TORONTO - La bousculade entre de jeunes joueurs de soccer chiliens et des policiers torontois qui a suscité des cris de protestation au Chili a été traitée avec calme et retenue par les forces de l'ordre, a affirmé lundi le chef de la police de Toronto, Bill Blair.

L'enquête menée sur cette affaire démontre que les policiers ont agi "de façon professionnelle et avec la retenue appropiée", compte tenu des "circonstances difficiles" ayant entouré l'incident survenu le 19 juillet, a indiqué M. Blair.

La bousculade a éclaté au moment où les membres de l'équipe chilienne montaient à bord de leur autobus après avoir été battus 3-0 par l'Argentine lors des demi-finales de la Coupe du monde des moins de 20 ans, au National Soccer Stadium de Toronto.

La colère ressentie par les joueurs à la suite de leur amère défaite a explosé après que la police fut intervenue durant une altercation entre un joueur chilien et une autre personne, à l'extérieur du stade, a expliqué M. Blair.

"L'enquête a montré que mes agents sont intervenus dès les premiers signes de problème, mais les membres de l'équipe chilienne ont non seulement refusé de cesser leur comportement agressif, mais ils ont jeté de l'huile sur le feu", a déclaré le chef de police torontois.

Les joueurs ont lancé des piles, des cintres ainsi que des accoudoirs et des repose-pieds arrachés dans l'autobus en direction des policiers, dont quatre se sont retrouvés avec des éraflures et des ecchymoses, a indiqué M. Blair, ajoutant que les joueurs chiliens avaient aussi frappé et craché sur les agents.

Les policiers auraient réagi en faisant usage de vaporisateurs de poivre et de matraques électroniques, ce qui a donné dans les journaux chiliens de gros titres tels que: "Ils nous ont traités comme des animaux".

Bien que les joueurs aient été arrêtés et brièvement détenus, aucune accusation n'a été portée, en partie pour que le tournoi puisse être complété, a affirmé M. Blair. Le chef de police a ajouté que les autorités avaient tenu compte du caractère émotif du match.

M. Blair a par ailleurs indiqué que le consul général du Chili s'était excusé de la conduite des joueurs.

La présidente chilienne, Michelle Bachelet, avait qualifié la situation de sérieuse, tandis que le ministre des Affaires étrangères du pays avait indiqué avoir l'intention de se plaindre auprès de son homologue canadien, Peter MacKay.