SALZBOURG, Autriche - Le règne de quatre ans de la Grèce comme championne d'Europe a pris fin avec sa défaite de 1-0 face à la Russie lors de la deuxième journée du groupe D de l'Euro 2008, samedi, à Salzbourg.

Certes, les Grecs ont encore un match à jouer, mercredi, contre l'Espagne qui, de son côté, a déjà assurée sa place en quarts de finale en dominant (2-1) la Suède, samedi. Mais même en cas de succès, la formation grecque ne pourra pas dépasser la Russie et la Suède, qui comptent déjà trois points chacune, et qui dans le même temps se disputeront en face à face la deuxième et dernière place qualificative.

Ebranlée par sa lourde défaite (4-1) lors de son match inaugural contre l'Espagne, la jeune formation russe a su se reprendre même si elle n'a inscrit qu'un but, par Konstantin Zyrianov, malgré une pléthore d'occasions.

De son côté, la Grèce, qui avait surpris tout le monde en 2004, a été décevante, bien que le contenu de son deuxième match ait été meilleur que celui perdu face à la Suède (0-2).

Les Grecs avaient payé chèrement leur passivité face aux Suédois et ont cette fois attaqué la partie avec beaucoup de conviction et d'envie de se porter de l'avant. Mais c'est surtout sur coup de pieds arrêtés - incontestablement leur point fort en raison de leur excellent jeu de tête - qu'ils se sont montrés dangereux.

Ainsi, sur un coup-franc venu de la gauche, le grand Angelos Charisteas a manqué la reprise, mais Igor Semtchov est venu bien près de marquer contre son camp (20e).

De leur côté, les Russes ont cherché à soigner la construction en évoluant le plus possible en passes courtes. C'est alors que les dieux du soccer ont abandonné les Grecs et plus exactement le plus expérimenté d'entre eux, leur portier Antonios Nikopolidis (37 ans et 88 sélections).

Sur un centre anodin venu de la gauche, le gardien d'Olympiakos, malgré toute son expérience, a déserté stupidement sa cage à la poursuite du ballon qui fuyait vers sa gauche. Sergueï Semak a renvoyé la balle vers le centre d'un retourné acrobatique sous le nez de Nikopolidis et de Ionnis Amanatidis. En embuscade au premier poteau, Konstantin Zyrianov n'a eu aucun mal à pousser la balle dans la cage vide (33e).

Avant la pause, les Grecs ont poussé, mais n'ont été vraiment menaçants que sur coup-franc.

La Grèce a haussé son niveau de jeu à la reprise. Karagounis, entré en jeu à la 40e minute, a apporté beaucoup. C'est lui qui a décoché la première flèche grecque de la deuxième mi-temps, mais Igor Akinfeïv a été vigilant (53e). Les Russes ont procédé en contre et les débats ont été très animés.

Toujours très présent à la pointe de l'attaque, Roman Pavlioutchenko a testé Nikopolidis (47e), puis a frappé dans le petit filet (53e). C'est ensuite une tentative de Dinijar Biilialetdinov qui a giclé au ras du poteau (57e).

Le match est ensuite devenu débridé. Les champions d'Europe ont ouvert la machine, donnant du travail à Akinfeïv, mais la Russie a eu plusieurs occasions de tuer le match, qu'elle a gâchées par manque de lucidité.

Côté grec, Theofanis Gekas a cru avoir égalisé, mais le but a été invalidé pour une position hors-jeu d'un partenaire (86e). Equipe surprise du dernier tournoi, la Grèce ne sera pas, comme elle l'espérait, la première à conserver son titre européen.

Les déclarations du match

Otto Rehhagel (sélectionneur allemand de l'équipe de Grèce): "Je ne suis pas si déçu que cela, car je savais bien sûr où nous en étions. Il aurait fallu que tout colle pour que nous arrivions à battre les Russes. Mais leur but ressemblait plutôt à un but contre son camp de Nikopolidis (le gardien grec). J'ai souvent affronté les Russes et je connaissais donc bien les qualités de cette équipe. Notre problème, c'est que nous marquons vraiment peu de buts."

Guus Hiddink (sélectionneur néerlandais de l'équipe de Russie): "Je crois que notre victoire est méritée. Contrairement au match contre l'Espagne, où nous avons bien joué mais manqué de combativité, cette fois, nous avons témoigné d'efficacité. J'avais un peu provoqué les joueurs après le match contre les Espagnols et ils ont bien réagi. Toutefois, il faut une amélioration dans l'exploitation des occasions de but."