TENERO - Pour donner à l'Allemagne son premier titre depuis le sacre de l'Euro-1996, Joachim Löw s'appuie sur les méthodes et le groupe éprouvés lors de la Coupe du monde 2006, tournoi du renouveau pour la Nationalmannschaft.

Mario Gomez et Clemens Fritz sont vraisemblablement les deux seuls joueurs à ne pas avoir participé au Mondial-2006 à pouvoir prétendre à une place de titulaire contre la Pologne, dimanche à Klagenfurt (Autriche).

Non pas que Löw soit frileux et redoute le changement --depuis sa prise de fonction, il a appelé en sélection 15 nouveaux joueurs--, mais, comme le résume son capitaine Michael Ballack, "le groupe qui était là il y a deux ans a beaucoup progressé".

"Pour beaucoup de joueurs, le Mondial-2006 était leur premier grand tournoi. Nous sommes tous devenus un peu plus sereins, expérimentés et costauds, cela se sent", insiste le milieu offensif de Chelsea.

Ballack, en grande forme alors qu'une blessure à la cheville gauche a bien failli mettre un terme à sa carrière en 2007, ne doute pas que son équipe remportera son premier match dans une phase finale d'un Euro depuis... 1996.

Depuis cette victoire contre la République tchèque (2-1, but en or), l'Allemagne a connu deux défaites et un nul en 2000, deux nuls et une défaite en 2004 et n'est jamais allé au-delà du premier tour.

"Le premier match est capital, il faut convaincre d'emblée pour créer une dynamique", prévient Ballack, rappelant que la victoire (4-2) contre le Costa-Rica, en ouverture de la dernière Coupe du monde, avait conditionné le reste du tournoi, que l'Allemagne avait terminé à la 3e place.


"Cette équipe a de l'enthousiasme et beaucoup d'envie", insiste-t-il.

Un enthousiasme cultivé par le sélectionneur avec les mêmes méthodes que celles employées par son prédécesseur Jürgen Klinsmann, dont il fut l'adjoint. Elles passent par une condition physique implacable confiée à des préparateurs américains, une foi inaltérable dans un football offensif avec deux attaquants de pointe, un souci inconditionnel du détail, sans oublier une mise en concurrence pour que les cadres ne s'endorment pas sur leurs lauriers.

Sauf qu'après avoir surpris tous les observateurs en convoquant dans un premier temps le feu follet de 19 ans Marko Marin, Löw a eu vite fait de s'appuyer sur les "vétérans de 2006", 15 parmi les 23 présents à Ascona, leur camp de base en Suisse italienne.

Dans le onze qui devrait débuter contre la Pologne, premier match du groupe B, neuf ont été demi-finalistes du Mondial-2006 et ils seraient dix si Bernd Schneider n'avait été opéré d'une hernie discale.

Même les rôles de jokers semblent déjà assignés à deux anciens de 2006, David Odonkor et Oliver Neuville, très en vue contre la Serbie (2-1) lors du dernier match de préparation

"Je suis en paix avec moi-même quand j'observe les progrès de mon équipe, je ne me sens pas sous pression", assure "Jogi" Löw, très serein.