Les revendeurs font des bonnes affaires
Soccer mercredi, 5 juil. 2006. 12:21 mercredi, 11 déc. 2024. 22:31
MUNICH (AFP) - Un billet pour la finale de la Coupe du monde de soccer dimanche à Berlin? "En ce moment, ça vaut 1500 euros" au marché noir, affirmait mercredi un revendeur au centre de Munich, où il a écoulé des dizaines de sésames pour la demi-finale Portugal-France.
Le jeune revendeur francophone, qui n'a pas souhaité décliner son identité, appelons-le Tony, se promène sur la Marienplatz en exhibant une petite pancarte: "kaufe Karten, tickets wanted" (recherche billets). "J'achète et je revends. J'ai fait ça tout ma vie", affirme Tony, âgé d'une trentaine d'années.
Sur cette place centrale de Munich qui grouille de monde quelques heures avant le coup d'envoi de Portugal-France, deux Allemands lui proposent deux billets pour 1000 euros. "Trop cher, merci", juge Tony.
Puis, un francophone barbu lui demande s'il n'a pas deux billets pour Portugal-France. "Si, 600 euros les deux", répond Tony. "Trop cher", réplique l'interessé. "Allez, 550", dit Tony. "Attends, il faut que je téléphone", répond l'acheteur. Finalement, ils se mettent d'accord sur 500 euros.
Pour la transaction, "il faut qu'on aille ailleurs, il y a trop flics ici", redoute l'acheteur en voyant plusieurs patrouilles de police. "Mais non, va t'asseoir là-bas à la terrasse et prépare l'argent", rassure Tony. Ensuite, c'est lui qui va s'asseoir pour compter la liasse de billets.
L'acheteur s'en va très content mais Tony n'est pas enchanté. Sur ces deux billets valant initialement 150 euros, il dit avoir fait un bénéfice de seulement 20 euros. Tony refuse de dire à qui il achète les billets qu'il revend avec un complice portant un drapeau français sur son dos.
12.000 euros
Aux abords de l'Allianz Arena où devait avoir lieu la 2e demi-finale, des billets sont revendus plus du double de leur valeur initiale et des affaires se font. Un homme à l'accent espagnol confirme l'estimation de Tony pour la finale à Berlin: "C'est minimum 1500 euros la place".
La Fédération internationale de football (Fifa) a pourtant instauré un système de billets nominatifs pour éviter justement la revente au marché noir. Mais c'est "impossible à contrôler vu le nombre de spectacteurs à chaque match", affirme Tony, qui a commencé à revendre des billets en toute illégalité avant même le début de la Coupe du monde, le 9 juin.
Pour lui, c'est un "super Mondial: J'ai fait des journées à 12.000 euros de bénéfice. C'était avec les Mexicains. Ce sont les meilleurs payeurs et pourtant ils viennent de loin", affirme Tony. "Après les Mexicains viennent les Anglais et les Argentins. Les Français sont loin derrière", dit-il.
Cependant, la vente de billets au marché noir n'est pas sans risque: "A Berlin, les flics m'ont pris plus de 6000 euros. C'est le risque. Soit tu fais ça, soit tu rentres chez toi et tu gagnes le RMI (Revenu minimu d'insertion)", dit-il.
A Cologne, autre ville hôte de matches de la Coupe du monde, Tony a aussi rencontré des problèmes avec la police, "mais ils m'ont pris seulement 600 euros. J'avais réussi à en cacher 3000 dans mon slip". Ici, à Munich, dit-il en parlant de la police, ils sont "un peu bébêtes, alors ça va".
Sous un soleil radieux, il continue à revendre des billets et promet d'être devant le stade olympique de Berlin pour la finale. "Mais le jour du match, un billet ne vaudra plus 1500 euros mais seulement 600"...
Le jeune revendeur francophone, qui n'a pas souhaité décliner son identité, appelons-le Tony, se promène sur la Marienplatz en exhibant une petite pancarte: "kaufe Karten, tickets wanted" (recherche billets). "J'achète et je revends. J'ai fait ça tout ma vie", affirme Tony, âgé d'une trentaine d'années.
Sur cette place centrale de Munich qui grouille de monde quelques heures avant le coup d'envoi de Portugal-France, deux Allemands lui proposent deux billets pour 1000 euros. "Trop cher, merci", juge Tony.
Puis, un francophone barbu lui demande s'il n'a pas deux billets pour Portugal-France. "Si, 600 euros les deux", répond Tony. "Trop cher", réplique l'interessé. "Allez, 550", dit Tony. "Attends, il faut que je téléphone", répond l'acheteur. Finalement, ils se mettent d'accord sur 500 euros.
Pour la transaction, "il faut qu'on aille ailleurs, il y a trop flics ici", redoute l'acheteur en voyant plusieurs patrouilles de police. "Mais non, va t'asseoir là-bas à la terrasse et prépare l'argent", rassure Tony. Ensuite, c'est lui qui va s'asseoir pour compter la liasse de billets.
L'acheteur s'en va très content mais Tony n'est pas enchanté. Sur ces deux billets valant initialement 150 euros, il dit avoir fait un bénéfice de seulement 20 euros. Tony refuse de dire à qui il achète les billets qu'il revend avec un complice portant un drapeau français sur son dos.
12.000 euros
Aux abords de l'Allianz Arena où devait avoir lieu la 2e demi-finale, des billets sont revendus plus du double de leur valeur initiale et des affaires se font. Un homme à l'accent espagnol confirme l'estimation de Tony pour la finale à Berlin: "C'est minimum 1500 euros la place".
La Fédération internationale de football (Fifa) a pourtant instauré un système de billets nominatifs pour éviter justement la revente au marché noir. Mais c'est "impossible à contrôler vu le nombre de spectacteurs à chaque match", affirme Tony, qui a commencé à revendre des billets en toute illégalité avant même le début de la Coupe du monde, le 9 juin.
Pour lui, c'est un "super Mondial: J'ai fait des journées à 12.000 euros de bénéfice. C'était avec les Mexicains. Ce sont les meilleurs payeurs et pourtant ils viennent de loin", affirme Tony. "Après les Mexicains viennent les Anglais et les Argentins. Les Français sont loin derrière", dit-il.
Cependant, la vente de billets au marché noir n'est pas sans risque: "A Berlin, les flics m'ont pris plus de 6000 euros. C'est le risque. Soit tu fais ça, soit tu rentres chez toi et tu gagnes le RMI (Revenu minimu d'insertion)", dit-il.
A Cologne, autre ville hôte de matches de la Coupe du monde, Tony a aussi rencontré des problèmes avec la police, "mais ils m'ont pris seulement 600 euros. J'avais réussi à en cacher 3000 dans mon slip". Ici, à Munich, dit-il en parlant de la police, ils sont "un peu bébêtes, alors ça va".
Sous un soleil radieux, il continue à revendre des billets et promet d'être devant le stade olympique de Berlin pour la finale. "Mais le jour du match, un billet ne vaudra plus 1500 euros mais seulement 600"...