Scolari vs Rehhagel : séduction et fermeté
Soccer vendredi, 2 juil. 2004. 12:10 mercredi, 11 déc. 2024. 09:53
LISBONNE (AFP) - Personnalités affirmées, le Brésilien Luiz Felipe Scolari et l'Allemand Otto Rehhagel, sélectionneurs respectifs du Portugal et de la Grèce, qui s'affrontent en finale de l'Euro-2004 de soccer dimanche à Lisbonne, ont chacun imposé leur patte, mélange habile de séduction et fermeté.
Quoi qu'il advienne désormais, les deux hommes auront durablement marqué leur passage.
Ainsi, Scolari a réussi à conquérir le coeur de dix millions de Portugais qui, trois semaines auparavant, ne cachaient pas leur scepticisme. En hissant la Seleçcao en finale - une première dans l'histoire de l'épreuve après deux échecs en demi-finales -, qui plus est à domicile, le Brésilien a fait taire tous ceux qui s'étaient offusqués de sa venue en 2002.
Rehhagel, lui, a sorti la Grèce du néant. Si elle n'évoquait rien ou presque avant de débuter l'Euro, elle est rapidement devenue un cauchemar pour tous ses adversaires.
Clichés
A 65 ans, le jeu que prône Rehhagel se fond à merveille dans les clichés acollés au football allemand: rigueur et discipline. D'une juxtaposition laborieuse d'individualités plus ou moins douées, il a bâti une redoutable machine. Spécialité: faire déjouer l'adversaire. Portugais, déjà, Espagnols, Français et Tchèques s'y sont cassé les dents. Devise: "La seule vedette, c'est l'équipe".
Scolari, 55 ans, à défaut de prôner un jeu offensif à tout va - autre cliché cette fois-ci accolé au football brésilien - a construit une équipe sans points faibles, et qui, en plus de compter de très fortes individualités (Deco, Figo, Cristiano Ronaldo), ne renonce jamais.
Le Brésilien, champion du monde avec le Brésil en 2002 - assurément le plus prestigieux des seize titres de sa carrière d'entraîneur -, a su habilement mélanger séduction et fermeté pour parvenir à ses fins. Avec - certes - moins de subtilité, Rehhagel sait aussi jouer de la carotte et du bâton.
Ainsi, début 2003, quand Figo s'oppose publiquement à la naturalisation du Brésilien Deco, Scolari renvoie sèchement le "Galactique" dans les cordes: "C'est moi qui décide, je ne cède sous la pression de personne".
Quand il s'agit de gagner, il ne transige pas. Figo, meurtri dans son orgueil après avoir été remplacé en quarts contre l'Angleterre, s'en souvient encore. Quant aux vedettes Fernando Couto et Rui Costa, c'est sur le banc qu'elles auront passé la majorité de l'Euro.
Ingérence
Rehhagel ne supporte pas davantage la moindre ingérence dans son travail. A son arrivée en 2001, il demande immédiatement les pleins pouvoirs et chasse tous ceux qu'il estime nuisibles à la sélection. L'Allemand aime aujourd'hui souligner, en plaisantant, qu'il use de méthodes "dictatoriales" pour faire triompher l'équipe de la nation berceau de la démocratie.
Mais celui qui n'avait jamais quitté la Bundesliga - le Championnat d'Allemagne - n'hésite pas aujourd'hui à proclamer "je suis Grec" et à faire référence aux philosophes antiques.
Rien de tel pour conquérir le coeur de la péninsule hellène, tout comme il est parvenu à fédérer les meilleurs joueurs grecs, souvent abonnés au banc en club, autour d'un sélection qui ne les concernait qu'à moitié.
Scolari, lui, jure que ses "battements de coeur sont les mêmes que ceux de tous les Portugais" et affirme: "Je vis ici, je paie des impôts, mes enfants étudient dans ce pays et je me considère comme Portugais". Très proche de ses joueurs, il passe de longues heures à discuter avec eux et n'a pas hésité à faire appel à une psychologue pour les aider.
