STUTTGART (AFP) - La France, un des favoris, et la Suisse, outsider, se sont séparées sur un troisième nul consécutif (0-0), prévisible entre adversaires qui se connaissent trop bien, en match de la première journée du groupe G du Mondial-2006 de football, mardi à Stuttgart.

Ce score de parité entre voisins n'arrange personne, alors que la Corée du Sud s'était imposée un peu plus tôt dans l'après-midi contre le Togo (2-1) dans le même groupe.

La jeunesse suisse (25,3 ans de moyenne d'âge du groupe) a cependant failli payer, puisque les deux actions du match sont à mettre au crédit helvète, avec Tranquillo Barnetta (24) et Daniel Gygax (67).

Les Bleus et la "Nati" s'étaient déjà défiés à trois reprises en matches officiels: victoire française à l'Euro-2004 au Portugal (3-1, dont un doublé de Thierry Henry) et deux nuls en qualifications pour ce Mondial (1-1, 0-0; Henry, blessé les deux fois, était absent).

En dépit de la chaleur écrasante, la "Nati" évoluait à la maison, le Gottlieb-Daimler-Stadion ayant viré aux rouge sous la déferlante des supporteurs helvètes.

Dans ce stade hostile, les Bleus voulaient faire oublier leur dernier Mondial désastreux en Asie (élimination au premier tour, avec un point et zéro but inscrit). Le sélectionneur Raymond Domenech misait pour cela sur la première titularisation de Franck Ribéry, salué par tous ses équipiers pour sa fraîcheur et ses démarrages fulgurants.

Main involontaire

Mais le "petit nouveau" (sorti à la 70e minute) n'a pas tenu toutes ses promesses, en dépit de sa bonne entame.

En effet, au bout des cinq premières minutes, les défenseurs suisses Philipp Degen, Patrick Müller et Ludovic Magnin (dans sa ville, puisqu'il joue à Stuttgart) avaient déjà fait connaissance avec la protection de balle agressive du phénomène français.

Mais les Suisses rendaient rapidement les coups, à l'image des duels Magnin contre Sylvain Wiltord, ou Barnetta face à Ribéry.

Les protégés de Köbi Kuhn se procuraient d'ailleurs une occasion en or, avec ce coup franc de Barnetta, que ne pouvaient reprendre ni Philippe Senderos ni Alexander Frei, et qui trouvait finalement le poteau gauche de Barthez, avant que Frei ne rate encore son geste (24).

Puis l'arbitre oubliait une main involontaire de Müller sur un tir de Zinédine Zidane, apparu plus en forme par rapport aux matches de préparation (37).

A la pause, la Suisse dominait d'une courte tête dans la possession de balle (51% contre 49 %). Mais au retour des vestiaires, la "Nati" malmenait les Français.

Fabien Barthez repoussait des deux poings un coup franc de Magnin (65), avant que le tibia gauche du portier ne renvoie une tête de Gygax (67).

Puis la France reprenait pied dans la partie en fin de rencontre, Pascal Zuberbühler étant à deux doigts d'une "boulette" (il est coutumier du fait) à la 89e minute en relâchant un ballon. Un tir de Vikash Dhorasso rasait ensuite le poteau helvète (90). On ne départage plus Français et Suisses.