Plusieurs têtes réclamées en France
Soccer samedi, 3 juil. 2010. 12:23 samedi, 14 déc. 2024. 19:57
PARIS - À trois jours de la première conférence de presse de Laurent Blanc, le nouveau sélectionneur de l'équipe de France de football, une grande lessive parmi les joueurs a été demandée par Jean-Pierre Escalettes, le président démissionnaire de la Fédération française (FFF), et par Lilian Thuram, membre du conseil fédéral de la FFF et ex-champion du monde 1998.
Nicolas Anelka et Patrice Évra ne devraient plus, selon eux, être sélectionnés chez les Bleus, suite au fiasco de l'équipe de France lors du Mondial sud-africain.
"Ni moi-même ni mon successeur, ni le futur sélectionneur n'oublieront ce qui s'est passé et tout le monde veillera à ce qu'il ne puisse plus jouer en équipe de France", a déclaré Escalettes à propos d'Anelka, lors de son audition à huis-clos mercredi par les députés de la commission culturelle et de l'éducation de l'Assemblée nationale.
Anelka avait été exclu des Bleus pour avoir insulté le sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique. Les joueurs avaient décidé une grève de l'entraînement le 20 juin en soutien de l'attaquant de Chelsea. Évra, leur capitaine et l'un des meneurs de la contestation, s'était attaché à vouloir débusquer la taupe, le "traître" qui aurait révélé les propos d'Anelka parus en une du journal L'Équipe, plutôt que de se prononcer sur l'attitude de son partenaire.
"Après avoir effectué un minimum de vérifications, un joueur m'ayant même dit que les propos tenus étaient pires que ceux rapportés, j'ai immédiatement sanctionné l'auteur de cette insulte", explique Escalettes dans le compte rendu des débats publiés samedi, sur le site de l'Assemblée nationale.
Domenech, lui aussi entendu par la représentation nationale, semble abdiquer devant le mode de communication des joueurs.
"Pour eux, les injures font partie de leur quotidien, c'est un problème d'éducation. Ils n'ont pas compris que leur auteur devait être sanctionné. Le plus coupable était pour eux le délateur : tel est leur mode de fonctionnement. Je ne peux que confirmer ici que le détonateur a été la presse, explique-t-il. Voici dix ans que, à la Fédération ou ailleurs, je tire la sonnette d'alarme sur nos méthodes de sélection. Qu'un joueur de cet âge et de ce niveau professionnel en arrive à insulter montre les défaillances d'éducation en amont. Dans les structures du football, un travail doit être conduit sur le recrutement et l'éducation."
Anelka a été sélectionné par Domenech alors qu'il avait demandé, il y a quelques années, que Jacques Santini, un précédent sélectionneur, s'agenouille devant lui, pour lui demander pardon.
"J'ai failli dans ma gestion, reconnaît Domenech. Si je regrette certains de mes choix, je ne suis pas sûr que d'autres ne m'auraient pas conduit vers les mêmes difficultés."
Escalettes n'est pas tendre non plus pour Évra, capitaine dégradé et laissé sur le banc lors du dernier match des Bleus, perdu face à l'Afrique du Sud. "Il reste qu'à aucun moment, les propos sanctionnés n'ont été contestés ni par l'intéressé ni par le capitaine (...) Patrice Évra s'en est pris au 'traître'. Il n'a jamais nié ce qui s'était passé. Mais la seule chose qui l'intéressait était de savoir qui avait parlé, et c'est cela qui est grave", dit-il.
Thuram, représentant des sportifs d'élite au conseil fédéral, demande que le latéral gauche de Manchester United ne revienne plus en équipe de France.
"J'ai demandé que les joueurs soient lourdement sanctionnés et que Patrice Évra ne revienne plus jamais en équipe de France. Quand vous êtes capitaine de l'équipe de France, il y a un minimum à avoir du respect du maillot de l'équipe de France. Ce n'est pas parce que vous jouez bien au football, qu'on peut vous pardonner. Il y a des choses qui sont impardonnables", a-t-il dit.
Cette déclaration de Thuram a fait des vagues.
"Je suis pour la sanction, mais il faut bien connaître les faits, pour l'instant on ne sait rien", a déclaré Aimé Jacquet, le sélectionneur des champions du monde 98, sur le plateau du Canal Football Club. "Je suis à moitié surpris (par la déclaration de Thuram). Je connais bien Lilian (...) je suis surpris qu'il désigne un joueur même si c'est le capitaine, à moins qu'il ait d'autres informations."
"Je suis d'accord pour des sanctions très fermes pour les joueurs qui ont tenu le rôle de leader dans cette affaire", a estimé sur RTL Bixente Lizarazu, partenaire de Thuram en 1998.
Mais Jacquet, comme Lizarazu, s'accordent pour dire que Blanc devra trancher. Faire le ménage. Son ménage.
À leur retour d'Afrique du Sud, Évra, mais aussi Éric Abidal et Thierry Henry avaient fait part de la totale solidarité du groupe des 23 en faveur de la grève de l'entraînement à Knysna.
"On a évoqué des 'caïds' et des 'meneurs'. Je suis en effet persuadé qu'en dépit de la solidarité de façade affichée alors, tous les joueurs n'étaient pas d'accord sur cette grève et des voix divergentes commencent d'ailleurs de se faire entendre", a déclaré Escalettes devant les députés.
Il a fustigé le comportement de Henry, lors de l'épisode du "bus de la honte" dans lequel a été entérinée la décision de faire grève. "Si quelqu'un comme Thierry Henry qui, de par son passé et son charisme, disposait d'une certaine autorité, s'était alors levé et m'avait demandé de sortir, pour parler à ma place, peut-être auraient-ils compris la portée de leur geste", dit-il, avant de préciser: "Ne les mettez pas tous dans le même sac: ce groupe de vingt-trois n'est pas composé que d'ivraie; il comporte aussi beaucoup de bon grain, les grands champions de demain".
