MADRID (AFP) - Le Real Madrid, privé des Brésiliens Ronaldo et Roberto Carlos, et le Bayern Munich, qui a fait son deuil du championnat d'Allemagne, abordent sous pression le 8e de finale retour de la Ligue des champions de soccer, mercredi.

"Les absences de Ronaldo et Roberto Carlos rouvrent le débat: la faiblesse du banc de touche, la dépendance par rapport à Ronaldo, le pari pour le centre de formation. La rencontre contre le Bayern sera un test qui servira à mesurer" l'efficacité du système mis en place par le président Florentino Perez, explique Elias Israel, le directeur du quotidien Marca.

Après l'euphorie de la qualification pour la finale de la Coupe d'Espagne, le Real a vécu deux semaines noires, perdant Ronaldo sur blessure et Roberto Carlos sur suspension, revenant de Munich avec un nul heureux (1-1) et voyant son avance en Liga passer de 8 à 6 points ce week-end.

Une élimination en 8e de finale serait le pire résultat du club en C1 depuis 1997, année où le Real n'avait disputé aucune coupe européenne. Les médias verraient alors sans doute d'un autre oeil la politique du président qui a laissé partir de nombreux joueurs (Makelele, Geremi, Flavio, Morientes, Hierro) pour se concentrer sur l'arrivée de Beckham. Sans parler du manque à gagner ou l'ire des supporteurs qu'entraînerait une élimination face au rival européen le plus honni.

Conséquences importantes

L'entraîneur Carlos Queiroz aligne toutefois une équipe performante, avec Raul en pointe, Zidane en position centrale avec Luis Figo à sa droite et Santiago Solari sur sa gauche. Raul Bravo, arrière gauche de formation, remplace Roberto Carlos, cédant sa place en charnière centrale au jeune Mejia ou à Paco Pavon, titulaire la saison dernière.

Côté Bayern, la rencontre menace elle aussi d'avoir des conséquences importantes. Décroché en Bundesliga et éliminé en Coupe d'Allemagne, le club bavarois n'a plus que la C1 pour sauver sa saison. Toutefois, après des semaines sans convaincre, le Bayern semble avoir retrouvé son jeu avec des victoires probantes en championnat et une prestation mal récompensée contre le Real. Michael Ballack semble avoir trouvé sa place sur le terrain et le gardien Oliver Kahn bombe à nouveau le torse: "L'équipe joue mieux depuis deux semaines. Regardez ce qui se passe quand on la critique".

En cas de défaite, le Bayern verrait lui aussi ses dirigeants historiques (Franz Beckenbauer, Karl Heinz Rumenigge, Dieter Hoeness) placés sur la sellette. Leur politique de rénovation du club pour remplacer les Matthaus, Elber et surtout Effenberg, poussés vers la sortie, serait vouée aux gémonies.

En cas de défaite serrée, Kahn serait lui aussi dans une position peu enviable. Souvent critique envers ses coéquipiers, il pourrait payer les pots cassés d'une défaite dans un vestiaire qui sent le soufre selon la presse.

Omar Hitzfeld serait également dans une position peu commode. Le technicien allemand reste toutefois confiant: "Nous sommes un condamné à qui il reste beaucoup de vie".