MONTRÉAL – Marc Dos Santos n’a pas oublié la douleur qui l’habitait lorsque son rêve de diriger l’Impact en MLS s’est évanoui avec son départ du club, en 2011.

 

« Je me souviens, le mois et demi [qui a suivi], c’était tough. Je me demandais un peu ce que j’allais faire après, j’analysais plusieurs choses différentes. Mais ça m’a aussi poussé et ça a chargé mes batteries d’ambition. Je me suis dit : ‘Il faut que je réussisse, il faut que je sorte d’ici. Il faut que je prenne des risques’. »

 

Dos Santos a passé les huit années suivantes à garnir son CV d’expériences audacieuses et formatrices. Il s’est exilé au Brésil, a pris en charge des équipes aux moyens financiers limités, a accepté de retourner dans le rôle d’adjoint. Marche par marche, il a refait l’ascension vers la première division nord-américaine.

 

Mercredi soir, il reviendra au Stade Saputo par la grande porte dans son rôle d’entraîneur-chef des Whitecaps de Vancouver. Dans son cœur de compétiteur, un ardent désir de vaincre partagera alors l’espace avec une forte dose de reconnaissance pour le club qui lui a ouvert les portes du soccer professionnel.  

 

« Je suis chez moi ici, rappelait fièrement le Canado-Portugais de 42 ans mardi dans les quartiers généraux des Whitecaps au centre-ville de Montréal. Ma famille est encore ici. C’est une place qui m’a donné beaucoup. J’ai déjà parlé de ma relation avec la ville, ma relation avec le club, ce que le club m’a donné comme opportunité. C’est sûr que c’est spécial pour moi de revenir ici. »

 

« Je suis passé par beaucoup de places avant d’arriver ici, mais tu as besoin d’un début, d’une personne qui te donne ta première chance, d’un club qui croit en toi pour la première opportunité, a rappelé celui qui a dirigé l’Attak de Trois-Rivières, l’équipe réserve de l’Impact, en 2007. Les choses vont très vite dans le sport et tu ne dois jamais oublier les personnes qui t’ont donné ta première opportunité. L’Impact va toujours être spécial pour moi à cause de ça. »

 

Dans ses projections, Dos Santos s’attendait à vivre ce retour aux sources un peu plus tôt. Il y a trois semaines, ce sont ses hommes qui étaient attendus à Montréal pour y disputer la demi-finale du Championnat canadien. Une élimination surprise aux mains du Cavalry de Calgary a toutefois changé les plans.

 

« Ça a été très difficile, reconnaît-t-il sans se défiler. C’était un mois de cauchemar. Le mois de juillet a été terrible pour nous. Après la Gold Cup, l’équipe a été complètement déconnectée. On a eu beaucoup de difficulté. »

 

L’équipe connaît depuis des jours meilleurs. Elle a décroché sa deuxième victoire de la saison à l’étranger à Cincinnati, a battu D.C. United par blanchissage et a donc emporté deux des quatre matchs à son calendrier avant d’arriver à Montréal. La séquence soulage, mais n’efface pas les stigmates d’une pénible saison de transition. Pire équipe dans l’Ouest, les Caps n’ont gagné que six matchs et ont marqué un total de 28 buts en autant de parties cette saison. Avant de partir pour Montréal, ils ont accordé 43 tirs au but (!) aux Earthquakes de San Jose dans une défaite de 3-1.

 

« On a tout fait comme une équipe d’expansion sans être une équipe d’expansion, compare Dos Santos en référence aux changements majeurs qui ont été apportés à l’effectif durant la plus récente saison morte. Dans la MLS, c’est vraiment très difficile. Mais je connais le plan des propriétaires. Il fallait souffrir un peu cette saison parce qu’on voulait rebâtir. On a maintenant un groupe de joueurs qui peuvent former notre fondation. On doit maintenant le solidifier, mais on savait que ça allait être difficile. Il y avait un prix à payer cette saison, mais on est confiant en l’avenir du club. »

 

Une pensée pour De Santis

 

Dos Santos revient à Montréal au moment où l’un de ses premiers mentors se dissocie à son tour de l’Impact.

 

Nick De Santis est celui qui a embauché Dos Santos pour diriger à Trois-Rivières. Il est aussi celui qui a accepté sa démission au cœur d’une saison houleuse en NASL. En fin de semaine, l’Impact a confirmé son divorce avec celui qui occupait la fonction de vice-président aux relations internationales et au développement technique.

 

« Nick, pour moi, c’est l’Impact. C’est la personne qui m’a donné cette première chance, qui a cru en moi et qui savait que j’allais arriver quelque part. Il est une grande partie de l’Impact de Montréal. Il a été joueur et capitaine. Je pense que c’est l’un des seuls qui a gagné dans toutes les fonctions, de joueur à entraîneur à directeur général. Oui, je compatis avec lui, mais je ne suis pas trop inquiet pour son avenir. »