Mondial 2018 : Vitali Moutko lâche les rênes du comité d'organisation
Coupe du Monde Feminine de la FIFA mercredi, 27 déc. 2017. 10:01 dimanche, 15 déc. 2024. 12:38À moins de six mois du Mondial 2018, le vice-premier ministre russe Vitali Moutko, au coeur des accusations de dopage institutionnalisé, a annoncé mercredi qu'il quitte la présidence de son comité d'organisation pour se consacrer à sa défense.
Déterminé à laver son honneur devant le Tribunal arbitral du Sport (TAS), le Monsieur Sport de la Russie depuis une décennie lâche donc les rênes des préparatifs dans la dernière ligne droite de la compétition, prévue du 14 juin au 15 juillet.
Actuel directeur général de l'instance, Alexeï « Sorokine sera président du comité d'organisation de Russie 2018 », a déclaré M. Moutko, cité par les agences russes. « C'est avec Sorokine que la Fifa va travailler désormais. »
Contrairement à Vitali Moutko, connu pour ses déclarations à l'emporte-pièces et son accent inimitable en anglais, Alexeï Sorokine, 45 ans, a su séduire à son poste de directeur général du comité d'organisation.
Parlant couramment français et anglais et très apprécié de ses collaborateurs, il a rassuré la FIFA, soulagée de voir le Mondial sur de bons rails après l'expérience chaotique du Mondial brésilien, dont les préparatifs s'étaient terminés dans l'urgence.
Il a également récupéré en septembre le siège du Conseil de la FIFA laissé libre par M. Moutko, devenu indésirable au sein des instances mondiales du soccer, permettant ainsi à la Russie de garder une place qu'elle occupe depuis 1972.
« Il reste encore beaucoup de travail, mais je suis tout à fait convaincu que tout sera prêt à temps », a assuré M. Moutko, en précisant qu'il allait lui « se concentrer sur son travail au sein du gouvernement. »
Dans une brève déclaration, la FIFA a pris acte de cette décision et « remercié M. Moutko pour sa contribution inestimable à la préparation » du Mondial.
Rôle Clé
Vitali Moutko a été montré du doigt par le rapport McLaren de l'Agence mondiale antidopage (AMA) et le Comité international olympique (CIO), qui l'a banni le 5 décembre des Jeux olympiques pour son implication présumée dans le scandale de dopage institutionnalisé qui secoue la Russie.
Mercredi, il a annoncé avoir saisi le TAS pour contester cette décision.
Deux jours auparavant, il avait déjà demandé à la fédération russe de football de « suspendre pour six mois » ses fonctions de président, en expliquant ne pas souhaiter « perturber » le fonctionnement de cette organisation le temps des procédures judiciaires.
En tant que ministre des Sports, M. Moutko, qui a été notamment l'organisateur en chef de Sotchi 2014, a joué un rôle clé dans le système de dopage institutionnalisé instauré entre 2011 et 2015, selon les conclusions du CIO et de l'AMA.
« Il n'y a jamais eu de soutien de l'État au dopage en Russie », a insisté lundi M. Moutko, en rejetant également les accusations le visant personnellement. « Mais on dit que lorsqu'on ne conteste pas, cela signifie que l'on reconnaît sa culpabilité. »
Vitali Moutko, qui vient de fêter ses 59 ans, a été ministre russe des Sports de 2008 à octobre 2016, quand il a été promu par Vladimir Poutine vice-premier ministre en charge des Sports. Il était pourtant déjà mis en cause dans le rapport McLaren de l'AMA pour onze cas de dopage dissimulés par les autorités russes entre 2012 et 2015 concernant des joueurs de football.
Le scandale de dopage visant le sport russe a convaincu le CIO de suspendre la Russie des prochains Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang (9-25 février 2018) tout en autorisant des sportifs russes « propres » à participer aux épreuves sous drapeau neutre. Ces derniers seront admis ou non à l'issue d'un examen réalisé par un panel du CIO présidé par l'ex-ministre des Sports française, Valérie Fourneyon.