BRUXELLES, Belgique - Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a menacé lundi de ne pas se rendre en Ukraine durant l'Euro 2012, une décision liée au sort de l'ex-Premier ministre ukrainienne Ioulia Timochenko emprisonnée dans son pays et qui se dit victime de mauvais traitements.

M. Barroso ne se rendra pas en Ukraine durant l'Euro 2012 de football, compétition dont Kiev est co-organisatrice avec la Pologne, sans une amélioration rapide de la situation des droits de l'homme dans le pays, ont indiqué les services du président de la Commission.

Le porte-parole de M. Barroso a confirmé que dans l'état actuel des choses, le président de la CE n'avait pas l'intention d'aller en Ukraine.

De son côté, le président tchèque Vaclav Klaus a annulé lundi sa visite à un sommet des dirigeants d'Europe centrale organisé les 11 et 12 mai à Yalta en Ukraine en raison du traitement réservé à Mme Timochenko, a déclaré le porte-parole de M. Klaus. Le président allemand Joachim Gauck a également annoncé qu'il n'irait pas à la réunion.

Selon le magazine allemand `Der Spiegel', la chancelière Angela Merkel n'assistera à aucun match de l'Euro et a demandé aux membres de son gouvernement de faire de même si Mme Timochenko n'est pas autorisée à suivre un traitement médical à l'étranger. L'Allemagne avait proposé de la soigner à Berlin, mais Kiev a rejeté l'offre.

Ioulia Timochenko a été condamnée en octobre 2011 à sept ans de prison pour abus de pouvoir dans la négociation d'un contrat d'importation de gaz naturel russe en 2009. Mme Timochenko, qui accuse le président ukrainien Viktor Ianoukovitch de vouloir l'écarter de la scène politique, est par ailleurs poursuivie pour détournement de fonds et fraude fiscale dans les années 90.

L'ex-égérie de la Révolution orange de 2004, âgée de 51 ans, a entamé il y a plus d'une semaine une grève de la faim pour protester contre des mauvais traitements dont elle dit avoir été victime en prison à Kharkiv.