MONTRÉAL - Confronté à l'obligation de gagner à court terme lorsqu'il dirigeait l'Impact de Montréal, Marc Dos Santos ira maintenant diriger un club au Brésil qui cherche avant tout le développement à long terme.

Et c'est là un contexte qui cadrera fort bien avec les forces de l'entraîneur québécois d'origine portugaise.

Un peu plus de cinq mois après avoir remis sa démission au directeur sportif Nick De Santis et fait une croix sur son avenir à Montréal, Dos Santos a accepté un boulot à titre d'entraîneur-chef du FC Primeira Camisa.

Ce club basé à Sao José dos Campos, dans l'État brésilien de Sao Paulo, a été fondé en 2007 par Roque Junior. L'ancien joueur de l'équipe nationale du Brésil a notamment remporté la Coupe du monde en 2002.

Primeira Camisa évolue présentement en championnat d'État et cherche surtout à développer des jeunes joueurs dans le but de les vendre à d'autres clubs, en Europe notamment. L'organisation cherche un peu à reproduire ce que fait l'Ajax d'Amsterdam aux Pays-Bas. Elle vise aussi l'entrée en championnat national brésilien à plus long terme.

« C'est d'ailleurs en s'inspirant de la vision de l'Ajax que Roque Junior a fondé le club, a souligné Dos Santos, lundi, lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Canadienne. C'est un club qui est reconnu au Brésil - et au Portugal aussi, d'ailleurs, pour la façon qu'il développe les jeunes joueurs.

« Ça cadrait bien avec mes visées parce que je veux faire carrière au Brésil, a ajouté Dos Santos. L'unique façon que je vais pouvoir le faire, c'est en commençant quelque part, à un niveau plus humble, pour ensuite gravir les échelons. Parce que c'est très difficile de percer au Brésil en tant qu'entraîneur étranger.

« Je préfère commencer avec un club où je pourrai apprendre à connaître la culture, voir comment les choses sont organisées et comprendre la façon d'agir des joueurs brésiliens. Et de là, adapter mon travail en conséquence. »

En attendant de prendre en charge l'équipe première au début du prochain championnat d'État, au mois de mars, Dos Santos préparera l'équipe U-20 en vue de la Copa Sao Paulo, un important tournoi de catégorie junior. Pas moins de 96 équipes y participeront.

« C'est souvent de ce tournoi-là que sont issus les joueurs qui se retrouvent avec l'équipe brésilienne U-20, a noté Dos Santos. Et le Brésil est champion du monde junior, alors c'est dire à quel point la qualité du jeu sera relevée. »

Dos Santos a réussi à obtenir ses entrées au Brésil parce qu'il détient une licence d'entraîneur de l'UEFA, et parce qu'il parle le portugais. Et aussi parce qu'il a obtenu la recommandation d'un avocat spécialisé en sport, Marco Mansrim, qui agit comme traducteur pour certains clubs brésiliens qui négocient avec des clubs en France.

« Il a suivi mon travail avec l'Impact et il m'a demandé si j'étais intéressé à un projet au Brésil, où il y travaillait avec des gens assez importants, a raconté Dos Santos. À partir de là, je suis allé visiter des clubs, parler à des gens et faire des présentations. »

Même s'il assure qu'il se concentrera pour l'instant sur ses tâches au FC Primeira Camisa, Dos Santos estime qu'il pourrait y avoir très rapidement des retombées bénéfiques à son séjour dans l'État de Sao Paulo.

« Je sais que les opportunités pour moi au Brésil sont énormes. Dans une ville comme Sao Paulo, il y a 60 équipes professionnelles. C'est comme si, ici à Montréal, il y avait des équipes professionnelles à Brossard, Longueuil, Laval, Montréal-Nord, Saint-Léonard... C'est une réalité complètement différente, alors les opportunités sont énormes. »

On a souvent associé le nom de Dos Santos au prestigieux club de Palmeiras, mais le principal intéressé n'a pas voulu s'avancer là-dessus, ne voulant pas nuire au processus de négociations... qu'on devine toujours en cours.

« Il y a des choses très concrètes en vue », a seulement dit Dos Santos, tout en précisant qu'il s'est forgé d'excellents liens avec la direction du FC Primeira Camisa.

Dos Santos aurait d'ailleurs pu s'engager à plus long terme avec ce club, mais il préférait attendre quelques mois avant de le faire. Question de ne pas mettre à risque le bien-être de sa famille.

« Avec deux enfants de trois mois et une fille de trois ans, et une épouse qui est québécoise, je préférais attendre quelques mois avant de m'engager pour plus longtemps (qu'un an), a-t-il dit. Si, dans six mois, on voit que ça va bien, on va continuer. »

L'Impact est oublié

Dos Santos était sans emploi depuis qu'il a remis sa démission à la direction de l'Impact au lendemain d'une défaite de 1-0 à Edmonton subie le 26 juin dernier. L'équipe s'est alors retrouvée avec une fiche de 2-7-3.

L'organisation entreprenait alors sa dernière année en NASL avant de faire le grand saut en MLS. Dos Santos et ses joueurs étaient sans contrat au-delà de la saison 2011, ce qui a donné lieu à beaucoup d'instabilité au sein de l'équipe.

Dos Santos a dit ne pas avoir eu de pensée, et surtout pas de pensée négative, pour les dirigeants de l'Impact quand il a conclu son entente avec Primeira Camisa.

« L'Impact a été une phase de ma vie où j'ai connu d'excellents moments - la Ligue des champions, le championnat de 2009 - et des moments plus difficiles, mais ça m'a permis d'apprendre et d'avancer, a-t-il dit. Et maintenant je m'en vais au Brésil sans penser à l'Impact. C'est fini, on avance. »