La perquisition à la FFF dans le cadre de l'affaire Platini/Blatter ajoute une nouvelle page à la saison noire du soccer français, dont l'image avait été déjà écornée par l'affaire de la sex-tape, la mise en examen de Karim Benzema et la polémique Serge Aurier.

Perquisition à la FFF

Les autorités suisses ont indiqué que des preuves ont été saisies au cours de la perquisition des quartiers généraux de la Fédération française de football (FFF) dans le cadre de l'enquête criminelle visant l'ex-président de la Fédération internationalle Sepp Blatter.

Le Bureau du procureur général de la Suisse a déclaré que la FFF avait consenti à la fouille effectuée dans leurs bureaux situés près de la tour Eiffel en plein coeur de Paris mardi, en collaboration avec la Brigade nationale d'enquête économique française.

Cette perquisition est la première à survenir à l'extérieur de la Suisse en lien avec les procédures criminelles qui ont été intentées contre Blatter en septembre pour mauvaise gestion financière en lien avec le versement de quelque 2,75 millions $ CAN de salaire à Michel Platini en 2011. Blatter fêtera son 80e anniversaire de naissance jeudi.

Cette transaction supposément secrète a torpillé l'espoir de l'ex-joueur étoile français de devenir le président de la FIFA lorsqu'elle a été mise en lumière par les procureurs suisses il y a six mois.

« Des documents ont été saisis en lien avec cette transaction suspecte, a déclaré le Bureau du procureur général de la Suisse par voie de communiqué mercredi. Une requête d'aide formelle a été envoyée aux autorités françaises le 14 janvier. »

Même si aucune accusation criminelle n'a encore été déposée contre Platini, le président déchu de l'UEFA, le procureur général de la Suisse Michael Lauber a déjà mentionné que son statut se trouve « entre celui d'un témoin et d'une personne accusée ».

« Le statut de Michel Platini dans ces procédures demeure le même », a précisé le bureau de Lauber mercredi.

Les avocats de Platini ont indiqué par voie de communiqué mercredi que l'intervention suisse était un pas dans la bonne direction.

« Nous accueillons favorablement cette nouvelle étape parce que le plus tôt la justice suisse complétera son enquête, le plus tôt Michel Platini arrêtera de défrayer les manchettes, qui ne sont pas sa place », pouvait-on lire dans le communiqué.

Platini était installé à Paris plutôt qu'au quartier général de la FIFA à Zurich alors qu'il oeuvrait à titre de conseiller auprès de Blatter, de 1999 à 2002. Puis, les bureaux de la FFF ont déménagé sur l'Avenue d'Iena, près de l'Arc de Triomphe.

La fédération, qui est maintenant installée dans des bureaux vitrés sur le Boulevard de Grenelle, n'a émis aucun commentaire à propos de la perquisition de mercredi matin.

Les médias français ont rapporté que les documents saisis étaient en lien avec un contrat conclu entre la fédération et Platini pour la location de bureaux entre 1999 et 2002.

Blatter et Platini ont tous deux été suspendus pour six ans à la suite d'une enquête de la commission d'éthique de la FIFA.

Ils nient tous deux avoir mal agi dans cette affaire et ont interjeté appel devant le Tribunal arbitral du sport.

Benzema mis en examen

Karim Benzema est placé en garde à vue le 4 novembre, puis mis en examen le 5 pour complicité de tentative de chantage à la sex-tape sur Valbuena. Le joueur du Real Madrid est placé sous contrôle judiciaire avec l'interdiction d'entrer en contact avec la victime, donc Valbuena, son partenaire en équipe de France. Un « grand sportif doit être exemplaire », faute de quoi il « n'a pas sa place dans l'équipe de France », lance le premier ministre, Manuel Valls.

Le 10 décembre, à six mois jour pour jour du match inaugural de l'Euro 2016, Noël Le Graët, président de la Fédération française de football (FFF), annonce que Benzema « n'est plus sélectionnable » en équipe de France tant que sa situation judiciaire n'évolue pas. La justice doit se prononcer vendredi sur la levée définitive, ou non, de son contrôle judiciaire.

Transferts douteux de l'OM

Philippe Perez, directeur général délégué de Marseille, est mis en examen le 22 janvier pour abus de biens sociaux, faux et usage de faux et association de malfaiteurs dans l'affaire des transferts douteux de l'OM.

La justice soupçonne dans ce dossier des opérations surévaluées lors de transferts importants, au bénéfice d'agents ou d'intermédiaires et au préjudice de l'actionnaire du club, pour un montant de 55 millions d'euros.

Philippe Perez quitte le club le 8 février. Également entendu par le juge d'instruction, pendant toute une journée le 18 décembre, l'actuel président de l'OM, Vincent Labrune, avait par contre été placé sous le statut de témoin assisté, aucune charge n'ayant été retenue contre lui.

Incidents autour de Reims/Bastia

Le 13 février, des incidents éclatent dans le centre-ville de Reims après le match Reims-Bastia, entre des partisans corses et les forces de l'ordre. Un partisan bastiais est grièvement blessé à l'oeil.

Les violences se déplacent dans la foulée à Bastia. Le commissariat de police est la cible de jets de cocktails Molotov, lors d'un rassemblement de soutien au supporter de Bastia blessé. Un policier est légèrement touché. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, condamne « très fermement ces actes inadmissibles ». D'autres incidents suivront en Corse, avant un retour au calme.

Aurier/Blanc

Alors que tout se passait bien pour le Paris SG, le défenseur Serge Aurier dérape dans une vidéo sur les réseaux sociaux et traite notamment son entraîneur Laurent Blanc de « fiotte ». L'Ivoirien est mis à pied par son club juste avant de recevoir Chelsea en huitième de finale aller de la Ligue des champions. « Je l'ai très mal pris, je trouve ça pitoyable », commente, les dents serrées, Laurent Blanc. Le joueur est finalement placé à la disposition de l'équipe réserve jusqu'au 20 mars.