LISBONNE (AFP) - La presse de Lisbonne a qualifié samedi de "liaison dangereuse" l'amitié présumée entre Otto Rehhagel, l'entraîneur allemand de la Grèce, adversaire du Portugal dimanche en finale de l'Euro-2004 de soccer, et l'arbitre, également allemand, de cette rencontre, Markus Merk.

Sous le titre "Les amis de Kaiserslautern", le quotidien Record souligne que Rehhagel a été champion d'Allemagne en 1998 avec le club de cette ville dont est natif Markus Merk.

"Les deux hommes partagent un même tendresse" pour cette cité de Rhénanie-Palatinat, proche de la frontière avec la France.

"Merk et Rehhagel sont de vieux amis et Merk était le dentiste de la famille Rehhagel", affirme le journal.

Un autre quotidien, 24 heures, pousse aussi un énorme cri d'alarme à la Une: "Attention! L'arbitre est un ami des Grecs".

"Markus Merk connaît l'entraîneur de nos adversaires depuis 27 ans", souligne-t-il en dénonçant ce qu'il considère comme une "liaison dangereuse".

Rehhagel avait, dès l'annonce de la désignation de M. Merk, anticipé les soupçons. "Il est très rigoureux et il m'a même déjà exclu du banc lors d'un match de Championnat d'Allemagne", s'était-il souvenu.

Le sélectionneur brésilien du Portugal, Luiz Felipe Scolari, s'est également élevé samedi contre ces suspicions.

"Rien d'extraordinaire"

"L'arbitre de la finale a déjà montré qu'il était un homme merveilleux. C'est quelqu'un que j'aimerais compter parmi mes amis car on peut avoir des amis sans que cela veuille dire qu'ils vont nous favoriser", a-t-il souligné en conférence de presse.

"Je pense qu'il fera son travail lors de la finale et je ne veux pas de polémique. Si un de mes amis brésiliens arbitrait la finale de demain, je serais content pour lui car cela serait le match le plus prestigieux de sa carrière. Mais cela ne voudrait pas dire qu'il me favoriserait parce que nous sommes amis", a-t-il insisté.

Réagissant à son tour, M. Merk a estimé samedi, lors d'une conférence de presse au stade da Luz, qu'il n'y avait "rien d'extraordinaire" à ce qu'il connaisse son compatriote Otto Rehhagel.

"Tous les arbitres internationaux voyagent beaucoup et rencontrent de nombreux joueurs et entraîneurs, a-t-il déclaré. Il n'y a donc rien d'extraordinaire à ce qu'un arbitre allemand connaisse un entraîneur allemand".

"On a dit que je l'avais soigné, mais j'ai déjà eu plus de 5.000 patients, et parmi ceux-là il y avait des Portugais et des Grecs", a encore dit en souriant M. Merk, ajoutant: "A Kaiserslautern, je vais régulièrement dans cinq restaurants, l'un est grec, l'autre est portugais".