ZURICH - Candidat unique à l'organisation de la Coupe du monde de 2014, le Brésil a officiellement remis son dossier à la Fédération internationale (Fifa) sans dévoiler grand-chose de son projet dont on ne connaît que les grandes lignes.

"Ce qu'il y a dans le dossier appartient désormais à la Fifa, plus à la candidature, ni même à la CBF", a répondu le président de la Confédération brésilienne de soccer Ricardo Teixeira aux journalistes qui lui demandaient le budget global du projet "Brasil-2014". Du côté de la Fifa, le président Joseph Blatter a lui répondu qu'il donnerait les chiffres de budget que lorsque le Mondial serait accordé à un pays...

En bref, on ne connaît pas exactement ce qu'il y a dans le dossier de 900 pages en quatre volumes encadrées de bois du Brésil remis mardi à la Fifa par la délégation brésilienne composée par l'attaquant champion du monde Romario, le président Teixeira, Rui Rodrigues, une des chevilles ouvrières du dossier, ainsi que de l'écrivain à succès Paulo Coelho.


Le Maracana retenu

La délégation brésilienne a néanmoins révélé les 18 villes candidates à accueillir des matches, précisant qu'elle envisageait d'en garder douze alors que la Fifa en préconise entre huit et 10 sans fermer la porte à la proposition d'un "pays-continent comme le Brésil", selon M. Blatter.

Principal enseignement, à Rio de Janeiro, le Maracana, construit pour le Mondial 1950 et théâtre de l'historique défaite du Brésil contre l'Uruguay, a été retenu plutôt que le nouveau stade du Engenhao (Engenho de Dentro) inauguré cette année pour les jeux Panaméricains. La modernisation du Maracana devrait être un des grands chantiers du Mondial. Quatre nouveaux stades devraient également être construits dans le nord-est du pays, moins développé que le sud. En tout état de cause, aucune décision ne sera prise avant que le Brésil n'obtienne effectivement l'organisation le 30 octobre.

Car s'il est candidat unique, le Brésil n'est toutefois pas encore certain d'organiser son premier Mondial depuis 1950. Une commission d'inspection dirigée par l'Américain Hugo Salcedo, qui travaille pour la Fifa depuis 25 ans, se rendra le 27 août au Brésil pour une tournée de dix jours pendant laquelle seront notamment abordés les dossiers de la sécurité et de la pauvreté.

Si la candidature brésilienne ne convainquait pas la Fifa, celle-ci "recommencerait le processus de désignation", a précisé M. Blatter.


"Passion et travail"

Les Brésiliens ne sablent d'ailleurs pas encore le champagne, Rui Rodrigues fait même mine de ne pas se réjouir du retrait colombien et du fait de ne pas avoir de rivaux: "Etre candidat unique rend notre tache plus difficile puisque nous ne pouvons être comparés à personne, seulement à la référence de la Fifa".

Lors de la présentation, la délégation a notamment diffusé une vidéo de douze minutes soulignant surtout le caractère industriel et urbain du Brésil et affirmant sa capacité à mélanger "passion et travail". "Le pays du soccer est également champion quand il s'agit d'organiser des grands événements" rassemblant Brésiliens et touristes (carnaval, gay-pride de 3,5 millions de personnes à Sao Paulo, Rock'n Rio...), vante la vidéo.

La présentation souligne également que 10 millions de personnes forment la classe moyenne, sans préciser que 150 millions de Brésiliens vivent dans la pauvreté.

"Nous représentons ici 180 millions de Brésiliens et je suis sûr que le Brésil a les capacités à 100% d'organiser un événement de cette taille", a affirmé Romario. "Je crois qu'en accueillant le Mondial, le Brésil connaîtra une amélioration socio-économique et éducative. Il y a aura beaucoup de choses positives pas seulement pour le football mais au niveau économique, éducatif, social. Le peuple (...) espère une réponse positive. La Copa-2014 va marquer notre histoire".