MANCHESTER - Les champions sortants de Manchester United, ultra-dominateurs sur leur terrain, ont dû se contenter face à un Arsenal inoffensif d'une petite victoire 1 à 0, qui laisse de l'espoir aux Londoniens avant le retour de cette demi-finale de Ligue des champions.

La fluidité et la possession ont été mancuniennes de bout en bout. Archi-dominé comme Chelsea à Barcelone mardi (0-0), Arsenal n'a pas le bonheur de disposer de la solidité défensive de son rival londonien et payait vite les absences sur blessures de ses cadres, William Gallas et Gaël Clichy, suppléés par Mikaël Silvestre et le quasi-novice Kieran Gibbs.

L'arrière gauche a vécu une première période cauchemardesque, tourmenté notamment par John O'Shea. L'Irlandais, laissé seul par Gibbs, ouvrait d'ailleurs logiquement le score d'une demi-volée imparable sous la barre sur un service tendu de Michael Carrick (17), alors que Manuel Almunia avait été abandonné par sa défense, aisément désorganisée sur corner.

L'addition aurait été plus lourde sans le gardien espagnol. Une étrange tête lobée d'un Wayne Rooney en déséquilibre sur un centre de Darren Fletcher de la droite (le coté de Gibbs,...) l'avait poussé à l'acrobatie (2).

Un seul tir cadré

Almunia passait à la case exploit sur un tir et une tête de près et à bout portant de Carlos Tevez (17) et Cristiano Ronaldo (29), à la réception de centres... de la droite.

Avec un milieu absent, à l'image d'un Samir Nasri étouffé par Fletcher et inutile dans un rôle plus axial que d'ordinaire, Arsenal semblait surpris d'être surclassé si aisément et peinait à sortir la tête de l'eau. Seule une frappe sans conséquence de Cesc Fabregas, unique tentative cadrée des visiteurs durant toute la rencontre, permettait à Edwin Van der Sar de s'échauffer (27).

Almunia restait vigilant sur une passe en retrait mal ajustée de... Gibbs (45). Au retour des vestiaires, l'étreinte semblait d'abord moins oppressante, et Emmanuel Adebayor, seul en pointe, trouvait enfin l'espace pour adresser sa première frappe, non cadrée (63).

Mais si elle était moins impérieuse, Manchester reprenait sa domination. Almunia suivait du regard la frappe somptueuse de Ronaldo qui finissait sur le haut de la barre (69) et Silvestre intervenait in extremis de la tête devant Dimitar Berbatov (76) avant qu'un but ne soit refusé pour un hors-jeu léger de Ryan Giggs (78) qui fêtait sa 800e apparition avec les Red Devils.

Vaille que vaille, les Gunners tenaient un score inespéré. Mais il leur faudra montrer un tout autre visage à l'Emirates pour retourner en finale, trois ans après celle perdue à Paris face au Barça.