Le gouvernement togolais envisage de s'opposer à la décision de suspendre la participation de son équipe de football aux deux prochaines éditions de la Coupe d'Afrique des Nations, à la suite de son retrait de la compétition au mois de janvier.

Pascal Bodjona, porte-parole, a jugé que cette suspension était "insultante" dimanche soir, ajoutant que le Togo "userait de tous les moyens juridiques disponibles" pour s'opposer à cette décision. Il n'a cependant pas fourni de précisions sur les mesures que comptaient prendre les autorités togolaises.

Il a ajouté que l'équipe avait demandé à rentrer au Togo après le mitraillage de l'autobus de la sélection, qui avait fait deux morts dans les rangs de l'équipe le 8 janvier en Angola, deux jours avant le début de la CAN.

Des responsables de l'équipe togolaise avaient à ce moment-là demandé à la CAF d'autoriser les joueurs à rentrer pour trois jours de deuil avant de se lancer dans la compétition à une date ultérieure. Cette requête avait été rejetée.

Il s'agissait d'une "attaque armée et nos joueurs ont demandé à être envoyés à la maison", a déclaré M. Bodjona.

La Confédération africaine de football a rappelé samedi dans son communiqué qu'elle avait condamné l'attaque - revendiquée par un groupe séparatiste en Angola - et "même annoncé aux joueurs qu'elle comprendrait parfaitement leur volonté de se retirer de la compétition".

"Cependant, alors que les joueurs ont exprimé leur volonté de jouer, le gouvernement du Togo a décidé de retirer son équipe nationale de la compétition", a constaté la CAF, en estimant que "cette décision des autorités politiques enfreint les règlements de la CAF et de la CAN".

"Ainsi, en application de ces règlements, le Comité exécutif décide de suspendre l'équipe nationale représentative du Togo pour les deux prochaines éditions de la Coupe d'Afrique des Nations", a précisé la CAF.

Hans Mastro, journaliste sportif pour la radio nationale togolaise, a estimé que cette suspension était une nouvelle offensive inexplicable contre l'équipe. "La décision de la CAF est comparable au fait de tirer sur une ambulance", a-t-il souligné.

Dimanche, l'Egypte a battu le Ghana 1-0 en finale de la CAF.