MADRID - Le conflit qui oppose les radios et la Ligue de football espagnole connaît un nouveau rebondissement depuis que la Ligue a fait part de sa volonté de faire payer les radios pour avoir accès aux conférences de presse d'après-match, selon un document qu'a pu se procurer mercredi l'AFP.

Selon ce document retranscrivant la réponse du président du conseil d'administration de la Radio et télévision publiques (RTVE) Manuel Esteve, mardi, à une question au Parlement, la Ligue a établi "les coûts générés pour chaque radio par l'usage des cabines radios à 456.000 euros par an pour la première division et 252.000 euros par an pour la deuxième division".

La Ligue "souhaite également faire payer les radios pour l'accès aux zones mixtes et aux conférences de presse, ce qui nous semble clairement attenter au droit à l'information", a expliqué le représentant de RTVE.

Au début de la saison 2011-2012, la LFP avait en effet exigé aux radios de payer des droits audiovisuels pour pouvoir couvrir les matches de Liga, à l'image des chaînes de télévision.

Face au refus des stations de payer, la Ligue avait demandé aux clubs d'empêcher l'accès des journalistes radio aux stades pour couvrir les matches.

Mais le gouvernement a finalement tranché fin avril en faveur des radios, établissant par un décret-loi que celles-ci s'acquitteraient simplement d'"une compensation équivalente aux coût générés par les radios".

Certaines stations, comme la Radio nationale, continuent cependant de manifester leur mécontentement devant le projet de la Ligue de leur faire également payer l'accès aux conférences de presse d'après-match.

Une intention que ne nie pas la Ligue, qui a confirmé mercredi à l'AFP que si elle appliquait bien le décret-loi l'obligeant à laisser entrer les journalistes radio pour couvrir l'événément sportif, elle ne considérait "pas les conférences de presse comme partie prenante" de cet événement.

Par ailleurs, un porte-parole de la LFP a rappelé que la Ligue étudiait les possibilités de faire appel du décret-loi.

De son côté, Manuel Esteve a fait part de l'intention de la Radio nationale d'aller devant la justice si aucun accord n'était trouvé à propos de l'accès aux conférences de presse.