Les grands noms de la cuvée 2002
Soccer dimanche, 30 juin 2002. 08:44 jeudi, 12 déc. 2024. 01:44
SEOUL (AFP) - L'Allemand Oliver Kahn, roi des gardiens, son compatriote Michael Ballack, star sacrifiée sur l'autel de la collectivité, Rivaldo, Ronaldinho, Ronaldo, Roberto Carlos, virtuoses d'un Brésil rendu à sa légende, ont fait le plus souvent les titres de l'actualité du Mondial-2002 de soccer.
Ces honneurs rendus aux seigneurs, d'autres joueurs ont également profité du parcours surprenant de leur équipe pour sonner aux portes de la célébrité: le Sénégalais El Hadji Diouf, le Sud-Coréen Ahn Jung-hwan ou l'Américain Claudio Reyna, symboles des émergences d'un soccer en renouveau.
OLIVER KAHN (Allemagne): Son Mondial a convaincu les derniers sceptiques. A 33 ans, "Olli" est bien le meilleur gardien de but du monde. Servi à la fois par le parcours, inespéré, et le dispositif tactique, très défensif, de la Mannschaft, "King Kahn" a pu exposer son immense talent. N.1 de la confrérie des gardiens, il peut prétendre au même rang dans celle des hommes-clés, tous postes confondus. Rudi Voeller, son sélectionneur, a comparé son influence sur le jeu à celles d'un Rivaldo ou d'un Zidane tant ses performances comme sa personnalité pèsent sur partenaires et adversaires. Carré au physique comme au mental, il impressionne par son aplomb et sa détermination. Fruit d'un travail acharné, son talent a atteint sa plénitude tant sur sa ligne que dans ses anticipations, dans les airs comme en face à face.
RIVALDO (Brésil): Il énerve Platini mais ravit Maradona. Dribbleur impénitent, souvent taxé d'individualisme, il donne l'impression de vouloir à tout prix gagner les matches à lui tout seul. Moins pour se faire remarquer que par amour irraisonné du tir qui fait mouche. Il aime marquer pour lui et vaincre pour les autres. Rivaldo ne nie pas ce travers mais, à 30 ans, il ne changera plus. Techniquement, il n'a pas eu de rival en ce Mondial. Pas star charismatique, plus admiré qu'adulé, trop timide pour la gloire, il a plus épaté que séduit, plus convaincu que charmé. Contrairement à beaucoup de ses équipiers de la Seleçao, il n'est pas un surdoué promis dès la prime adolescence aux exploits. L'homme a grandi sur les souffrances d'une enfance de misère. Il lui a bien fallu, d'abord, ne penser qu'à lui.
RONALDINHO (Brésil): A 22 ans, il aura été pour beaucoup la révélation du Mondial. Ses chevauchées en passements de jambes déroutants, sa vivacité, son sens du jeu, son coup d'oeil comme de patte ont étonné. Il n'est guère que les supporteurs brésiliens pour n'avoir vu dans cette consécration que la simple confirmation d'un joueur en qui, depuis 1999, ils voient un énième "nouveau Pelé". Capable de construire comme de finir, il n'est guère qu'en défense que le don défaille. Son match contre l'Angleterre a offert en moins de vingt minutes un condensé de sa personnalité: une passe aussi lumineuse que décisive à Rivaldo, une lucarne sur coup franc de près de 40 mètres et une exclusion pour un tacle aussi maladroit que dangereux.
MICHAEL BALLACK (Allemagne): Il pouvait prétendre au titre de meilleur joueur du Mondial mais une faute, avouée comme volontaire mais pas pardonnée, "dans l'intérêt de l'équipe", lui a valu d'être suspendu pour la finale, le privant de son statut de prétendant. Dans une équipe farouchement collective et résolument défensive, il a été le catalyseur des volontés et des talents. Moins emblématique qu'Oliver Kahn, il a été discrètement omniprésent, sachant tout à la fois défendre, organiser le jeu et marquer. A 25 ans, ce solide natif de la RDA s'annonce déjà comme l'une des stars du Mondial. Celui de 2006 en Allemagne.
ROBERTO CARLOS (Brésil): A l'approche de la trentaine, il est au zénith. Il a réinventé le jeu du latéral, dont la meilleure défense est l'attaque. Boule de muscles aux cuisses impressionnantes il a un lance-missile dans le soulier gauche. Dès qu'il franchit la ligne médiane, les gardiens de but sont sur leurs gardes. Surtout s'il est au coup franc. Ses touches longues aussi sont de véritables centres. Infatigable, il écume son couloir gauche de la première à la dernière minute. "On croit que ses montées vont vous laisser un peu d'espace mais, l'instant d'après, il est revenu à fond à son poste". L'hommage est de l'Anglais David Beckham, un voisin de couloir.
