NAPLES - Tout oppose Edinson Cavani et Mario Balotelli, les deux attaquants du Napoli et de Manchester City, qui confrontent leurs styles de jeu et de vie mardi à Naples, et se disputent une place en 8e de finale de la Ligue des champions, une semaine après Italie-Uruguay.

Encore un joueur aux coiffures surprenantes sur la route de Cavani. Les audaces peroxydées de « Balo »ressemblent à celles de Djibril Cissé, croisé samedi lors de Naples-Lazio (0-0), loin du style christique de la chevelure de Cavani.

Balotelli a même changé de coiffure entre le match amical à Rome (1-0 pour la « Celeste »), passant d'un M taillé sur la nuque aux arabesques capillaires dévoilées samedi contre Newcastle (3-1, un but de l'Italien sur penalty).

La forme du moment porte « Super Mario », qui semble sur le point d'exploser enfin après trois années marquées par des caprices et des mauvais gestes. Cavani, 24 ans, trois de plus que Balotelli, ne confirme pas pour l'instant son extraordinaire saison dernière, à 26 buts en championnat, dont certaines frappes de loin « balotellesques ».

Évangéliste contre écorché vif

À Rome, l'Uruguay de Cavani s'est imposé (1-0), mais le premier duel entre les deux protagonistes a tourné court. Le « Matador » a surtout défendu, et Balotelli a plus montré ses nerfs fragiles que son talent en pestant à chaque occasion ratée.

L'attitude d'écorché vif de l'Italien contraste avec celle de Cavani, sage, zélateur des évangélistes « Athlètes du Christ », marié avec la fiancée de son adolescence, Maria Soledad, père de famille depuis quelques mois. « Super Mario » est depuis peu avec Raffaella Fico, mannequin pour lingerie, et les tabloïds lui prêtent également une liaison avec une actrice porno.

Balotelli, régulièrement brocardé par les presses britannique et italienne, est adepte d'une communication offensive. Il s'était rendu célèbre en disant qu'il ne voyait « que Lionel Messi meilleur que moi ». Lors du derby contre Manchester United, où il a conduit City à un historique succès 6 à 1, il a montré un tee-shirt marqué « Why always me? » (Pourquoi toujours moi?), avec un regard glacial : sa réaction au battage autour de l'incendie qui éclaté chez lui à cause de feux d'artifices.

Joueur d'équipe contre soliste

Cavani lui est un modeste et un taiseux. Il ne s'inquiète pas de n'avoir plus marqué avec le Napoli depuis près d'un mois (un but avec l'Uruguay). « Je travaille, je bouge bien sur le terrain, si je continue comme ça les buts arriveront. Je veux marquer, mais le plus important c'est de gagner », dit-il.
Sur le terrain, sa plus grande exubérance est sa prière bras aux cieux après chaque but. Mais il n'a eu que six occasions de la faire cette saison avec Naples, marquant deux fois en Ligue des champions et quatre en Série A, dont un triplé contre l'AC Milan digne du Cavani 2010-2011. La saison dernière il en était déjà à 8 buts en championnat à la même époque.

Balotelli lui signe presque à chaque match dans le meilleur début de saison de sa carrière. Il a même ouvert son compteur en sélection, d'une superbe frappe des 25 m contre la Pologne, quatre jours avant le match contre l'Uruguay.
Un but bien de la trempe de Mario l'ultra soliste, qui semble quêter éternellement le geste historique, quand Cavani, « joueur qui a le sens de l'équipe » selon son sélectionneur Oscar Tabarez, veut juste marquer, du genou comme en retourné.

Les deux apprentis génies n'ont finalement qu'un point commun, ils doivent encore confirmer.