MONTRÉAL - Très affecté par les insuccès de son équipe depuis le début de la saison, l'entraîneur-chef de l'Impact de Montréal Marc Dos Santos s'est résolu à remettre sa démission après y avoir mûrement réfléchi.

«Cela faisait 10 ou 12 jours que je songeais à la situation du club, et ça me faisait mal, a indiqué le principal intéressé. Je suis un gagnant et je n'aime pas voir l'équipe comme ça. Je pense que tout au long de mon passage avec l'Impact, j'ai été irréprochable dans le travail que j'ai fait mais, parfois, ça ne marche pas. Je m'étais dit que si ça n'allait pas bien à Edmonton il fallait que je songe sérieusement à quitter.

«Après la défaite à Edmonton, je ne pensais qu'à ça. Le lendemain matin, j'ai parlé à Nick (De Santis) et on a tout réglé. J'espère que c'est une situation qui va créer un électrochoc chez les joueurs.»

Le président de l'équipe, Joey Saputo, a dit qu'il s'agissait d'une situation regrettable, mais qu'il avait accepté cette démission avant de confier les destinées de l'équipe au directeur sportif Nick De Santis de façon intérimaire, après «avoir étudié la situation attentivement».

Dos Santos quitte alors que l'équipe connaît des moments très difficiles. La défaite par blanchissage de 1-0 contre le FC Edmonton — un club d'expansion — le week-end dernier a porté la fiche de l'Impact à 2-7-3 cette saison, ce qui lui confère le septième et avant-dernier rang de la North American Soccer League (NASL).

Saputo est déçu par la tournure des événements. De son propre aveu, certains joueurs n'ont pas livré la marchandise, mais il a été clair: c'était l'équipe de Marc Dos Santos et c'était à lui de la faire produire.

«C'est son équipe, c'est l'équipe qu'il a bâtie, a indiqué Saputo. Les joueurs qui sont en place sont tous des joueurs qui ont de l'expérience, des joueurs qui ont gagné, avec nous ou avec d'autres équipes. Si Marc Dos Santos dit que c'est une équipe qui a peur, ça veut dire que c'est une équipe qui est mal préparée. C'est peut-être pour cette raison qu'il a décidé de démissionner.

«Moi, je ne crois pas qu'elle ait peur. On a vu qu'on est capable de jouer de bons matchs et que c'est une équipe qui a du potentiel.»

«C'est vrai, jamais personne ne m'a imposé des joueurs, a corroboré Dos Santos. C'est vrai qu'avec le personnel en place, j'aurais dû connaître plus de succès. On a eu plusieurs blessures et certains joueurs-clés n'ont pas performé (sic) à la hauteur de leur talent. Tout ça mis ensemble fait en sorte qu'on n'a pas obtenu les résultats escomptés.»

Saputo a indiqué que l'équipe technique n'avait pas envisagé effectuer un changement en cours de route.

«Il y a deux semaines, nous lui avons donné un vote de confiance devant les joueurs, souligne le président. On sait que le début de saison a été difficile, mais Marc était notre homme. Peut-être Marc a-t-il réalisé qu'il ne serait pas en mesure de faire tourner le vent.»

Saputo a même indiqué que Dos Santos faisait partie d'une liste de cinq candidats qui étaient considérés pour diriger l'équipe en MLS à compter de l'an prochain. Sur ce point, Dos Santos n'est pas tout à fait du même avis que son ancien patron.

«C'est vrai qu'on m'a dit que ma candidature était considérée. Mais je n'ai pas toujours senti que j'avais la même chance que les autres candidats d'être retenu. C'est personnel et je ne veux pas trop en parler, mais je n'ai pas toujours senti (qu'on me désirait).

«Le fait de ne pas avoir de contrat pour l'an prochain, cela a été très difficile pour ma famille et pour moi et je suis certain que ça l'a été pour les joueurs également. Tout le monde voulait savoir ce qui allait leur arriver dans l'avenir et je crois que ça a apporté beaucoup de pression.»

Dos Santos ne compte pas demeurer sans emploi très longtemps. Sans vouloir préciser pour quels clubs, il affirme avoir déjà des offres sur la table.

«Je suis un fonceur. Cette situation est loin de me décourager. Elle me donne envie de foncer davantage.»

Nouvel entraîneur-chef

Pour Saputo, la recherche d'un nouvel entraîneur devient maintenant prioritaire. Mais De Santis complétera la saison derrière le banc. Même si le président de l'équipe espère pouvoir dévoiler le nom de ce nouvel entraîneur d'ici le début du mois d'août, il ne lui demandera pas de diriger pour le reste de la saison.

«On veut qu'il soit dans l'entourage, mais je ne pense pas que nous puissions demander à quelqu'un de venir terminer la saison.»

Saputo estime toutefois nécessaire que ce nouvel entraîneur se joigne à l'équipe dès maintenant, surtout qu'une première fenêtre de transferts s'ouvrira du 15 juillet à la fin août.

«On a une idée de la direction à prendre (pour sélectionner nos prochains joueurs), mais même si on embauche notre entraîneur au début d'août, il nous restera un mois pour établir la stratégie au niveau des acquisitions avec lui.»

Celui qui espérait voir de cinq à sept joueurs de l'édition actuelle faire le saut en MLS avec l'Impact ne sait maintenant plus si un seul suivra.

«Actuellement, je vous dirais qu'aucun d'entre eux ne fera le saut. Ils disposent maintenant de 12 matchs pour se faire valoir. À eux de se défoncer et de saisir leur chance.»

Huitième entraîneur

Dos Santos était devenu le huitième entraîneur-chef de l'histoire de l'Impact, le 14 mai 2009, après avoir remplacé John Limniatis.

À sa première saison, il a guidé l'équipe au troisième championnat de son histoire. Dos Santos quitte avec une fiche de 26-25-16 en saison régulière et un dossier de 0-6-3 dans le cadre du championnat canadien Nutrilite.

De Santis, pour sa part, avait quitté son poste d'entraîneur-chef en juin 2008 pour devenir directeur technique, puis directeur sportif en janvier 2011. Comme entraîneur-chef, il a conservé une fiche de 69-29-30 en 128 matchs en saison régulière. Il a mené le onze montréalais au championnat de la ligue en 2004, ainsi qu'au championnat de la saison régulière en 2005 et 2006.

Mauro Biello, Gil Orriols-Jansana et Youssef Dahha demeurent en poste comme entraîneur-adjoint.

La formation montréalaise disputera son prochain match mercredi contre les Islanders de Porto Rico, à Montréal.