Les Bleus font du neuf avec du vieux
Soccer vendredi, 7 juil. 2006. 11:49 jeudi, 12 déc. 2024. 16:36
HAMELN (AFP) - On les disait vieux, fatigués, usés et repus après un 1er tour où ils ont été la risée du monde, symbole d'une équipe déclinante, mais ce sont bien les trentenaires, les "anciens", les "vieux" de l'équipe de France de football qui porté les Bleus en finale du Mondial-2006.
"Les papys du Mondial". C'est le surnom qu'avait donné le tabloïde allemand Bild aux Français après leur entrée en matière dans la fournaise de Stuttgart, face à la Suisse (0-0), avec une équipe de 30,5 ans de moyenne d'âge.
"Le football magique des Français appartient au passé", ajoutait Bild, résumant le ton général de la presse étrangère, pas tendre avec les Bleus et quelques uns de ses plus beaux "vieux": Fabien Barthez, 35 ans, Zinédine Zidane et Lilian Thuram, 34 ans, Claude Makelele, 33 ans, Patrick Vieira, 30 ans.
Moins d'un mois plus tard, à la veille de la finale de Berlin dimanche face à l'Italie, les jambes qu'on disait rouillées ont tourné à merveille. A chaque fois qu'un Français a été élu "homme du match" par la Fifa, c'est à dire cinq fois en six matches, c'est à un trentenaire que le trophée est revenu.
Makelele contre la Suisse, Vieira - qualifié d'"ex-joueur" par le journal sportif espagnol Marca quelques jours plus tôt - contre le Togo (2-0) et l'Espagne (3-1), Zidane - "imprécis et lent" contre la Corée pour le quotidien britannique The Guardian - face au Brésil (1-0) ainsi que Thuram face au Portugal (1-0) ont ainsi reçu les honneurs de la chope d'argent.
Face au Portugal, Lilian Thuram, pourtant toujours le premier à faire des bons mots sur l'âge de ses artères, a ainsi délivré une prestation titanesque, aux antipodes de celles qu'il avait fournies lors des matches de préparation.
Signe, aussi, que cette génération des Zidane, Thuram, Barthez, qui vont vivre une fin de carrière internationale ou de carrière tout court sur une finale de Coupe du monde, s'épanouit vraiment quand l'enjeu est là, palpable, quand les grands matches se profilent et que les destins basculent.
Traumatisme
Le plus bel exemple: les jeunes Espagnols et leurs jambes de 20 ans qui n'ont pas fait le poids devant l'expérience des cadres tricolores. "Ce sont eux (les anciens) qui diffusent cette sérénité et cette certitude (dans le groupe)", explique le sélectionneur Raymond Domenech.
Pour lui, la vigueur des trentenaires est avant tout une question de "foi". "Pour moi, ils ne sont pas vieux, a souligné Raymond Domenech jeudi. A 30 ou 35 ans on peut encore courir. Mais après, c'est la foi qui fait la différence."
"Le but de notre préparation c'est qu'eux-mêmes (les "vieux") croient que ce qu'on leur fait faire est utile et va les faire avancer, ajoutait-il. Sur un mois si la préparation est bien faite, il ne doit pas y avoir de problème pour des joueurs de 35 ans."
Il y a aussi l'explication du traumatisme de 2002, qui a marqué au fer rouge certains anciens, et notamment Thuram, qui a en partie expliqué le parcours crispé des Bleus au premier tour par cette peur latente d'un nouvel échec en majuscule.
"La qualification face au Togo (2-0 au premier tour) a été une libération pour l'équipe, soulignait Thuram. A partir du moment où vous sortez du premier tour, c'est le début d'une autre compétition."
Et alors tout devient possible. "On vit avec cette envie de la victoire, résume Domenech. Ce qu'ont réussi à traduire les anciens auprès du groupe, c'est ça: celui qui croit à la victoire l'aura à la fin. La victoire appartient à celui qui est le plus déterminé."
"Les papys du Mondial". C'est le surnom qu'avait donné le tabloïde allemand Bild aux Français après leur entrée en matière dans la fournaise de Stuttgart, face à la Suisse (0-0), avec une équipe de 30,5 ans de moyenne d'âge.
"Le football magique des Français appartient au passé", ajoutait Bild, résumant le ton général de la presse étrangère, pas tendre avec les Bleus et quelques uns de ses plus beaux "vieux": Fabien Barthez, 35 ans, Zinédine Zidane et Lilian Thuram, 34 ans, Claude Makelele, 33 ans, Patrick Vieira, 30 ans.
Moins d'un mois plus tard, à la veille de la finale de Berlin dimanche face à l'Italie, les jambes qu'on disait rouillées ont tourné à merveille. A chaque fois qu'un Français a été élu "homme du match" par la Fifa, c'est à dire cinq fois en six matches, c'est à un trentenaire que le trophée est revenu.
Makelele contre la Suisse, Vieira - qualifié d'"ex-joueur" par le journal sportif espagnol Marca quelques jours plus tôt - contre le Togo (2-0) et l'Espagne (3-1), Zidane - "imprécis et lent" contre la Corée pour le quotidien britannique The Guardian - face au Brésil (1-0) ainsi que Thuram face au Portugal (1-0) ont ainsi reçu les honneurs de la chope d'argent.
Face au Portugal, Lilian Thuram, pourtant toujours le premier à faire des bons mots sur l'âge de ses artères, a ainsi délivré une prestation titanesque, aux antipodes de celles qu'il avait fournies lors des matches de préparation.
Signe, aussi, que cette génération des Zidane, Thuram, Barthez, qui vont vivre une fin de carrière internationale ou de carrière tout court sur une finale de Coupe du monde, s'épanouit vraiment quand l'enjeu est là, palpable, quand les grands matches se profilent et que les destins basculent.
Traumatisme
Le plus bel exemple: les jeunes Espagnols et leurs jambes de 20 ans qui n'ont pas fait le poids devant l'expérience des cadres tricolores. "Ce sont eux (les anciens) qui diffusent cette sérénité et cette certitude (dans le groupe)", explique le sélectionneur Raymond Domenech.
Pour lui, la vigueur des trentenaires est avant tout une question de "foi". "Pour moi, ils ne sont pas vieux, a souligné Raymond Domenech jeudi. A 30 ou 35 ans on peut encore courir. Mais après, c'est la foi qui fait la différence."
"Le but de notre préparation c'est qu'eux-mêmes (les "vieux") croient que ce qu'on leur fait faire est utile et va les faire avancer, ajoutait-il. Sur un mois si la préparation est bien faite, il ne doit pas y avoir de problème pour des joueurs de 35 ans."
Il y a aussi l'explication du traumatisme de 2002, qui a marqué au fer rouge certains anciens, et notamment Thuram, qui a en partie expliqué le parcours crispé des Bleus au premier tour par cette peur latente d'un nouvel échec en majuscule.
"La qualification face au Togo (2-0 au premier tour) a été une libération pour l'équipe, soulignait Thuram. A partir du moment où vous sortez du premier tour, c'est le début d'une autre compétition."
Et alors tout devient possible. "On vit avec cette envie de la victoire, résume Domenech. Ce qu'ont réussi à traduire les anciens auprès du groupe, c'est ça: celui qui croit à la victoire l'aura à la fin. La victoire appartient à celui qui est le plus déterminé."