Pour autant, l'objectif reste in fine le même pour les deux hommes. Si Scolari affirme qu'il est "en guerre" à l'Euro, Rehhagel répond qu'il n'est pas là pour faire de la "figuration". Le duel promet au stade da Luz.
Quoi qu'il advienne désormais, les deux hommes auront durablement marqué leur passage.
Ainsi, Scolari a réussi à conquérir le coeur de dix millions de Portugais qui, trois semaines auparavant, ne cachaient pas leur scepticisme. En hissant la Seleçcao en finale - une première dans l'histoire de l'épreuve après deux échecs en demi-finales -, qui plus est à domicile, le Brésilien a fait taire tous ceux qui s'étaient offusqués de sa venue en 2002.
Rehhagel, lui, a sorti la Grèce du néant. Si elle n'évoquait rien ou presque avant de débuter l'Euro, elle est rapidement devenue un cauchemar pour tous ses adversaires.
Clichés
A 65 ans, le jeu que prône Rehhagel se fond à merveille dans les clichés acollés au football allemand: rigueur et discipline. D'une juxtaposition laborieuse d'individualités plus ou moins douées, il a bâti une redoutable machine. Spécialité: faire déjouer l'adversaire. Portugais, déjà, Espagnols, Français et Tchèques s'y sont cassé les dents. Devise: "La seule vedette, c'est l'équipe".
Scolari, 55 ans, à défaut de prôner un jeu offensif à tout va - autre cliché cette fois-ci accolé au football brésilien - a construit une équipe sans points faibles, et qui, en plus de compter de très fortes individualités (Deco, Figo, Cristiano Ronaldo), ne renonce jamais.
Le Brésilien, champion du monde avec le Brésil en 2002 - assurément le plus prestigieux des seize titres de sa carrière d'entraîneur -, a su habilement mélanger séduction et fermeté pour parvenir à ses fins. Avec - certes - moins de subtilité, Rehhagel sait aussi jouer de la carotte et du bâton.
Ainsi, début 2003, quand Figo s'oppose publiquement à la naturalisation du Brésilien Deco, Scolari renvoie sèchement le "Galactique" dans les cordes: "C'est moi qui décide, je ne cède sous la pression de personne".
Quand il s'agit de gagner, il ne transige pas. Figo, meurtri dans son orgueil après avoir été remplacé en quarts contre l'Angleterre, s'en souvient encore. Quant aux vedettes Fernando Couto et Rui Costa, c'est sur le banc qu'elles auront passé la majorité de l'Euro.
Ingérence
Rehhagel ne supporte pas davantage la moindre ingérence dans son travail. A son arrivée en 2001, il demande immédiatement les pleins pouvoirs et chasse tous ceux qu'il estime nuisibles à la sélection. L'Allemand aime aujourd'hui souligner, en plaisantant, qu'il use de méthodes "dictatoriales" pour faire triompher l'équipe de la nation berceau de la démocratie.
Mais celui qui n'avait jamais quitté la Bundesliga - le Championnat d'Allemagne - n'hésite pas aujourd'hui à proclamer "je suis Grec" et à faire référence aux philosophes antiques.
Rien de tel pour conquérir le coeur de la péninsule hellène, tout comme il est parvenu à fédérer les meilleurs joueurs grecs, souvent abonnés au banc en club, autour d'un sélection qui ne les concernait qu'à moitié.
Scolari, lui, jure que ses "battements de coeur sont les mêmes que ceux de tous les Portugais" et affirme: "Je vis ici, je paie des impôts, mes enfants étudient dans ce pays et je me considère comme Portugais". Très proche de ses joueurs, il passe de longues heures à discuter avec eux et n'a pas hésité à faire appel à une psychologue pour les aider.
Pour autant, l'objectif reste in fine le même pour les deux hommes. Si Scolari affirme qu'il est "en guerre" à l'Euro, Rehhagel répond qu'il n'est pas là pour faire de la "figuration". Le duel promet au stade da Luz.