LIVERPOOL (AFP) - Liverpool, transcendé par la magie d'une soirée particulière consacrée à la mémoire du drame du Heysel en 1985, a remporté le succès de l'espoir sur la Juventus Turin 2 à 1 (mi-temps: 2-0), en quarts de finale aller de la Ligue des champions de soccer, mardi à Anfield.

Un long et sincère hommage était rendu avant le match aux 39 victimes du stade bruxellois, le 29 mai 1985, lors de la finale de la Coupe des champions entre les deux clubs. Puis place était donnée au jeu et à l'enthousiasme de "Reds" survoltés.

Leur manageur Rafael Benitez avait réservé deux surprises à la Juventus Turin dans sa composition: l'une contrainte, avec l'absence du gardien Dudek, blessé aux adducteurs et remplacé par le jeune Anglais Carson, et l'autre choisie, avec la titularisation de l'attaquant français Le Tallec.

Emmenés par leur extraordinaire capitaine Steven Gerrard, les Anglais asphyxiaient d'entrée la "Juve", qui accumulait les pertes de balle. Ces débuts étaient rapidement récompensés par un but d'Hyypia au second poteau, après un corner de Gerrard, malencontreusement prolongé par Ibrahimovic (10).

Liverpool maintenait son rythme insoutenable. Baros était ainsi de très peu trop court sur un centre de Luis Garcia (19). L'Espagnol, bien plus en vue en C1 (3 buts inscrits face au Bayer Leverkusen en 8e de finale) qu'en Championnat, faisait ensuite exulter son Kop.

Usés

Sur une ouverture de Le Tallec, il adressait une reprise de volée de 25m du gauche dans la lucarne de Buffon (25). Les "Reds" semblaient partis pour une des nuits de folie qui ont fait leur légende. Peu après, Carson, 19 ans, pour son premier match de Coupe d'Europe, devait cependant sortir un arrêt de grande classe devant Del Piero (30).

Les Italiens, qui n'avaient encaissé que deux buts depuis
le début de leur campagne européenne, reprenaient le contrôle du ballon, mais Liverpool maîtrisait cette fin de période. Au retour sur la pelouse, on pressentait toutefois les Anglais usés par leurs efforts précédents.

L'impression se confirmait rapidement. Sur un centre de la gauche de Zambrotta, Cannavaro s'élevait au-dessus de ses adversaires pour ajuster une tête piquée qui surprenait Carson, parfait jusqu'ici (63). Anfield se réveillait alors pour porter les siens.

Animé par Luis Garcia et Gerrard, Liverpool retrouvait de l'énergie. Les Italiens, sans doute pas mécontents de s'en sortir à si bon compte, géraient la fin de partie. Anfield pouvait être fier des siens, même si le retour s'annonce délicat.