BARCELONE (AFP) - La star brésilienne du FC Barcelone Ronaldinho a été accueilli comme le sauveur lors de sa présentation devant 15 à 20.000 spectateurs au Camp Nou, le stade mythique du club de soccer catalan.

"Ronaldinho, Ronaldinho", chantent les supporteurs catalans pour accueillir le Brésilien, vêtu du maillot du club, déjà floqué à son nom et son numéro, le 1O. Le Gaucho offre ensuite un petit spectacle de jonglage avec le ballon, posant le cuir sur lèvres, tête, genoux, hanches ou épaules et récoltant à chaque fois une moisson de olés.

Le Brésilien prend ensuite le micro et prononce quelques paroles inaudibles en Portugais: "Je suis content d'être ici, je vais travailler...", puis sacrifie à une séance d'autographes, histoire de soigner une popularité déjà gigantesque.

Il n'hésite pas à aligner les perles stéréotypées et petits mensonges pour flatter supporteurs et dirigeants. "J'ai toujours rêvé de jouer au Barça", "Je vais apprendre le catalan", "Le groupe est formidable, Rijkaard (l'entraîneur) était une de mes idoles".

Les supporteurs marchent à fond. "Ronaldinho, c'est le retour du spectacle au Camp Nou. C'est beaucoup mieux que Beckham. Beckham, c'est la presse rose, Ronaldinho, c'est le spectacle", affirme ainsi Ramon Tineo, 39 ans, employé administratif et supporteur du Barça, qui arbore fièrement un maillot de Ronaldinho fraîchement imprimé. Prix: "70 euros, c'est beaucoup d'argent mais avec lui, le Barça retrouve la "illusion" (espoir/envie).

On s'arrache le N.10

"Avec lui, cette année on va tout gagner: la Coupe de l'UEFA, la Liga et la Coupe d'Espagne. Et l'année prochaine, la Ligue des champions, continue-t-il intarissable. J'espère que cette équipe sera meilleure que la +Dream Team+ (1991-1994, vainqueur de quatre championnats et une C1)."

"Un joueur ne fait pas tout mais maintenant les autres joueurs vont mieux jouer et on va revoir du beau soccer. Il le fallait. Le Real (Madrid) va l'apprendre à ses dépens", conclut M. Tineo.

A la boutique du Barça, les queues aux caisses s'allongent pour s'arracher le maillot N.10 floqué au nom de Ronaldinho. Les maillots de Riquelme avec le même n.10, n'a plus cours. Le club ne cache plus, il est vrai, sa volonté de se débarrasser de l'Argentin présenté comme une future star la saison dernière et recruté pour 10 millions d'euros avec un salaire de 3 millions d'euros annuels...

La nouvelle équipe dirigeante élue en juillet boit, elle, du petit lait: "Nous avions promis un joueur de premier ordre, un crack mondial. Le voici. Il est jeune, champion du monde et pratique du beau soccer comme on l'aime ici", affirme le président Joan Laporta, avant de jubiler: "Le club est à nouveau projeté en première ligne mondiale."