Manchester City et Pep Guardiola ont exorcisé leurs démons! Les Citizens ont fait parler leur puissance pour s'imposer 2-1 à Dortmund mercredi, sur le même score qu'à aller, et se qualifier pour les demi-finales de la Ligue des champions où ils défieront le Paris SG.

Riyad Mahrez, sur pénalty, et Phil Foden ont donné la victoire aux leurs, répondant à un but d'un des jeunes talents anglais de Dortmund, Jude Bellingham, 17 ans.

Après trois échecs consécutifs en quarts de finale, City a donc brisé son plafond de verre. Et l'ogre de Premier League peut continuer à rêver de décrocher enfin la Ligue des champions, le Graal pour lequel ses propriétaires émiratis ont dépensé des fortunes ces dernières années afin de bâtir une équipe capable de l'exploit.

Un historique quadruplé de titres reste toujours possible pour les bleu ciel, à qui le titre de champion d'Angleterre semble promis. Ils joueront aussi une demi-finale de Coupe contre Chelsea et, dans une dizaine de jours, la finale de la Coupe de la Ligue contre Tottenham.

Pour Dortmund, cette élimination s'inscrit dans la logique d'une saison chaotique, marquée par le limogeage d'un entraîneur, Lucien Favre, en décembre et un parcours irrégulier en Bundesliga. La présence de Erling Haaland n'a rien changé : le prodige norvégien de 20 ans, meilleur buteur de la compétition avec 10 réalisations, est resté muet comme au match aller, et s'arrête là pour cette saison.

Possession, percussion, danger

Dortmund, bien entré dans le match, s'est d'abord positionné en défense, et a laissé venir Manchester, en jouant bas et sans prendre de risques dans la relance. Les Allemands, très vifs au pressing dès la perte de balle, ont trouvé l'ouverture dès la 15e minute.

À la conclusion d'une action initiée par une percée de Haaland sur l'aile gauche, le jeune Jude Bellingham, 17 ans, a ouvert le score d'un tir superbe, sans élan, de la limite de la surface, après avoir effacé deux défenseurs d'une feinte de corps.

À 1-0, Dortmund était qualifié. Il restait 85 minutes à tenir, face à une équipe présentée comme l'une des meilleures, sinon la meilleure, d'Europe depuis quelques mois. Mais ce but a réveillé le géant endormi. Possession, percussion, danger permanent: le onze de Pep Guardiola a montré sa supériorité intrinsèque, obtenant notamment cinq corners en quelques minutes. Kevin de Bruyne a tiré sur la barre (25e), et Bellingham, l'homme de la première période, a sauvé son camp in extremis en détournant un tir de Riyad Mahrez, alors que son gardien Marwin Hitz semblait battu.

À la pause, Dortmund tenait toujours son but d'avance. Et son billet pour les demi-finales. On avait alors envie d'imaginer le Signal Iduna Park de nouveau plein et un « Mur Jaune » rugissant de toute la rage de ses 24 000 fans déchaînés!

Le tournant du match est arrivé à la 53e minute, lorsque l'arbitre italien a sifflé un pénalty pour un bras de Emre Can dans la surface. Comme un symbole de la puissance de feu de City, Mahrez l'a transformé tout en force (1-1, 55e).

De nouveau qualifiés, les Anglais ont contrôlé le match. Et c'est sans surprise que Phil Foden a concrétisé leur supériorité en doublant la mise à un quart d'heure de la fin, sur un tir violent de l'angle de la surface, qui a ricoché sur le montant avant d'entrer dans le but (2-1, 75e).

Il aurait alors fallu que City encaisse trois buts pour voir son rêve s'envoler. La cause était entendue et Guardiola pouvait jubiler : il reverra une demi-finale de Ligue des champions pour la première fois depuis 2016. Il était alors sur le banc du... Bayern Munich.

Liverpool a tout donné, le Real a tout stoppé
            
Fort de son avance de deux buts, le Real Madrid s'est aussi qualifié pour les demi-finales en résistant aux assauts de Liverpool (0-0) qui aura vraiment tout donné mais tout raté.

Liverpool FC 0 - Real Madrid 0

Le scénario permettra à qui voudra le croire que l'absence de public à Anfield a joué un rôle dans ce triste épilogue d'une campagne européenne chaotique.

Les Reds savaient qu'il n'appartiendrait qu'à eux de se mettre en condition de renouer avec les scénarios fous déjà vus sur la scène européenne.

Et avec ce but marqué à l'extérieur, à Madrid (3-1), une ouverture du score, même tardive, aurait pu suffire à mettre le feu aux poudres.

Malheureusement pour eux, l'étincelle n'est jamais venue. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir eu des cartouches en nombre suffisant.

Avec son onze de combat aligné au coup d'envoi, James Milner préféré à Thiago Alcantara et le trio de grognards Mohamed Salah-Roberto Firmino-Sadio Mané aligné en pointe, en laissant Diogo Jota en réserve pour dynamiser la fin de match, on a retrouvé beaucoup de vertus des Reds.

La détermination montrée dans le pressing, l'agressivité dans les duels, les courses infatigables, il n'y aura pas grand chose à reprocher à cette équipe sur ces plans-là.

Mais ce match laissera un goût amer en raison des très nombreuses occasions laissées en chemin, avec notamment un Salah dont le réalisme était aux abonnés absents, au pire moment.

Dès la 2e minute, idéalement servi par une déviation instantanée de Mané, il s'est retrouvé seul face à Thibaut Courtois mais son tir sur le gardien belge a été repoussé facilement du pied.

Manquant de précision (41e) ou de spontanéité (68e), il a été à l'image d'une équipe dans laquelle le manque de confiance a sans doute pesé lourd.

Georginio Wijnaldum (42e), Firmino (46e, 69e) et même Jota, après son entrée en jeu (70e), ont tous eu des opportunités d'enflammer une fin de match où Klopp a joué le tout pour le tout avec un 4-2-4. Mais leur maladresse, ou un Courtois au sang de glace, les ont empêchés de marquer le but de l'espoir.

De son côté, le Real a fait preuve d'une belle solidité défensive, à défaut d'arriver à vraiment s'approcher des buts adverses.

Karim Benzema aurait pu creuser l'écart sur une passe vers Vinicius déviée par Ozan Kabak sur son poteau (20e) et Alisson a dû s'employer pour se jeter dans les pieds de Vinicius, puis du Français, sur un rare contre bien mené (66e).

Sur les deux matches, la qualification des Merengue ne souffre pas vraiment de contestation. Ils retrouvent le dernier carré de la C1 pour la première fois depuis leur sacre de 2018 contre les Reds (3-1).

L'adversaire promet d'être plus coriace avec un Chelsea boosté depuis l'arrivée de Thomas Tuchel, fin janvier, et dont la solidité défensive sera le principal atout.