KONIGSTEIN (AFP) - Le Brésilien Ronaldo, rassuré après les étourdissements dont il a été victime la veille, a tout fait jeudi pour apaiser la tempête médiatique et convaincre que son malaise n'est qu'un épiphénomène n'ayant rien à avoir avec les convulsions qui lui avaient gâché la finale du Mondial-98 de football.

"Cela n'a rien à voir avec 1998", a affirmé Ronaldo, soucieux d'oublier ce jour maudit pour le football brésilien où la Seleçao avait encaissé une de ses plus grosses défaites en Coupe du monde (3-0) en finale face à la France à Paris.

Le Ronaldo, meilleur joueur brésilien du tournoi français, avait alors été victime de mystérieuses convulsions le jour du match. Hospitalisé dans la mâtinée, il avait tout de même participé à la finale en fin de journée, offrant une bien moins bonne prestation qu'en demi-finale.

Son hospitalisation avait alors été tenue secrète pour finalement déboucher sur un scandale conclu quelques mois plus tard par une commission d'enquête du Congrès brésilien.

Cette fois, la CBF et Ronaldo ont joué la carte de la transparence pour désamorcer d'entrée les spéculations sur l'état de santé du "Phénomène" qui a lui aussi, sans doute, dû se refaire le film de 1998 dans sa tête.

Profil bas

Le responsable de la presse Rodrigo Paiva a ainsi accepté de nombreuses interviews sur le sujet et José-Luis Runco, le médecin de la CBF, devait donner une conférence de presse en soirée.

"J'ai simplement eu un moment d'indisposition hier (mercredi)", a affirmé la star dans une zone mixte bien plus pleine que les jours précédents avec environ 500 journalistes attirés par l'affaire.

"J'ai fait des examens et je suis tranquille. On n'a rien trouvé", explique Ronaldo, qui après des exercices en gymnase le matin, a participé à l'entraînement de l'après-midi. "Il bouge plus que contre la Croatie", a même ironisé un journaliste.

De bonne humeur, Ronaldo a même montré l'entendue de son talent en apprenant quelques jongleries au pourtant très habile Robinho, qui n'a pas réussi à les exécuter.

"Je suis mon premier critique. Je suis très mécontent de ma prestation contre la Croatie", a avoué Ronaldo adoptant un profil bas et évoquant même une possible présence sur le banc de touche.

"Ce n'est pas écrit dans le manuel que je dois jouer tous les matches. Je ne suis pas un joueur rebelle. J'ai toujours accepté les décisions. Ce qui me gêne, c'est tout le battage médiatique autour", a poursuivi Ronaldo, qui se trouve dans l'oeil du cyclone depuis le début de la préparation des Brésiliens en Suisse.

Quête de record

"Cela prend malheureusement une dimension comme celle-là parce qu'il s'agit de lui", souligne Rodrigo Paiva, responsable de la presse de la sélection brésilienne et ancien attache de presse personnel de Ronaldo.

"En plus, il y a eu les ampoules, la grippe, l'incident avec le Président (échanges acides sur son poids avec le Président brésilien Lula), la presse avec le poids (embonpoint de Ronaldo) et la discothèque (deux sorties en Suisse et en Allemagne lors des jours de repos)..."

Cafu, le capitaine de la sélection brésilienne, espère voir Ronaldo en grande forme dimanche contre l'Australie: "Il est bien. Il va jouer contre l'Australie. Il est important pour la sélection. Le mieux serait qu'il marque et on oubliera tout".

C'est le voeu le plus cher de Ronaldo, qui était venu en quête du record du nombre de buts de Gerd Muller (12 contre 14 à Muller) mais qui a deux matches (Australie et Japon) pour convaincre le sélectionneur Carlos Alberto Parreira qu'il peut jouer au niveau qui était le sien en 2002.

De l'avis de tous, Parreira sera patient, mais pas non plus suicidaire si Ronaldo ne convainc pas sur le terrain.