ZURICH (Suisse) - L'Argentin Lionel Messi, en décrochant lundi un 4e Ballon d'Or historique, pour le plus grand malheur de son rival madrilène Ronaldo, 2e, et son coéquipier à Barcelone Iniesta, 3e, est désormais seul au monde dans la galaxie des meilleurs joueurs de football de la planète.

En 2011, pour son 3e sacre, la « Pulga » de 1,69 m était devenue l'égale de Platini (83, 84, 85), Cruyff (71, 73, 74) et Van Basten (88, 89, 92). Un an plus tard donc, après 91 buts inscrits toutes compétitions confondues dont 50 en championnat, l'attaquant de 25 ans entre seul dans l'histoire des géants du football.

« C'est incroyable. Merci à ma famille, à mes amis et évidemment à ma femme et mon fils qui est la meilleure chose qui me soit arrivée », a réagi le tout nouveau père de famille, qui arborait pour la cérémonie à Zurich un très original smoking noir à pois blancs.

« Je voudrais partager ce prix avec tous mes coéquipiers du Barça et en particulier avec Andrés (Iniesta, ndlr). Je veux penser aussi ici à mes coéquipiers de la sélection argentine », a-t-il aussi déclaré.

Avance respectable

Et dire que quelques heures avant le verdict, le Blaugrana, dont le dernier challenge personnel est d'obtenir la même réussite collective avec la sélection albiceleste, estimait que ce n'était pas sa meilleure saison!

Certes, Messi, avec sa seule Coupe du Roi dans l'escarcelle, fait moins bien que ses deux rivaux au rayon palmarès (Liga pour Ronaldo et surtout Euro-2012 pour Iniesta qui avait déjà remporté l'Euro-2008 et le Mondial-2010), il n'en garde pas moins une avance respectable sur la concurrence.

Avec 42% des suffrages des capitaines des équipes nationales, des sélectionneurs et de journalistes internationaux, il devance ainsi largement le Portugais (24%) et l'Espagnol (11%). Mais le Madrilène, qui n'a pu réprimer un sourire crispé lorsque les résultats ont été prononcés, progresse car il était à 21,6% en 2011 contre 47,9 à l'Argentin, qui s'est aussi arrêté en demi-finale de Ligue des champions après avoir manqué un penalty contre Chelsea.

Pas sûr cependant que cela fasse plaisir à Ronaldo et qu'à ce rythme l'ailier de 27 ans puisse combler son retard avant la fin de sa carrière pour décrocher un 2e trophée après celui de 2008.

Pour Iniesta, passeur de génie de 28 ans nettement moins buteur que les deux autres mais beaucoup plus architecte du jeu de ses équipes, à l'origine de la réussite de +Leo+ au Barça, il y a encore moins de chance qu'une pareille occasion se représente.

Les Américaines monopolisent les trophées

L'importance des critères du jury étant susceptible d'évoluer chaque année, sélectionneurs, capitaines et journalistes semblent donc avoir choisi en 2012 de récompenser l'insatiable faim de but du lauréat plutôt que le palmarès ou le lobbying intensif de tout un pays, l'Espagne, qui aurait tant aimé voir l'un des siens sacré pour la 2e fois après Suarez en 1960.

Outre son déficit de statistiques personnelles sur son meilleur ennemi (62 buts quand même), Ronaldo, malgré son tempérament de leader, paie sûrement un caractère plus explosif et une personnalité plus volcanique, ainsi que des déclarations mal perçues en septembre lorsqu'il avait fait part de son spleen avant d'être revalorisé par le Real.

L'Espagne est le grand vainqueur de l'année puisque son sélectionneur, Vicente Del Bosque, est désigné entraîneur de l'année et que l'équipe-type de la saison comprend 11 joueurs de son championnat, dont six Espagnols.

Chez les femmes, ce sont les Américaines, championnes olympiques à Londres cet été, qui trustent logiquement les trophées avec le titre de l'entraîneur pour la sélectionneuse Pia Sundhage et celui de la meilleure joueuse pour l'attaquante Abby Wambach.

Seul petit bémol de la soirée sous le patronage de la Fifa, les fuites sur l'identité du lauréat près de deux heures avant son annonce officielle ont un peu terni la belle organisation de la cérémonie.