MONTREAL - Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel (LFP) en France depuis 2002, a notamment comme mandat de faire connaître le football français à l'étranger - d'où la décision de tenir le Trophée des champions à Montréal cette année. Il semble l'homme bien choisi pour cette tâche, puisqu'il ne semble pas hésiter à multiplier les superlatifs pour vendre sa salade.

C'est ainsi que samedi midi, en conférence de presse quelques heures avant le coup d'envoi du match entre les Girondins de Bordeaux et l'En avant de Guingamp au Stade olympique, Thiriez a qualifié Joey Saputo, président de l'Impact, de "Jacques Cartier" du soccer nord-américain.

"C'est un entrepreneur, un pionnier", a dit Thiriez, pendant que le président de l'Impact, à titre d'hôte officiel du match, était à ses côtés.

Thiriez a par ailleurs maintes fois vanté la qualité du projet présenté par l'Impact pour expliquer la décision de sa ligue de présenter ce premier match du Trophée des champions à l'extérieur de la France.

"Pourquoi Montréal? D'abord, parce que c'est une terre d'avenir pour le soccer, le football, a dit le président de la LFP. Montréal est le carrefour de deux mondes, entre l'ancien monde et le nouveau monde.

"Ensuite, parce qu'entre nos cousins québécois et les Français, il n'y a pas seulement que 400 ans d'histoire que nous partageons, mais aussi beaucoup d'amour. Un océan nous sépare, mais un coeur gros comme ça nous unit."

Thiriez a aussi déclaré que si le succès du Trophée des champions "permettait d'aider l'Impact à accéder à la MLS, je serais le plus heureux des hommes".

Thiriez a par ailleurs rappelé qu'on compare souvent le petit club breton de Guingamp, seulement la deuxième équipe de Ligue 2 dans l'histoire du football français à remporter la Coupe de France, "au village d'Astérix le Gaulois".

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Le président de la LFP Frédéric Thiriez a rappelé que le match du Trophée des champions de samedi, au Stade olympique, était le premier du genre à être disputé ailleurs qu'en sol français. Mais il a aussi confirmé que "ce ne serait pas le dernier".

Thiriez a indiqué que sa ligue avait l'intention de présenter ce match à l'étranger à chaque année, rappelant que cette façon de faire était l'un des éléments permettant de promouvoir le football français dans le monde. Il a rappelé que le match de samedi était non seulement diffusé par la Société Radio-Canada et en France, mais aussi dans 200 pays au monde.

"Nous allons continuer chaque année, en variant les pays et les régions", a dit Thiriez, affirmant que le choix de la ville-hôte pour le Trophée des champions 2010 n'avait pas encore été arrêté. Nous allons recueillir les impressions, puis les candidatures, et ensuite nous dresserons une courte liste (de villes candidates)."

Invité à exprimer un souhait quant à la prochaine ville-hôte, le président de la LFP a affirmé qu'il était "un peu tôt pour le dire". Il n'a toutefois pas fermé la porte à un retour éventuel à Montréal.

Thiriez a par ailleurs affirmé que même si le championnat français est considéré parmi les cinq meilleurs en Europe, il a dit penser "qu'il mérite mieux, qu'il mérite une place sur le podium".

"Ma conviction, c'est que le football français n'a pas la place qu'il mérite au sein du football mondial."

Il s'est donc dit confiant qu'en le faisant voir par de plus en plus de gens autour du globe, on parviendra à éliminer les préjugés.

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Frédéric Thiriez a souligné que si on ne pouvait permettre que trois substitutions lors du match de samedi, et non cinq comme l'aurait souhaité Laurent Blanc, l'entraîneur des Girondins, c'est parce qu'il s'agissait d'un match officiel et que la FIFA impose un maximum de trois changements de joueurs. Il a ainsi laissé entendre que ce n'était pas négociable.

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Le président de l'Impact Joey Saputo a nié une rumeur propagée par un média français à l'effet que la moitié des 30 000 billets en vue du match du Trophée des champions auraient été distribués gratuitement.

"Je peux vous dire que des 30 000 billets en circulation, il y a en 30 000 de vendus, a dit Saputo. Il y une centaine ou deux qui été ont distribuées à nos commanditaires dans le cadre de nos ententes avec eux, mais les autres ont tous été achetés. La ville de Montréal a notamment réservé des billets pour les redistribuer à des jeunes provenant de quartiers défavorisés, mais ces billets ont été achetés par la ville."

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Joey Saputo a par ailleurs dit souhaiter que la tenue du Trophée des champions à Montréal mènera aussi à des partenariats entre l'Impact et la LFP, Bordeaux ou Guingamp. Il s'est dit conscient de l'importance d'effectuer des jumelages outre-mer entre organisations pour favoriser les échanges de joueurs, mais aussi d'expertise entre entraîneurs d'ici et d'Europe.

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Joey Saputo s'est dit un peu déçu de la pré-vente des billets pour le match amical entre l'Impact et Bordeaux, mardi, au stade Saputo. Près de 7000 billets seulement ont été vendus jusqu'ici, alors que l'Impact attire habituellement 13 000 personnes à ses matchs en USL.

"Mais on sait comment ça fonctionne à Montréal, on vendra sûrement plusieurs billets à la porte, la journée du match. Lors de notre match contre Haïti, on avait vendu 4000 billets aux guichets du stade", a indiqué le président de l'Impact.

On peut présumer que les amateurs intéressés à voir jouer les Girondins auront choisi d'assister au match de samedi.

Et ils auront sans doute raison. L'entraîneur du club bordelais Laurent Blanc a indiqué, plus tôt cette semaine, que la grande majorité des joueurs de son effectif disputeraient un minimum de 60 minutes sur l'ensemble des deux matchs en sol montréalais. Comme il a promis de présenter une formation près de son équipe-type contre Guingamp, samedi, cela signifie donc qu'il entend aligner plusieurs réservistes face à l'Impact.