PARIS (AFP) - À l'instar du Canadien de la Ligue nationale de hockey, le Paris Saint-Germain connaît des difficultés dans le championnat de France de soccer. "C'est grave mais pas désespéré, c'est de la faute à tout le monde et il ne faut pas chercher des boucs émissaires". Telle a été mercredi la réponse du président-délégué du club de football du Paris Saint-Germain, Laurent Perpère, aux supporteurs qui ont réclamé la démission de l'entraîneur Philippe Bergeroo après la défaite à domicile (0-1) contre Rennes.

Il n'est pas question d'écarter Bergeroo ni de rappeler Luis Fernandez, mais de faire un "examen de conscience tous ensemble", a déclaré Perpère devant les médias mercredi au Camp des Loges, le terrain d'entraînement de l'équipe en crise du moment.

"Si je vous dis «Il a toute ma confiance+, vous direz que c'est ce qu'on dit deux jours avant de virer un entraîneur", s'est-il amusé devant les journalistes en déjouant la "question piège" sur l'avenir de Bergeroo. "Je refuse de dire que tel ou tel est responsable, que ce soit les joueurs, l'entraîneur ou le directeur technique. C'est après un examen approfondi avec les trois ou quatre personnes les plus concernées que nous dégagerons des solutions".

"Je suis le défenseur de Bergeroo", a-t-il encore admis quand la "question piège" est revenue sur le tapis, tout en énonçant l'un des grands principes généraux des métiers du football: "Personne n'est intouchable. Philippe Bergeroo l'a dit lui-même: signer, c'est s'attendre à être viré un jour ou l'autre. Ma philosophie, c'est de s'améliorer ensemble plutôt que de chercher des boucs émissaires".

L'exemple de Bordeaux

Perpère a aussi rappelé que la cote du PSG pouvait varier plus rapidement que celle du titre boursier de sa maison-mère Canal Plus: "J'entends crier +Luis, reviens+. Mais même sous Luis il y a eu des passages à vide terribles, où il a été conspué par le public", a souligné Perpère.

Luis Fernandez, le nom est lâché. Non, il ne viendra pas. Pas tout de suite: "Fernandez est attaché au PSG. J'entretiens de bonnes relations avec lui. Mais la question (de son retour) ne se pose pas. Un jour il sera au PSG. Mais il a 45 ans, si je ne m'abuse (ndlr: 41 ans), ce qui lui laisse 20 ans devant lui".

Impeccable dans son exercice de gestion des crises, Laurent Perpère s'est refusé d'assigner un délai de convalescence au nouvel "homme malade" du Championnat de France (aucune victoire en sept matches, toutes compétitions confondues).

"Cela n'a pas de sens. Prendre trois points et faire un bon résultat contre Galatasaray, c'est important. Mais la manière, la tendance et les progrès comptent aussi", a déclaré le responsable du PSG, prenant les devants en cas de nouveau revers à Sedan lors de la prochaine journée ou à Istanbul en Ligue des champions la semaine prochaine.

Contre vents et marées, Perpère s'est même laissé aller à l'optimisme: "Il y a des équipes et des entraîneurs comme Bordeaux qui étaient vouées aux gémonies qui se sont redressées et qui sont maintenant montrées en exemple", a-t-il rappelé. L'argumentaire a été impeccable.