ISTANBUL - La tragédie du Heysel toujours présente dans sa mémoire, le président de l'UEFA Michel Platini est préoccupé par la possibilité de nouveaux incidents lors de la finale de la Ligue des champions la semaine prochaine à Rome.

En 1985, Platini avait marqué le penalty de la victoire de la Juventus face à Liverpool en finale de la Coupe de clubs champions à Bruxelles, mais le triomphe italien avait été éclipsé par la mort de 39 supporters, la plupart soutenant la Juventus, après des affrontements avec des hooligans anglais.

Alors que Manchester United se prépare à affronter Barcelone, mercredi, dans la capitale italienne, Platini, dans son rôle de patron du football européen, pense autant aux problèmes liés à la sécurité qu'à la confrontation entre les deux meilleures équipes du moment.

"Je fais toujours confiance à tout le monde et je pense que tout sera fait, mais j'étais à Bruxelles et je ne peux pas ne pas penser à ce qui pourrait mal tourner et j'en suis responsable", a déclaré Platini dans un entretien avec l'Associated Press à Istanbul, où il a assisté à la finale de la Coupe de l'UEFA.

"Je suis responsable... des supporters et je voudrais que tout se passe bien."

Des incidents violents ont émaillé les déplacements des équipes anglaises dans la capitale italienne ces dix dernières années. En 2007, plusieurs supporters de United avaient été hospitalisés après avoir reçu des coups de couteau et une vingtaine d'entre eux avaient été blessés à l'intérieur du stade Olympique après des affrontements avec la police anti-émeutes.

"C'est une finale très agréable et il y a beaucoup d'attentes autour des deux équipes car elles jouent bien, mais je me souviens qu'en 85 tout le monde attendait (de voir) Liverpool et Juventus et j'ai trop l'expérience de ce que peut être une finale", a déclaré Platini.

"Pour moi, en tant que président de l'UEFA, cette année il y a encore plus d'attentes car les équipes jouent très bien, mais en tant que président parfois je me préoccupe davantage de la sécurité que du jeu."

Il y a seulement trois mois, un supporter d'Arsenal a été poignardé en route vers le stade lorsque le club du nord de Londres a affronté l'AS Rome. L'UEFA espère que le fait que la Roma ne joue pas en finale contribuera à ce que ses ultras ne soient pas impliqués dans des situations explosives.

Rome sera le théâtre d'une grosse opération de sécurité dans toute la ville et dans le stade de 67 000 places. Des délégations de policiers britanniques et espagnols devraient arriver lundi dans la capitale pour coordonner les mesures de sécurité avec les Italiens.