LISBONNE (AFP) - L'Allemagne, éliminée dès le premier tour de l'Euro-2000 de football, a son destin entre les mains pour accéder aux quarts de finale de l'édition 2004, une victoire face à la République tchèque, déjà qualifiée, lui suffirait lors de la dernière journée du groupe D, mercredi à Lisbonne.

"Nous avons la finale dont nous avions toujours rêvé", a déclaré le sélectionneur Rudi Voeller, qui n'a plus droit à l'erreur. En cas de nul ou de défaite, la qualification des Allemands dépendrait du résultat de l'autre match, entre les Pays-Bas et la Lettonie.

En Allemagne, certains pensent à la finale de l'Euro-96, lorsque l'Allemagne avait battu la République tchèque (2-1) grâce au but en or d'Oliver Bierhoff.

C'est d'ailleurs la dernière victoire de la Mannschaft, vice-championne du monde 2002, en Championnat d'Europe des nations.

"On ne peut pas vraiment comparer ces deux matches, a estimé le meneur de jeu Michael Ballack, car les Tchèques sont déjà qualifiés. Je m'attends à un match très difficile."

La République tchèque, dont plusieurs joueurs évoluent en championnat d'Allemagne, est déjà assurée de sa qualification et de la première place du groupe après avoir battu la Lettonie (2-1) et les Pays-Bas (3-2).

Après le match nul décevant contre la Lettonie (0-0), l'Allemagne devrait revenir au système avec un seul attaquant en pointe (Kevin Kuranyi) qui avait plutôt bien fonctionné lors du premier match contre les Néerlandais (1-1).

Pas d'amitié germano-tchèque

Rudi Voeller a laissé entendre qu'il pourrait titulariser le jeune milieu de terrain, Bastian Schweinsteiger (19 ans) qui a fait forte impression lors de ses deux entrées en cours des matches précédents. Le joueur du Bayern Munich est cependant touché à un mollet.

Le sélectionneur allemand est convaincu que son homologue tchèque, Karel Brueckner, ménagera certains de ses joueurs clé pour le quart de finale.

"Le Ballon d'or, Pavel Nedved, ne peut pas être remplacé par un joueur de même niveau", a estimé Rudi Voeller, mais pour les autres, c'est moins "évident".

"Personne chez nous ne croit que les Tchèques aligneront une équipe qui ne se battra pas", a-t-il insisté.

Des propos confirmés par son homologue tchèque, Karel Brueckner: "Il y aura des changements, mais ce serait une erreur de penser que ceux qui n'ont pas joué jusque-là seront plus faciles à battre que ceux qui ont disputé les deux premiers matches".

Six joueurs (Pavel Nedved, Tomas Rosicky, Jan Koller, Karel Poborsky, Tomas Galasek et Milan Baros) pourraient ne pas disputer le match.

"Il n'y aura pas d'amitié germano-tchèque mercredi, a lancé le défenseur Tomas Ujfalusi. Nous voulons remporter cette rencontre et nous présenter comme contre les Néerlandais."

Le gardien et capitaine de la Mannschaft, Oliver Kahn, a estimé que "la chose la plus stupide" serait de croire que le fait de jouer contre une équipe tchèque privée de plusieurs joueurs clés pourrait représenter un avantage. "Nous allons aborder le match très concentrés", a-t-il indiqué.

Rudi Voeller croit "dur comme fer" que l'Allemagne se qualifiera pour les quarts de finale. Pour cela, la Mannschaft "(devra) jouer avec la même passion que lors du premier match (contre les Pays-Bas)".