LOS ANGELES - L'ère de David Beckham dans la Ligue nord-américaine (MLS), qui prendra fin samedi avec la finale entre Los Angeles et Houston, a coïncidé avec une période de croissance du football de club en Amérique du nord même si la MLS n'a pas grand impact à l'étranger.

L'année 2012 marque non seulement le centenaire de la reconnaissance par la Fédération internationale du football aux États-Unis mais aussi et surtout la fin de ce que le journaliste Grant Wahl a appelé « The Beckham experiment » (l'expérience Beckham), dans un livre publié à l'été 2009.

À cette époque, l'expérience était un échec : l'ancien capitaine d'Angleterre vendait certes des maillots mais était souvent blessé, était contesté par certains de ses coéquipiers pour son manque d'investissement et semblait plus préoccupé par ses prêts à l'AC Milan dans l'idée de participer au Mondial-2010 que par son club.

Les choses ont changé depuis. Beckham a enlevé un titre de champion, validant sportivement sa venue en Californie, pour beaucoup perçue d'abord comme un stratagème marketing, et l'Anglais est sur le point d'en remporter un deuxième pour quitter la MLS sur une note d'excellence avant un « dernier défi ».

Sous l'ère Beckham, la MLS, un championnat créé en 1996, a vécu une période de croissance sans précédent: créations de franchises, affluences en hausse, constructions de stades dédiés au soccer, exposition médiatique en hausse.

Depuis 2007, date de l'arrivée ultra-médiatisée de « Becks » en provenance du Real Madrid, la MLS est passée de 12 à 19 équipes, dix stades ont vu le jour, l'affluence moyenne a été multipliée par deux et la vente de produits dérivés a augmenté de 230%.

La tendance est encore à l'expansion car la MLS a le projet de créer à moyen terme une 20e franchise à New York pour rivaliser avec les Red Bulls et s'ancrer un peu plus encore au sein du marché économique no 1 aux USA.

Pour le patron de la MLS Don Garber, l'expérience Beckham a « plus que tenu ses promesses : il n'y a pas un fan de foot sur cette planète qui ne connaisse pas les Los Angeles Galaxy et la MLS et David a joué un rôle significatif là-dedans ».

Le passage de l'Anglais, qui jouera après la finale encore quelques matchs amicaux pour les Galaxy dans une tournée de fin de saison, a également présidé à une période d'émancipation timide pour le football aux États-Unis.

Les dirigeants de la MLS soulignent qu'un sondage récent effectué par ESPN place le football professionnel (international et national) comme deuxième sport préféré des 12-24 ans aux États-Unis, derrière le football américain.

La population d'origine latino, jeune, et qui croît rapidement, est pour beaucoup dans ce phénomène et cela se traduit en MLS par la présence d'une myriade de joueurs d'Amérique centrale et du Sud.

La chaîne NBC vient d'investir dans les droits TV du Championnat d'Angleterre aux États-Unis, ce que les dirigeants de la MLS voient comme un point positif pour leur Ligue, selon l'idée que plus de football il y aura sur les écrans, mieux ce sera.

La MLS compte aussi sur l'équipe nationale pour poursuivre le décollage constaté ces dernières années. Don Garber souligne que la sélection de Jurgen Klinsmann ne peut pas se permettre de ne pas se qualifier pour le Mondial-2014 au Brésil.

La Ligue ainsi « va faire tout son possible » pour ne pas programmer des matchs de Championnat durant les dates de qualification.

Un pas significatif pour un Championnat qui se joue du printemps à l'automne et ne s'était même pas interrompu pendant le Mondial-2010.