Roberto Mancini congédié
Angleterre lundi, 13 mai 2013. 17:48 vendredi, 13 déc. 2024. 21:35LONDRES - L'Italien Roberto Mancini, l'homme qui a fait de Manchester City l'une des grandes puissances du football anglais, a été limogé lundi dès sa première saison d'insuccès.
« C'est avec regret que nous annonçons que Roberto Mancini a été démis de ses fonctions d'entraîneur. Malgré les efforts de tout le monde, le club n'a rempli aucun des objectifs de la saison, hormis la qualification pour la prochaine Ligue des champions », a expliqué la direction du club dans un communiqué.
Mancini, 48 ans, en poste depuis trois saisons et demies, paie la perte du titre de champion d'Angleterre au profit de Manchester United et l'échec en Ligue des champions à l'automne dès le premier tour, pour la 2e année consécutive. La goutte qui a fait déborder le vase a été la défaite en finale de la Coupe d'Angleterre samedi contre le modeste Wigan (1-0), presque condamné à la descente en D2.
L'ancien international italien, qui s'était occupé auparavant avec succès de la Fiorentina, de la Lazio et surtout de l'Inter, trois fois champion d'Italie sous son règne, était arrivé à Manchester en décembre 2009 à la suite du limogeage du Gallois Mark Hughes.
Pellegrini pressenti
S'appuyant sur l'immense fortune du propriétaire, le cheikh Mansour d'Abou Dhabi, Mancini a bâti une impressionnante équipe en recrutant des stars à coups de dizaines de millions de livres, entre autres Sergio Agüero, Mario Balotelli, Edin Dzeko, Samir Nasri ou encore David Silva et Yaya Touré.
Les résultats ne se sont guère fait attendre et en 2011, City a remporté la Coupe d'Angleterre, son premier trophée depuis 35 ans. L'année suivante, c'était le Championnat d'Angleterre qui tombait dans son escarcelle, après 44 ans d'attente et un final à couper le souffle contre le grand rival Manchester United.
D'un naturel apparemment décontracté, Mancini a dû faire preuve à la fois d'autorité et de souplesse pour gérer certains caractères difficiles au sein de son équipe, comme son compatriote Mario Balotelli ou l'Argentin Carlos Tevez.
Sur le plan du jeu, il a inspiré un football spectaculaire l'an passé, mais qui s'est nettement affadi cette saison, surtout en attaque, comme s'il n'avait pas su conserver la motivation de ses hommes à son plus haut niveau.
Aucun droit à l'erreur ne lui aura été accordé, en contraste frappant avec son rival de Manchester United Alex Ferguson, maintenu à la tête des « Red Devils » pendant 26 ans en dépit des hauts et des bas rencontrés par toute équipe.
Ses détracteurs diront qu'il aurait dû faire encore mieux compte tenu des gigantesques moyens financiers mis à sa disposition - le cheikh Mansour aurait dépensé plus d'un milliard de livres dans le club-, surtout en Ligue des champions où son équipe n'a pas été capable de franchir le premier tour ni la saison dernière ni cette année.
Le nom du Chilien Manuel Pellegrini a été avancé comme successeur de Mancini, mais l'actuel entraîneur de Malaga a vigoureusement démenti tout accord lundi. C'était toutefois avant que le limogeage de l'Italien ne soit officialisé... le soir même de la parade d'adieux de Sir Alex.