RONALDO (Brésil): Surdoué passé professionnel en 1993 alors qu'il n'avait encore que 16 ans, il a connu une progression fulgurante et, en 1996, il était à la fois le meilleur joueur du monde pour la FIFA et le plus cher, pour Barcelone (Espagne). Attaquant d'exception, il en a tous les dons: puissance physique, vitesse de course et de geste, technique du dribble et du contrôle en pleine course, sens du démarquage et du but. Une rupture du tendon rotulien du genou droit avec récidive qui l'éloigne des terrains de fin 1999 à fin 2001 l'avait prématurément rangé parmi les gloires du passé avant qu'il ne retrouve à l'occasion de ce Mondial les cimes de la renommée. Il n'a pas encore récupéré toute la palette de ses qualités mais il n'a pas encore 26 ans. Tout le temps de rattraper le temps perdu.
EL HADJI DIOUF (Sénégal): Peu connu au niveau international avant le Mondial, il a éclaté en même temps qu'une équipe de "Lions" qui a fait souffler un vent de renouveau. Une victoire très médiatisée sur la France en match inaugural mais aussi la démonstration que le soccer pouvait encore conjuguer sérieux et plaisir, fantaisie et efficacité. Diouf en est la synthèse. Des courses apparemment folles mais calculées pour dérouter les défenseurs adverses. Dévoreur d'espaces, il excelle aussi dans le dribble en pleine surface. Son étoile eut été plus brillante s'il avait marqué mais chacun a reconnu que son travail de sape et de diversion avait constitué un atout offensif majeur.
AHN JUNG-HWAN (Corée du Sud): A l'applaudimètre, il n'aura pas eu de concurrent. Ahn, le pin-up boy épinglé en poster dans les boudoirs d'adolescentes coréennes, a démontré qu'il n'avait pas seulement la tête bien faite. Les boucles de sa longue chevelure noire chère aux publicitaires se sont élevées bien haut au-dessus de Christian Panucci pour propulser un ballon d'or éliminant l'Italie. Réduit à faire banquette dans le Calcio depuis deux saisons en raison de grosses difficultés d'adaptation, il a été remis à 26 ans sur les rails par son entraîneur néerlandais Guus Hiddink. Qui lui a fait comprendre qu'une carrière de joueur se travaillait plus dans les séances d'entraînement que dans celles de photo. Parce qu'il le valait bien.
CLAUDIO REYNA (Etats-Unis): Cité par Michel Platini au premier rang des joueurs l'ayant surpris au cours de ce Mondial, le capitaine de la sélection américaine, fils d'un professionnel argentin, est l'un des bénéficiaires de l'étonnant parcours des Américains. Milieu de terrain aussi travailleur que clairvoyant, capable de calmer le jeu comme de se lancer dans des débordements flamberge au vent, il s'est trouvé particulièrement à l'aise en maître d'oeuvre et rampe de lancement d'une équipe pratiquant ingénieusement la contre-attaque. La touche technique dans une sélection très physique.
Ces honneurs rendus aux seigneurs, d'autres joueurs ont également profité du parcours surprenant de leur équipe pour sonner aux portes de la célébrité: le Sénégalais El Hadji Diouf, le Sud-Coréen Ahn Jung-hwan ou l'Américain Claudio Reyna, symboles des émergences d'un soccer en renouveau.
OLIVER KAHN (Allemagne): Son Mondial a convaincu les derniers sceptiques. A 33 ans, "Olli" est bien le meilleur gardien de but du monde. Servi à la fois par le parcours, inespéré, et le dispositif tactique, très défensif, de la Mannschaft, "King Kahn" a pu exposer son immense talent. N.1 de la confrérie des gardiens, il peut prétendre au même rang dans celle des hommes-clés, tous postes confondus. Rudi Voeller, son sélectionneur, a comparé son influence sur le jeu à celles d'un Rivaldo ou d'un Zidane tant ses performances comme sa personnalité pèsent sur partenaires et adversaires. Carré au physique comme au mental, il impressionne par son aplomb et sa détermination. Fruit d'un travail acharné, son talent a atteint sa plénitude tant sur sa ligne que dans ses anticipations, dans les airs comme en face à face.
RIVALDO (Brésil): Il énerve Platini mais ravit Maradona. Dribbleur impénitent, souvent taxé d'individualisme, il donne l'impression de vouloir à tout prix gagner les matches à lui tout seul. Moins pour se faire remarquer que par amour irraisonné du tir qui fait mouche. Il aime marquer pour lui et vaincre pour les autres. Rivaldo ne nie pas ce travers mais, à 30 ans, il ne changera plus. Techniquement, il n'a pas eu de rival en ce Mondial. Pas star charismatique, plus admiré qu'adulé, trop timide pour la gloire, il a plus épaté que séduit, plus convaincu que charmé. Contrairement à beaucoup de ses équipiers de la Seleçao, il n'est pas un surdoué promis dès la prime adolescence aux exploits. L'homme a grandi sur les souffrances d'une enfance de misère. Il lui a bien fallu, d'abord, ne penser qu'à lui.
