FARO (AFP) - Les Pays-Bas ont fait le plein de confiance en mettant fin à la "malédiction" des tirs au but qui les frappait depuis 1992, grâce à leur qualification en demi-finale de l'Euro-2004 de soccer aux dépens de la Suède (5 t.a.b à 4, 0-0 a.p.), samedi à Faro (sud).

Les "Orange" restaient en effet sur plusieurs éliminations traumatisantes aux tirs au but depuis 12 ans dans les tournois majeurs.

Ce signe indien les avait condamnés lors des trois dernières éditions du Championnat d'Europe des nations: en demi-finale en 1992 face au Danemark (5 t.a.b. à 4, 2-2 a.p.), en quart de finale en 1996 face à la France (5 t.a.b. à 4, 0-0 a.p) et en demi-finale face à l'Italie en 2000 (3 t.a.b 1, 0-0 a.p.).

Sans oublier une demi-finale perdue dans cet exercice au Mondial-1998 (contre le Brésil 4 t.a.b. à 2, 1-1 a.p.).

Samedi soir, après le tir au but manqué par le capitaine suédois Olof Mellberg, Arjen Robben, 20 ans, n'a pas tremblé et a réussi le coup de pied décisif.

"J'ai vécu le plus grand moment de ma vie, a confié le futur joueur de Chelsea (1re div. anglaise). Marquer le tir au but décisif dans un tournoi aussi important est une chose incroyable. Mais je n'ai pas vraiment eu peur, j'étais très confiant".

"Loterie"

Grâce à ce jeune gaucher désigné comme le successeur de Marc Overmars (toujours en sélection), les Pays-Bas ont échappé à l'hécatombe des anciens vainqueurs d'un Euro (1988 pour les Bataves), après les éliminations inattendues de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et de l'Espagne (sans oublier l'Angleterre, qui n'a jamais gagné un Euro mais faisait partie des favoris).

"Pour les penalties, nous avons juste regardé la qualité de la pelouse la veille du match, a confié pour sa part l'attaquant Ruud Van Nistelrooy. Car la balle bougeait un peu sur la pelouse, n'était pas stable, pour (David) Beckham quand il a raté le sien (face au Portugal en quart de finale)".

"Nous ne nous entraînons jamais aux penalties, c'est toujours la loterie, a souligné le sélectionneur Dick Advocaat. La Suède s'est entraînée spécifiquement pour ça... vous voyez le résultat".

Le technicien batave va pouvoir souffler après avoir été sous le feu des critiques du public et des médias néerlandais qui lui reprochent son +coaching+ frileux.

Mais Dick Advocaat a encore joué gros en assignant sept des joueurs de champ à des tâches défensives, même si Clarence Seedorf et Phillip Cocu sont parfois parvenus à se libérer de ce carcan. Si les Suédois s'étaient imposés, le sélectionneur des "Orange" aurait senti le vent du boulet.

Portugal sous pression

L'issue heureuse de samedi a galvanisé ses troupes, opposées mercredi au Portugal en demi-finale.

"Nous n'avons pas très bien joué mais ne devons pas pour autant avoir peur du Portugal, glissait ainsi Robben. Nous avons confiance en nous, d'autant que notre jeu s'améliore. Contre la République tchèque (victorieuse 3 à 2 après avoir été menée 2 à 1) nous avions été malchanceux, cette fois c'est nous qui avons eu de la réussite".

"La pression sera sur le Portugal, en tant que pays hôte, poursuit Dick Advocaat. Et cela pourra être un avantage pour nous, compensant le fait que les Portugais auront plus de repos que nous avant de jouer (le quart de finale des Lusitaniens était jeudi)".

Seule ombre au tableau: la blessure à un pied du défenseur Frank de Boer, titulaire et capitaine (pour la 2e fois de l'Euro) qui fêtait samedi son 112e match international. Touché dans un choc à la demi-heure de jeu, le vétéran de 34 ans était assez pessimiste pour la suite de son tournoi.