Nicolas Anelka et Patrice Évra ne devraient plus, selon eux, être sélectionnés chez les Bleus, suite au fiasco de l'équipe de France lors du Mondial sud-africain.
"Ni moi-même ni mon successeur, ni le futur sélectionneur n'oublieront ce qui s'est passé et tout le monde veillera à ce qu'il ne puisse plus jouer en équipe de France", a déclaré Escalettes à propos d'Anelka, lors de son audition à huis-clos mercredi par les députés de la commission culturelle et de l'éducation de l'Assemblée nationale.
Anelka avait été exclu des Bleus pour avoir insulté le sélectionneur Raymond Domenech à la mi-temps du match France-Mexique. Les joueurs avaient décidé une grève de l'entraînement le 20 juin en soutien de l'attaquant de Chelsea. Évra, leur capitaine et l'un des meneurs de la contestation, s'était attaché à vouloir débusquer la taupe, le "traître" qui aurait révélé les propos d'Anelka parus en une du journal L'Équipe, plutôt que de se prononcer sur l'attitude de son partenaire.
"Après avoir effectué un minimum de vérifications, un joueur m'ayant même dit que les propos tenus étaient pires que ceux rapportés, j'ai immédiatement sanctionné l'auteur de cette insulte", explique Escalettes dans le compte rendu des débats publiés samedi, sur le site de l'Assemblée nationale.
Domenech, lui aussi entendu par la représentation nationale, semble abdiquer devant le mode de communication des joueurs.
"Pour eux, les injures font partie de leur quotidien, c'est un problème d'éducation. Ils n'ont pas compris que leur auteur devait être sanctionné. Le plus coupable était pour eux le délateur : tel est leur mode de fonctionnement. Je ne peux que confirmer ici que le détonateur a été la presse, explique-t-il. Voici dix ans que, à la Fédération ou ailleurs, je tire la sonnette d'alarme sur nos méthodes de sélection. Qu'un joueur de cet âge et de ce niveau professionnel en arrive à insulter montre les défaillances d'éducation en amont. Dans les structures du football, un travail doit être conduit sur le recrutement et l'éducation."
Anelka a été sélectionné par Domenech alors qu'il avait demandé, il y a quelques années, que Jacques Santini, un précédent sélectionneur, s'agenouille devant lui, pour lui demander pardon.
"J'ai failli dans ma gestion, reconnaît Domenech. Si je regrette certains de mes choix, je ne suis pas sûr que d'autres ne m'auraient pas conduit vers les mêmes difficultés."
Escalettes n'est pas tendre non plus pour Évra, capitaine dégradé et laissé sur le banc lors du dernier match des Bleus, perdu face à l'Afrique du Sud. "Il reste qu'à aucun moment, les propos sanctionnés n'ont été contestés ni par l'intéressé ni par le capitaine (...) Patrice Évra s'en est pris au 'traître'. Il n'a jamais nié ce qui s'était passé. Mais la seule chose qui l'intéressait était de savoir qui avait parlé, et c'est cela qui est grave", dit-il.
Thuram, représentant des sportifs d'élite au conseil fédéral, demande que le latéral gauche de Manchester United ne revienne plus en équipe de France.
"J'ai demandé que les joueurs soient lourdement sanctionnés et que Patrice Évra ne revienne plus jamais en équipe de France. Quand vous êtes capitaine de l'équipe de France, il y a un minimum à avoir du respect du maillot de l'équipe de France. Ce n'est pas parce que vous jouez bien au football, qu'on peut vous pardonner. Il y a des choses qui sont impardonnables", a-t-il dit.
Cette déclaration de Thuram a fait des vagues.
"Je suis pour la sanction, mais il faut bien connaître les faits, pour l'instant on ne sait rien", a déclaré Aimé Jacquet, le sélectionneur des champions du monde 98, sur le plateau du Canal Football Club. "Je suis à moitié surpris (par la déclaration de Thuram). Je connais bien Lilian (...) je suis surpris qu'il désigne un joueur même si c'est le capitaine, à moins qu'il ait d'autres informations."
"Je suis d'accord pour des sanctions très fermes pour les joueurs qui ont tenu le rôle de leader dans cette affaire", a estimé sur RTL Bixente Lizarazu, partenaire de Thuram en 1998.
Mais Jacquet, comme Lizarazu, s'accordent pour dire que Blanc devra trancher. Faire le ménage. Son ménage.
À leur retour d'Afrique du Sud, Évra, mais aussi Éric Abidal et Thierry Henry avaient fait part de la totale solidarité du groupe des 23 en faveur de la grève de l'entraînement à Knysna.
"On a évoqué des 'caïds' et des 'meneurs'. Je suis en effet persuadé qu'en dépit de la solidarité de façade affichée alors, tous les joueurs n'étaient pas d'accord sur cette grève et des voix divergentes commencent d'ailleurs de se faire entendre", a déclaré Escalettes devant les députés.
Il a fustigé le comportement de Henry, lors de l'épisode du "bus de la honte" dans lequel a été entérinée la décision de faire grève. "Si quelqu'un comme Thierry Henry qui, de par son passé et son charisme, disposait d'une certaine autorité, s'était alors levé et m'avait demandé de sortir, pour parler à ma place, peut-être auraient-ils compris la portée de leur geste", dit-il, avant de préciser: "Ne les mettez pas tous dans le même sac: ce groupe de vingt-trois n'est pas composé que d'ivraie; il comporte aussi beaucoup de bon grain, les grands champions de demain".