ROME - Champion d'Europe en titre, l'AC Milan vit une période délicate, entre blessures et résultats médiocres, qui complique sa tâche à l'heure d'affronter Arsenal mardi en 8e de finale de la Ligue des Champions, deux semaines après un aller (0-0) qui laisse les jeux ouverts.

Quatre nulles et une victoire lors des cinq dernières journées de Serie A, des coups de fatigue, légitimes, après 14 rencontres disputées depuis la mi-janvier, des convalescences de cadres qui s'achèvent à peine (Nesta, Kaka): le septuple vainqueur de la C1 souffre.

Exception faite du gardien Kalac, une révélation à 35 ans, les Milanais n'ont pas retrouvé leur niveau de l'an passé, à l'image d'un Kaka, certes touché au genou gauche, dont les spectaculaires coups de rein se sont raréfiés. Heureusement pour eux, le "parfum" de la Ligue des Champions a bien des vertus, et principalement, celle de les transcender. "La C1 est dans l'ADN de ce club", assure Carlo Ancelotti.

"Je suis confiant parce que cette équipe a toujours su comment jouer dans ce type de rencontre", ajoute l'entraîneur, qui nonobstant les pépins physiques, souligne que "ce sont d'autres choses qui rentrent en compte: le courage, la personnalité, l'envie de prendre le contrôle du match".

Le 0-0 à Londres oblige Milan à gagner pour se qualifier. La saison passée, au même stade de la compétition, il avait également obtenu un 0-0 à l'extérieur, face au Celtic Glasgow, avant, non sans difficultés, de s'imposer à San Siro grâce à un exploit de Kaka lors de la prolongation (1-0 a.p.).

Arsenal, de son côté, s'il est toujours leader du championnat, marque aussi le pas, en témoigne sa série de quatre matches sans succès (3 nulles, 1 défaite). Samedi, les deux équipes ont d'ailleurs réalisé des performances jumelles, peinant grandement chez elles face à Aston Villa (1-1) et la Lazio (1-1).

Avant l'aller, tout avait été dit sur le choc entre la jeunesse des Gunners et l'expérience des Rossoneri. Une vision certes un peu sommaire, mais confirmé par le résultat: les Anglais, offensifs, s'étaient échinés en vain sur la défense italienne.

Mardi, il en ira autrement: Milan, qui présentera une équipe où un seul titulaire, Seedorf, victime d'une blessure musculaire, devrait faire défaut, doit marquer.

"Nous devrons être solides défensivement. Lors du match retour à San Siro l'an passé, ils avaient fait exploser Manchester dans les vingt premières minutes", assure l'entraîneur des Gunners Arsène Wenger, qui ajoute cependant: "Avec le 0-0 de l'aller, nous savons que nous devrons aussi attaquer. Nous avons la conviction que nous pouvons les battre".

"C'est un résultat particulier (le 0-0, ndlr). Il va falloir jouer intelligemment, être patient, contrôler au mieux", assure de son côté Ancelotti, qui alignera deux attaquants, vraisemblablement Inzaghi et Pato.

"Milan a montré qu'il savait gérer tous les styles d'opposition, renchérit Wenger. Ils savent ralentir le jeu, imposer leur rythme. Et quand le ballon arrive à Kaka, ils mettent une accélération subite qui peut vous tuer. Il faudra s'adapter à ça".

"Nous devrons être patients, mais notre vitesse sera un atout", insiste le Français qui sait que son adversaire n'a jamais semblé autant en péril depuis longtemps. Son élimination constituerait un véritable exploit, Milan ayant toujours été au moins en quarts de finale lors des cinq dernières éditions.