RONALDINHO (Brésil): A 22 ans, il aura été pour beaucoup la révélation du Mondial. Ses chevauchées en passements de jambes déroutants, sa vivacité, son sens du jeu, son coup d'oeil comme de patte ont étonné. Il n'est guère que les supporteurs brésiliens pour n'avoir vu dans cette consécration que la simple confirmation d'un joueur en qui, depuis 1999, ils voient un énième "nouveau Pelé". Capable de construire comme de finir, il n'est guère qu'en défense que le don défaille. Son match contre l'Angleterre a offert en moins de vingt minutes un condensé de sa personnalité: une passe aussi lumineuse que décisive à Rivaldo, une lucarne sur coup franc de près de 40 mètres et une exclusion pour un tacle aussi maladroit que dangereux.
MICHAEL BALLACK (Allemagne): Il pouvait prétendre au titre de meilleur joueur du Mondial mais une faute, avouée comme volontaire mais pas pardonnée, "dans l'intérêt de l'équipe", lui a valu d'être suspendu pour la finale, le privant de son statut de prétendant. Dans une équipe farouchement collective et résolument défensive, il a été le catalyseur des volontés et des talents. Moins emblématique qu'Oliver Kahn, il a été discrètement omniprésent, sachant tout à la fois défendre, organiser le jeu et marquer. A 25 ans, ce solide natif de la RDA s'annonce déjà comme l'une des stars du Mondial. Celui de 2006 en Allemagne.
ROBERTO CARLOS (Brésil): A l'approche de la trentaine, il est au zénith. Il a réinventé le jeu du latéral, dont la meilleure défense est l'attaque. Boule de muscles aux cuisses impressionnantes il a un lance-missile dans le soulier gauche. Dès qu'il franchit la ligne médiane, les gardiens de but sont sur leurs gardes. Surtout s'il est au coup franc. Ses touches longues aussi sont de véritables centres. Infatigable, il écume son couloir gauche de la première à la dernière minute. "On croit que ses montées vont vous laisser un peu d'espace mais, l'instant d'après, il est revenu à fond à son poste". L'hommage est de l'Anglais David Beckham, un voisin de couloir.
RONALDO (Brésil): Surdoué passé professionnel en 1993 alors qu'il n'avait encore que 16 ans, il a connu une progression fulgurante et, en 1996, il était à la fois le meilleur joueur du monde pour la FIFA et le plus cher, pour Barcelone (Espagne). Attaquant d'exception, il en a tous les dons: puissance physique, vitesse de course et de geste, technique du dribble et du contrôle en pleine course, sens du démarquage et du but. Une rupture du tendon rotulien du genou droit avec récidive qui l'éloigne des terrains de fin 1999 à fin 2001 l'avait prématurément rangé parmi les gloires du passé avant qu'il ne retrouve à l'occasion de ce Mondial les cimes de la renommée. Il n'a pas encore récupéré toute la palette de ses qualités mais il n'a pas encore 26 ans. Tout le temps de rattraper le temps perdu.
EL HADJI DIOUF (Sénégal): Peu connu au niveau international avant le Mondial, il a éclaté en même temps qu'une équipe de "Lions" qui a fait souffler un vent de renouveau. Une victoire très médiatisée sur la France en match inaugural mais aussi la démonstration que le soccer pouvait encore conjuguer sérieux et plaisir, fantaisie et efficacité. Diouf en est la synthèse. Des courses apparemment folles mais calculées pour dérouter les défenseurs adverses. Dévoreur d'espaces, il excelle aussi dans le dribble en pleine surface. Son étoile eut été plus brillante s'il avait marqué mais chacun a reconnu que son travail de sape et de diversion avait constitué un atout offensif majeur.
AHN JUNG-HWAN (Corée du Sud): A l'applaudimètre, il n'aura pas eu de concurrent. Ahn, le pin-up boy épinglé en poster dans les boudoirs d'adolescentes coréennes, a démontré qu'il n'avait pas seulement la tête bien faite. Les boucles de sa longue chevelure noire chère aux publicitaires se sont élevées bien haut au-dessus de Christian Panucci pour propulser un ballon d'or éliminant l'Italie. Réduit à faire banquette dans le Calcio depuis deux saisons en raison de grosses difficultés d'adaptation, il a été remis à 26 ans sur les rails par son entraîneur néerlandais Guus Hiddink. Qui lui a fait comprendre qu'une carrière de joueur se travaillait plus dans les séances d'entraînement que dans celles de photo. Parce qu'il le valait bien.
CLAUDIO REYNA (Etats-Unis): Cité par Michel Platini au premier rang des joueurs l'ayant surpris au cours de ce Mondial, le capitaine de la sélection américaine, fils d'un professionnel argentin, est l'un des bénéficiaires de l'étonnant parcours des Américains. Milieu de terrain aussi travailleur que clairvoyant, capable de calmer le jeu comme de se lancer dans des débordements flamberge au vent, il s'est trouvé particulièrement à l'aise en maître d'oeuvre et rampe de lancement d'une équipe pratiquant ingénieusement la contre-attaque. La touche technique dans une sélection très physique.