle mineur dans la victoire tardive de l'équipe de David Beckham jeudi à Nuremberg, c'est bien lui qui dominait les titres des journaux vendredi.

"We're thROO" ("Nous sommes qualifiés"), s'enflammaient le Daily Mirror et le Daily Star, dans un jeu de mot entre "through" (à travers) et Rooney.

"Nice to see Roo" ("Heureux de revoir Rooney"), s'exclamait de son côté le Sun, avec une photo du joueur dans les bras de Steven Gerrard, le second buteur anglais jeudi.

Le soulagement de revoir Rooney sous le maillot blanc frappé des trois lions dominait, la presse préférant se pencher sur la guérison rapide du métatarse du pied droit de l'attaquant de "Man U", que s'attarder sur la prestation mitigée de l'équipe.

Le ton "hésitant et incertain de la campagne anglaise lors de cette Coupe du monde a viré à l'espoir en l'espace d'une minute", expliquait le Times au sujet de l'entrée en jeu de Wayne Rooney, en tant que remplaçant, à la place de Michael Owen.

"Sans génie"

Dans les pages intérieures des journaux, le pessimisme était cependant plus notable, le Daily Telegraph estimant par exemple que "l'Angleterre s'est qualifiée pour le second tour du Mondial avec un maximum de points et un minimum de panache".

"Une Angleterre sans génie creuse son chemin vers une victoire tardive", s'inquiète de même le Guardian, selon qui ce succès bâclé contre Trinidad va faire disparaître l'équipe du sélectionneur suédois Sven Goran Eriksson de tous "les pronostics des observateurs" pour la victoire finale.

Cette opinion était partagée par le Sun, selon qui "l'Angleterre doit mettre des choses au point, sans quoi elle va rentrer à la maison bien avant la finale".

Le match de jeudi, lors duquel les joueurs de Trinité-et-Tobago ont été à sept minutes d'un 0-0, aurait "facilement pu terminer en humiliation", assène le Daily Mirror, se rassurant comme il peut en rappelant que "les Coupes du monde sont souvent gagnées par des équipes qui montent en puissance après avoir peiné au départ".

Quant à Rooney, il est désormais un titulaire certain pour la presse anglaise pour le dernier match du groupe B, face à la Suède, avec la première place du groupe en jeu. Et c'est Michael Owen qui devrait glisser sur le banc.