RUSTENBURG - Le seul joueur de haut niveau de la Nouvelle-Zélande, son défenseur et capitaine Ryan Nelsen peine à croire en sa présence au Mondial, "un lieu de fiction où on ne va jamais, une autre planète" sur laquelle il affrontera la Slovaquie mardi (groupe F).

Le capitaine du club anglais des Blackburn Rovers, 32 ans, n'est pas une vedette planétaire. À l'occasion d'un match de préparation à Santiago, le journal chilien la Tercera a mis son nom sous une photographie de son partenaire Tim Brown.

Mais chez lui, l'enfant de Christchurch est une vedette, utilisé comme homme-sandwich par son équipementier au même titre que le All Black Dan Carter. L'un des cinq Néo-Zélandais à avoir joué en Premier League, il est le seul à s'y être imposé.

Ses partenaires les plus réputés (Rory Fallon, Chris Killen) évoluent dans les divisions inférieures anglaises. Certains sont amateurs. Cette participation des "All White" au Mondial, la deuxième après celle de 1982, a été arrachée à l'issue d'un barrage face à Bahreïn le 14 novembre.


Mieux qu'en 1982

"Pour qui grandit en Nouvelle-Zélande, la Coupe du monde ou le Championnat d'Angleterre, c'est Robin des Bois, un lieu de fiction où on ne va jamais, une autre planète. Cette victoire (sur Bahreïn, 1-0 au match retour) était surréaliste", explique Nelsen.

Le but a été inscrit par Fallon et le gardien Mark Paston a arrêté un penalty, mais le défenseur, qui avait repoussé sur sa ligne une tentative adverse, a pris une part importante dans cette victoire, selon un des pionniers du Mondial-1982, Ceri Evans: "C'était une soirée incroyable, une soirée pour les héros, et Ryan a été immense."

"Il est le coeur de cette équipe, un leader. Il y a d'autres bons joueurs, mais il tient tout le monde ensemble. Sans lui, je doute que nous ayons pu nous qualifier", selon Evans.

Dans un groupe qui compte également l'Italie et le Paraguay, beaucoup doutent que les Néo-Zélandais fassent mieux qu'en 1982, quand ils avaient perdu leurs rencontres contre Soviétiques, Brésiliens et Écossais.

La Nouvelle-Zélande risque de "bétonner" et la tactique de son entraîneur Ricki Herbert ne s'apparente pas à "de la science de pointe", reconnaît Nelsen.

Mais, après une victoire contre la Serbie (1-0) en préparation le 29 mai, il croit l'exploit possible: "C'est très possible que nous ne gagnions aucun match. Mais il y a une chose que je sais: nous serons compétitifs et ce sera extrêmement dur de nous affronter."