PORT-LOUIS, Île Maurice) - Joseph Blatter, président de la FIFA, a donné le ton lundi avant un Congrès de son instance à l'Île Maurice : non à la limite d'âge, oui au nouveau mode de désignation des hôtes du Mondial, oui à une lutte plus sévère contre le racisme.

À quelques jours du Congrès (jeudi et vendredi), ces déclarations du dirigeant sur le site de la FIFA sonnent comme une volonté de reprendre la main sur les dossiers en cours.

Non à la limite d'âge

C'est la sortie médiatique qui va faire parler. « Sepp » Blatter, 77 ans, s'est donc dit contre la limite d'âge, un des sujets de réflexion du Congrès qui s'annonce. Cette limite d'âge est un voeu, exprimé le 24 janvier dans une déclaration commune, des fédérations nationales composant l'UEFA. Les membres de l'Union européenne du football ont même fixé à 72 ans, au moment de son élection, la barre pour toute personne souhaitant briguer une fonction dans les instances de la FIFA.

« Tout le monde n'est pas dans le même état à 60, 70 ou 80 ans », rétorque Blatter. « On pourrait même y voir une forme de discrimination. Pour moi, la passion compte plus que tout le reste. »

Mais, d'un autre côté, le patron du foot mondial n'est pas opposé à une limitation du nombre de mandats. Le Suisse a été réélu président de la FIFA pour un quatrième mandat de quatre ans en 2011.

Ces déclarations surviennent alors que Blatter, après avoir d'abord annoncé qu'il céderait la place en 2015, souffle le chaud et le froid dans la presse au sujet de son avenir. Ses discours à la tribune au Congrès seront très attendus en fin de semaine. Reste à savoir aussi quand prendraient effet des mesures comme une limitation des mandats si elles étaient adoptées.

Changement du mode d'attribution du Mondial

Ce n'est pas une surprise. Lors de sa réélection en 2011, au plus fort d'une crise morale sans précédent, Blatter avait fait adopter en Congrès le changement d'un mode d'attribution du Mondial. « Nous avions sans doute fait une erreur en regroupant l'attribution des deux prochains tournois (2018 à la Russie, 2022 au Qatar) », répète-t-il d'ailleurs ce lundi. Blatter avait donc fait voter en 2011 le principe d'une désignation des pays hôtes du Mondial à l'avenir par le Congrès (209 fédérations) et non plus par le comité exécutif (collège restreint de votants). Encore fallait-il que cela soit inscrit dans les statuts de la FIFA, ce qui devrait être fait par amendement en cette fin de semaine, Blatter en est convaincu. « C'est l'une des évolutions les plus importantes du processus de réforme », souligne d'ailleurs le dirigeant suisse.

Ici Blatter se montre garant des réformes menées en temps voulu : « Je suis fier de pouvoir vous dire aujourd'hui que cette séquence (plan des réformes) prendra fin avec le Congrès 2013. Toutefois, cela ne signifie aucunement que la FIFA va cesser de travailler ».

Lutte contre le racisme

C'est un tournant dans la politique en la matière de la FIFA. « Pour combattre la discrimination, nous avons toujours misé sur l'éducation », rappelle ainsi le président de la FIFA sur le site de l'instance. « Aujourd'hui, nous devons également renforcer les sanctions. À mon sens, les amendes ne sont pas suffisamment dissuasives. Je pense que les déductions de points ou l'exclusion d'une compétition seraient plus efficaces. »

Ces déclarations font écho aux mesures prises par l'UEFA, qui a également durci le ton en la matière lors de son Congrès à Londres vendredi dernier (minimum de dix matchs de suspension aux auteurs d'actes discriminatoires, joueurs ou dirigeants, durant des matchs de football européen; Lorsque des supporteurs se rendront coupables de comportements racistes, le stade concerné sera frappé d'une fermeture partielle à la première infraction et d'une fermeture totale et d'une amende de 50 000 euros en cas de récidive).

Mais les sanctions préconisées par Blatter vont beaucoup plus loin, avec une volonté là aussi de reprendre le dossier en mains.