MANCHESTER - Le Zenit Saint-Pétersbourg a longtemps peiné avant de logiquement venir à bout d'une équipe des Glasgow Rangers (2-0) dénuée d'imagination, pour couronner son émergence fulgurante sur la scène européenne d'une Coupe de l'UEFA, mercredi à Manchester.

Le soccer russe n'avait jamais rien gagné. En trois ans, après le sacre du CSKA Moscou en 2005, il a remporté deux C3. C'est mérité tant le Zenit a montré une supériorité technique à la limite de l'outrage, même s'il s'est longtemps heurté à la tactique façon "béton armé" de Walter Smith.

Dans le City Stadium, le soutien se hurlait en anglais, quelque 100 000 "Gers" ayant fait route de Glasgow, souvent sans billet, pour faire savoir à leurs favoris qu'il "était temps de devenir des légendes".

Si un amour sans frein de la pinte en avait mis une bonne proportion hors d'état d'encourager, il présente l'avantage de faire disparaître tout scrupule quand il s'agit de soutenir à gorge perdue une des équipes décrites par Messi comme celle de l'"anti-soccer".

Les Rangers, qualifiés sans marquer en demi, entamaient la rencontre avec huit joueurs à vocation défensive, et leur meilleur technicien (Adam) sur le banc.

Denisov trouve l'ouverture

Doté d'une défense solide, face à une équipe privée de son buteur suspendu, Pogrebnyak, il sera bien assez tôt de le faire rentrer pour les tirs au but, devait se dire Smith.

A moins qu'un "coup" ne permette le hold-up parfait. Comme sur ce centre de Darcheville intercepté in extremis par Sirl (7), sur cette frappe du même sur lequel Malafeev se couchait pour sa seule intervention notable (54) ou ce frappe de Whittaker détournée par Shirokov (63).

La première période couronnait ce conservatisme. Si efficaces contre le Bayern, les Russes peinaient à trouver un chemin dans une défense surpeuplée.

Ils pouvaient regretter l'impassibilité de l'arbitre sur une main du bien nommé Broadfoot (45+1). Mais leurs seuls tirs venaient d'Arshavin, du gauche dans le petit filet après un ballon perdu par Hemdani (4), et d'Anyukov, dont la frappe était difficilement maîtrisée par Alexander (23).

Arshavin allait toutefois trouver la clé. Après avoir éliminé Alexander sorti à sa rencontre, voyait son brossé du droit sorti sur sa ligne par Papac (64), il répondait à la requête d'une-deux de Denisov. Celui-ci, d'un plat du pied droit, infligeait la douleur du contre-pied à Alexander (72, 1-0).

Les Russes étaient désormais à l'abri: pour revenir, les Rangers devaient faire le jeu. Autant demander à un poisson de marcher. Et si Zyrianov, qui avait touché le poteau (75), devait jouer les pompiers devant Darcheville (90+1), il donnait au score une ampleur plus conforme au match en reprenant un centre au ras du sol de Fatih Tekke (90+4).