GELSENKIRCHEN (AFP) - Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur du Portugal, rêve de gagner le Mondial-2006 de soccer avec un petit pays de 10 millions d'habitants après avoir remporté le trophée 2002 à la tête du grand - démographiquement et footballistiquement - Brésil.

"C'était important d'atteindre la finale (de l'Euro) en 2004 et maintenant la demi-finale (du Mondial), mais nous voulons aller plus haut", a affirmé après le succès contre les Anglais le charismatique Big Phil, si populaire dans un Portugal conquis par sa philosophie de la victoire.

"Aujourd'hui, oui le Portugal peut être champion du monde, car nous sommes en demi-finales. Evidemment, ce sera très difficile, mais nous avançons pas à pas. Qui que ce soit en demies (la France, le 5 juillet à Munich), bienvenue, nous sommes prêts."

Avec 10,5 millions d'habitants et 100.000 licenciés, le petit pays de la Péninsule ibérique rejoint pour la deuxième fois - après 1966 - le dernier carré mondial, en quatre participations (avec 1986 et 2002).

"C'est plus difficile d'être en demi-finale avec le Portugal qu'en finale avec le Brésil, assure Scolari, parce qu'on ne dispose pas du même nombre de joueurs. Le Portugal, c'est seulement 10 millions d'habitants. 50% des joueurs du Championnat sont étrangers. Il y a moins de possibilités de choix".

"Créer cette histoire"

"Et puis le Brésil a une tradition, poursuit-il, une histoire, c'est plus facile. Nous, nous devons créer cette histoire. L'Euro-2004 nous en a presque donné l'occasion. On a une nouvelle opportunité ici. C'est une nouvelle équipe du Portugal, avec un nouvel esprit, un esprit de guerrier."

Scolari estime que son équipe a su se forger un "esprit de guerrier", samedi à Gelsenkirchen, qui pourrait lui servir contre la France.

Derrière Scolari, toute l'équipe du Portugal y croit. "Nous avons un rêve, admet Hugo Viana, mais nous devons garder les pieds sur terre parce que nous n'avons encore rien gagné. Nous aurons un match coriace mercredi".

"Je suis extrêmement confiant", assure Cristiano Ronaldo, le jeune (21 ans) prodige portugais, qui a transformé le tir au but décisif samedi.

"Nous avons quatre jours à partir de maintenant pour récupérer et je pense que tout le monde sera prêt", poursuit-il, pensant probablement à Luis Figo, touché, qui espère néanmoins être rétabli pour jouer la demi-finale.

"Pouvons-nous gagner la Coupe du monde? demande-t-il. Tout est possible dans le soccer..." Même pour un petit pays.