PARIS (AFP) - Marcel Desailly, 35 ans, qui a annoncé officiellement dimanche qu'il renonçait à l'équipe de France de soccer, quitte la scène avec un record de 116 sélections sous le maillot des Bleus et un palmarès exceptionnel.

Défenseur intraitable, son omniprésence et sa masse athlétique l'ont fait surnommer "le roc". Au niveau international, il restera comme l'une des pièces maîtresse de l'épopée des Bleus vainqueurs de la Coupe du monde en 1998 puis champions d'Europe deux ans plus tard.

Successeur de Didier Deschamps comme capitaine de l'équipe de France, il aura aussi été des campagnes ratées du Mondial-2002 et de l'Euro-2004, son ultime tournoi international, celui où il aura joué son dernier match en Bleu, le 17 juin face à la Croatie (2-2).

Né à Accra le 7 septembre 1968, le jeune Marcel quitte la capitale ghanéenne à quatre ans pour s'installer en France avec sa mère et son beau-père dont il prend le nom: Desailly.

Il ne retrouvera son père naturel que beaucoup plus tard, à 18 ans, quand il optera pour la nationalité française.

Marcello

Suivant les traces de son demi-frère Seth Adonkor, il s'inscrit au FC Nantes où il fait ses classes avec un autre jeune prometteur, Didier Deschamps. Ils suivront des trajectoires parallèles, en club et chez les Bleus.

En 1984, Adonkor, aux portes de l'équipe de France, meurt dans un accident de voiture. Ce drame marquera à jamais Marcel Desailly.

Le 28 août 1986, il joue et gagne son premier match en D1, contre Bordeaux (3-0). Il n'a pas encore 18 ans. Déjà, il fait admirer sa puissance physique, son abattage mais aussi sa technique et sa vision du jeu.

En 1992, Marcel Desailly rejoint Marseille. Avec l'OM, il gagne la Ligue des champions 1993. Il forme alors avec Basile Boli une "garde noire" impressionnante, qui écoeure en finale les attaquants du Milan AC (1-0).

Conquis, les dirigeants milanais le recrutent six mois plus tard. L'entraîneur Fabio Capello le fait jouer en milieu de terrain, poste dont il rêvait. Accueilli avec réserve, il devient le préféré des tifosi pour lesquels il devient "Marcello, le géant noir".

Un an plus tard, "Marcello" est le premier joueur à gagner une deuxième Ligue des champions d'affilée sous deux maillots différents.

Deux Championnats et une Coupe d'Italie et deux Supercoupes
d'Europe complèteront son bilan milanais.

Capitaine

Il tente ensuite l'aventure dans le championnat d'Angleterre, à Chelsea, où il retrouve Deschamps et gagne une Coupe d'Angleterre et un Charity Shield (opposant chaque début de saison en Angleterre les lauréats, du Championnat et de la Coupe, de l'année précédente) en 2000.

Marcel Desailly, qui a muselé les plus grands attaquants du monde, sait se sublimer dans les grandes occasions. Il l'a montré au Mondial-1998 et à l'Euro-2000.

Son palmarès, son expérience, sa présence et sa rage de vaincre en font le capitaine naturel des Bleus après la retraite de Deschamps, qu'il voulait imiter en brandissant la Coupe du monde.

Mais au Mondial asiatique, les Bleus disparaissent dès le premier tour et il est la cible de nombreuses critiques.

Pourtant, il reste capitaine malgré le changement de sélectionneur et
dépasse même largement le record des sélections jusqu'alors détenu par Deschamps (103), son complice et ami. Avec le brassard, Desailly aura au moins la satisfaction de mener les Bleus au succès dans la Coupe des confédérations 2003.

Une blessure à une hanche perturbe son début de saison 2003-2004 avec Chelsea. Une autre à un genou le relègue sur le banc des remplaçants avant l'Euro-2004 où il ne fera que quelques apparitions, dont son ultime sortie le 17 juin.